L’accord de cessez-le-feu conclu le 17 octobre n’a été que de très courte durée. Jeudi, une offensive a été lancée par les forces loyalistes contre les rebelles dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. La veille, les loyalistes avaient envoyé des hélicoptères de combats contre les positions rebelles. Ces raids auraient fait des morts civils selon les rebelles, qui dénoncent des tueries de civils musulmans soupçonnés de soutenir les rebelles. Malgré la présence de Dominique Villepin, ministre français des affaires étrangères, la tension reste perceptible.
Offensive de l’armée
Les forces loyalistes ont entamé mercredi une offensive en envoyant des hélicoptères de combat soviétique attaquer les positions rebelles à Vavoua dans l’ouest. Selon le chef rebelle Tuo Fozie, cette attaque qui a violemment frappé un marché aurait fait des dizaines de morts, ce qui a été démenti par l’armée française. Selon le porte-parole de l’état major ivoirien, « cette opération ne remet pas en cause le cessez-le-feu ni les négociations en cours à Lomé »
Exactions de l’armée ivoirienne
Les rebelles condamnent les tueries de civils par les forces loyalistes. Les rafles de l’armée ivoirienne auraient fait des centaines de morts depuis le début des hostilités il y a deux mois. Selon nos sources, l’armée ivoirienne débarque régulièrement entre 19h00 et 06h00 dans des villages à majorité musulmane, et procède à l’exécution d’individus soupçonnés d’apporter un soutien aux rebelles. Les ressortissants maliens se trouvent particulièrement exposés à ces violences, il y a deux semaines, quatre jeunes ont été enlevés de leur village et exécutés. Pour eux, le cessez-le-feu n’a jamais existé.
Les timides efforts de paix.
Ce regain de tension intervient alors que le ministre français des affaires étrangères est dans la région pour tenter de résoudre le conflit. « Il faut veiller à garder son sang froid (...) Il est important de ne pas céder à la pression sur le terrain », a-t-il dit à la presse à la sortie d'un entretien avec le président gabonais Omar Bongo. La détermination des rebelles et l’inflexibilité du gouvernement rend fort peu probable une résolution rapide du conflit.
«L’armée a voulu nous attaquer, les corps gisent à l’heure actuelle dans la rue, je tiens mon âme entre mes mains, soit il sort (le président), soit je meurs » lance un jeune rebelle nouvellement engagé.