Politique

Rétro 2015 : cinq polémiques signées Ménard qui ont marqué l'année

Rédigé par | Mercredi 30 Décembre 2015 à 08:30

Depuis son élection en mars 2014 à la tête de Béziers, Robert Ménard a fait tourner la machine à polémiques à fond. Durant l’année 2015, il aura trop de fois fait l’actualité par des controverses qui ont particulièrement indigné les citoyens musulmans, cibles favorites du maire. Retour sur les polémiques dont s'est délectée l’extrême droite, sortie renforcée des élections régionales en décembre.



Robert Ménard, maire de Béziers.
Les Biterrois de confession musulmane dénonçaient en 2014 le danger Ménard une fois élu à tête de la municipalité. Le maire leur donne raison au quotidien.

> Des musulmans pour protéger des églises au soir de Noël ? Une belle action de solidarité citoyenne et interreligieuse organisée à Béziers (Hérault) ou encore à Lens (Pas-de-Calais) qui fut grandement saluée jusqu'au ministère de l’Intérieur qui a dit son « respect »… sauf par Robert Ménard (et consorts), qui s’est fait la joie d’en dire tout le mal qu’il pensait.

Aux lendemains du 25 décembre, il comparait cette initiative à celle de « milices musulmanes » qui donnerait « un avant-goût de libanisation de la France ». « Depuis quand les pyromanes protègent des incendies ? », a-t-il lâché. Du côté de ses administrés musulmans, l'indignation est vive. « Pour Robert Ménard, tout geste de fraternité est une abomination car il vient affaiblir son projet foncièrement raciste », a fait savoir SOS Racisme, qui a annoncé son intention de porter plainte.

> Pour toujours plus de contrôle, une milice en vue. Peu de temps auparavant, le défenseur de Nadine Morano et de « la race blanche » appelait ses administrés à rejoindre la « garde biteroise » telle une milice qui appuierait le travail des policiers municipaux, désormais armés.

Rappelant les heures sombres de l'histoire de la collaboration française avec les nazis, cette initiative, adoptée le 15 décembre en conseil municipal, est toutefois en sursis. Le préfet de la région Languedoc-Roussillon a déposé un référé devant le tribunal administratif de Montpellier pour faire annuler la décision. Elle n'en reste pas moins inquiétante, à l'image de la charte qu'il veut imposer aux mosquées et aux imams après les attentats du 13 novembre.

> Détecter le petit musulman par le prénom. Plus tôt dans l'année, en mai 2015, le scandale du fichage des enfants de parents musulmans à partir des prénoms avait secoué Béziers et la France entière. Cette affaire avait relancé le débat sur les statistiques ethniques, jugés inutiles en février pour François Hollande. Son rétropédalage n'a pas convaincu mais la justice a rejeté la plainte de la Coordination contre le racisme et l'islamophobie faute de preuves matérielles.

> Les étrangers, souvent assimilés à des musulmans, ne sont pas les bienvenus à Béziers avec Robert Ménard. Rien de nouveau mais des faits à noter. Lorsque la crise des réfugiés a fait la Une à la sortie de l'été, le maire a été des plus clairs : « Vous n’êtes pas les bienvenus. » Dans une vidéo datée du 11 septembre (et décrypté par Le Petit Journal, on voit l'édile débarquer dans un bâtiment pour réclamer des migrants syriens installés dans la ville de s'en aller. Xénophobie assumée.

> Sa xénophobie et son islamophobie sont aussi assumées que sa nostalgie de l'Algérie française. Robert Ménard, qui veut tant « retrouver (sa) France, celle de Louis XIV, de Napoléon, et celle (…) de Charles Martel », disait-il début décembre lors d'un meeting à Toulon (Var) avec la nièce de Marine Le Pen, a marqué sa première année de mandat en 2015 en débapbtisant la rue du 19 mars 1962, date qui ont officiellement marqué l'indépendance algérienne, « une honte » pour la France à ses yeux.

Un épisode de plus dans le feuilleton que Ménard réalise pour Béziers et qui n'est malheureusement pas prêt de s'achever, avec le soutien du Front national et de groupuscules identitaires qui ont pris leurs aises dans la France actuelle.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur