Sur le vif

Royal-Bayrou: Canal+ renonce à organiser le débat

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 27 Avril 2007 à 09:25



Hier, Canal+ et i>télé ont renoncé à organiser le débat prévu samedi entre Ségolène Royal et François Bayrou en raison d'une difficulté sur la répartition du temps de parole, a-t-on appris auprès d'une responsable du groupe Canal+. De son côté, l'entourage de la candidate socialiste a précisé jeudi soir que le débat serait maintenu d'une manière ou d'une autre.

"Soit il fallait organiser un débat à trois, soit il fallait établir une compensation dans le même créneau horaire et dans le même type d'émission, c'est-à-dire qu'un débat c'est un magazine d'information et pas une émission de divertissement", a expliqué à l'Associated Press la direction de la chaîne. "Et, autre problème, c'est que François Bayrou, on ne sait pas dans quel temps de parole il est comptabilisé. Cette équation-là faisant qu'on n'a pas réussi à organiser le débat, nous ne produisons pas le débat".

Le débat inédit entre un finaliste de l'élection présidentielle et François Bayrou, arrivé en troisième position du premier tour, était prévu samedi à 11h ou midi. L'entourage de la candidate socialiste a confirmé jeudi soir à l'Associated Press que le débat serait tout de même maintenu.

"C'est quand même étonnant qu'il soit difficile de monter un débat avec François Bayrou et Ségolène Royal soit devant la presse quotidienne, soit devant une chaîne de télévision", a déploré Jean-Christophe Cambadélis, invité de "A sa place vous feriez quoi?" sur France-info et i>télé. Ce proche de Dominique Strauss-Kahn n'a pas exclu un débat sur la chaîne parlementaire qui, selon lui, "en a fait la proposition. On trouvera une solution pour que ce débat ait lieu. Il s'agit de montrer aux Français qu'il n'y a pas de tractation et que chacun reste ce qu'il est".

De son côté, Jack Lang, conseiller spécial de Ségolène Royal, a jugé qu'il s'agissait d'une "atteinte intolérable à la liberté d'expression", et dénoncé des "pressions politiques" pour empêcher la "libre confrontation entre deux personnalités nationales". "Il aurait suffi à Canal Plus de proposer à M. Sarkozy, un droit d'expression correspondant", a-t-il dit, alors que le Conseil supérieur de l'audiovisuel a fait savoir qu'il n'était "pas intervenu auprès de Canal+". Dans un communiqué, le CSA a observé que l'organisation du débat relevait de "l'entière responsabilité éditoriale de la chaîne", rappelant que le principe d'égalité entre les candidats était imposé par un décret du 8 mars.

"C'est dire combien tout cela est quand même très bricolé", a de son côté réagi le ministre délégué au Budget Jean-François Copé sur RTL. C'est "très artificiel et ne doit pas détourner tous les Français du débat véritable qui est celui entre ceux qui sont arrivés en finale du deuxième tour, Mme Royal et M. Sarkozy". Celui-là aura lieu le 2 mai.