L’intense pression des autorités chinoises n’y aura rien fait. Dans le sillage de la visite de Michelle Bachelet effectuée en Chine en mai dernier, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l’ONU (HCDH) a rendu public, mercredi 31 août, son rapport sur la situation des Ouïghours et des minorités musulmanes vivant dans la région du Xinjiang et il est accablant. De « graves violations des droits de l'Homme » y sont commises et peuvent, dans plusieurs cas, constituer « des crimes contre l’humanité », conclut le document de 48 pages (ici en anglais), publié au dernier jour de la fin de mandat de quatre ans de Michelle Bachelet.
Dans le cadre de sa stratégie dite de lutte « contre le terrorisme », la Chine mène en réalité depuis des années une politique répressive menant à « un système de restrictions sévères, injustifiées, d'un large éventail de droits humains » comme la liberté religieuse, le droit à la vie privée, à la libre circulation et à la procréation. Les accusations de torture, de mauvais traitements et de violences sexuelles sont « crédibles » selon le HCDH, qui dénonce les détentions arbitraires et discriminatoires dont l’ampleur peut constituer « des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l'humanité ».
Le gouvernement chinois est appelé à prendre « des mesures rapides » pour faire cesser les violations en cours d’une extrême gravité et à se mettre en conformité avec le droit international en matière de droits humains. Le HCDH réclame aussi la libération de toutes les personnes emprisonnées arbitrairement au Xinjiang et à cesser « les intimidations et les menaces de représailles » contre la diaspora ouïghoure à l'étranger. « Comme les conditions restent réunies pour que des violations graves se poursuivent et se reproduisent, celles-ci doivent également être traitées rapidement et efficacement », indique l'agence, pour qui la situation requiert « l'attention urgente » de la communauté internationale.
Dans le cadre de sa stratégie dite de lutte « contre le terrorisme », la Chine mène en réalité depuis des années une politique répressive menant à « un système de restrictions sévères, injustifiées, d'un large éventail de droits humains » comme la liberté religieuse, le droit à la vie privée, à la libre circulation et à la procréation. Les accusations de torture, de mauvais traitements et de violences sexuelles sont « crédibles » selon le HCDH, qui dénonce les détentions arbitraires et discriminatoires dont l’ampleur peut constituer « des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l'humanité ».
Le gouvernement chinois est appelé à prendre « des mesures rapides » pour faire cesser les violations en cours d’une extrême gravité et à se mettre en conformité avec le droit international en matière de droits humains. Le HCDH réclame aussi la libération de toutes les personnes emprisonnées arbitrairement au Xinjiang et à cesser « les intimidations et les menaces de représailles » contre la diaspora ouïghoure à l'étranger. « Comme les conditions restent réunies pour que des violations graves se poursuivent et se reproduisent, celles-ci doivent également être traitées rapidement et efficacement », indique l'agence, pour qui la situation requiert « l'attention urgente » de la communauté internationale.
Les autorités chinoises offusquées
Sans surprise, Pékin a rejeté avec force un rapport « basé sur la désinformation et les mensonges fabriqués par les forces anti-chinoises ». Le document « diffame et calomnie gratuitement la Chine et s'immisce dans les affaires intérieures de la Chine », tout en ignorant « les dégâts dévastateurs provoqués par le terrorisme et l’extrémisme aux droits humains des personnes membres de tous les groupes ethniques présents au Xinjiang », estime dans une lettre l'ambassade de Chine auprès de l'ONU à Genève.
« Aujourd’hui, le Xinjiang jouit d’une stabilité sociale, d’un développement économique, d’une prospérité culturelle et d’une harmonie religieuse. Les membres de toutes les minorités ethniques vivent heureux », réaffirme le pouvoir central, qui n’entend donc pas revoir sa politique.
« Aujourd’hui, le Xinjiang jouit d’une stabilité sociale, d’un développement économique, d’une prospérité culturelle et d’une harmonie religieuse. Les membres de toutes les minorités ethniques vivent heureux », réaffirme le pouvoir central, qui n’entend donc pas revoir sa politique.
« Il n'y a plus d'excuses pour ne pas tenir le gouvernement chinois responsable »
Les organisations de défense des droits de l’Homme saluent, pour leur part, un rapport, qui « met à nu, les violations massives des droits fondamentaux par la Chine », selon les mots de Sophie Richardson, directrice de l'ONG Human Rights Watch pour la Chine. Au-delà des mots, le HCDH doit, selon Amnesty International, mettre sur pied « un mécanisme indépendant international pour enquêter » sur les crimes commis au Xinjiang.
« Ce rapport accablant met fin à des années de silence de l’ONU sur la déportation des Ouïghours. Désormais, le crime contre l’humanité commis par le régime chinois est dénoncé par toutes les instances internationales, a réagi l’eurodéputé Raphael Glucksmann, très engagé dans cette cause. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. »
Pour le Congrès mondial ouïghour, « ce rapport de l'ONU est extrêmement important. Cela ouvre la voie à une action significative et tangible de la part des États membres, des organes de l'ONU et du monde des affaires. L'heure de rendre des comptes a sonné », affirme le président du Congrès mondial ouïghour, Dolkun Isa. Pour Elfidar Iltebir, président de l'Association américaine ouïghoure, « maintenant que le principal bureau de l'ONU sur les droits de l'Homme s'est prononcé, il n'y a plus d'excuses pour ne pas tenir le gouvernement chinois responsable ».
Mise à jour vendredi 7 octobre : Plusieurs semaines après la parution du rapport, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a refusé, jeudi 6 octobre, de débattre des exactions dont est accusée la Chine contre les Ouïghours au Xinjiang. Le débat, réclamé par les Etats-Unis, a été rejeté par 19 pays sur les 47 qui composent l'instance. Onze Etats se sont abstenus, faisant ainsi pencher la balance en faveur de la Chine qui continue de nier les graves accusations à son encontre.
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« Ce rapport accablant met fin à des années de silence de l’ONU sur la déportation des Ouïghours. Désormais, le crime contre l’humanité commis par le régime chinois est dénoncé par toutes les instances internationales, a réagi l’eurodéputé Raphael Glucksmann, très engagé dans cette cause. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. »
Pour le Congrès mondial ouïghour, « ce rapport de l'ONU est extrêmement important. Cela ouvre la voie à une action significative et tangible de la part des États membres, des organes de l'ONU et du monde des affaires. L'heure de rendre des comptes a sonné », affirme le président du Congrès mondial ouïghour, Dolkun Isa. Pour Elfidar Iltebir, président de l'Association américaine ouïghoure, « maintenant que le principal bureau de l'ONU sur les droits de l'Homme s'est prononcé, il n'y a plus d'excuses pour ne pas tenir le gouvernement chinois responsable ».
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