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Saint-Denis : la mosquée Tawhid fermée, un gymnase municipal lui est loué

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 1 Février 2019 à 16:00



Après l’arrêté de la préfecture de Seine-Saint-Denis portant sur la fermeture du Centre culturel et cultuel musulman Tawhid, la municipalité de Saint-Denis a annoncé, mercredi 30 janvier, que le gymnase municipal Bacquet sera loué aux responsables de la mosquée afin que les fidèles puissent y effectuer la prière hebdomadaire du vendredi.

Le Centre culturel et cultuel Tawhid, situé au centre-ville de Saint-Denis, a fait l’objet d’un arrêté de fermeture émis par la préfecture le 23 novembre 2018 après une visite de la Commission départementale de la sécurité et de l’accessibilité le 11 juillet 2018. Dans une lettre adressée à Tawhid le 4 janvier 2019, Pierre-André Durand, préfet de Seine-Saint-Denis, a émis « un avis défavorable à la poursuite de l’exploitation » du lieu de culte, au risque de payer une amende de 3 750 euros par jour d’ouverture.

Sollicitée par le centre Tawhid, la municipalité a signifié, dans un communiqué, avoir apporté un « appui de l’association auprès du préfet » et a demandé dès le 3 décembre 2018 un « traitement rapide des services de la préfecture s’agissant des travaux et la mise à disposition d’un lieu par l’État ».

La municipalité dionysienne mobilisée

Selon la mairie, le préfet a répondu à cette requête en affirmant que « l’État ne dispose d’aucun local permettant de répondre à ce besoin ». Par contre, il a autorisé la municipalité à « permettre à l’association gestionnaire l’utilisation ni exclusive, ni constante d’un local municipal » selon le cadre juridique en vigueur et « sous réserve que cela ne s’effectue pas à titre gratuit ou dans des conditions préférentielles au regard des autres associations ».

Avec « l’accord de l’ensemble des groupes politiques du conseil municipal », la mairie a annoncé que le gymnase Bacquet, situé à proximité du centre-ville, puisse être « loué les vendredis, de 12 h à 15 h pour accueillir les offices hebdomadaires ». Insistant sur le caractère « temporaire » de cette solution, la mairie a assuré que cette location n’occasionnera pas de « perturbation sur le planning des activités ». Elle a également rappelé que cette location s’inscrit dans l’initiative permettant à chaque citoyen, d’« exercer librement et dignement son culte ».

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