Le seul débat télévisé opposant Nicolas Sarkozy et François Hollande était vivement attendu. Il est enfin arrivé mercredi 3 mai. À J − 4 du scrutin, chacun des deux candidats aura tenté de convaincre durant 2 heures et demie les 20 à 25 millions de téléspectateurs rivés sur leurs postes de télévision, dont une part d’indécis et de probables abstentionnistes.
À ce combat de coqs, c’est François Hollande qui a le mieux fait face à son adversaire pourtant des plus coriaces. Son plan : attaquer le bilan du quinquennat de son rival de l’UMP autour de thèmes économiques, sociaux ou encore sur le style de gouvernance.
De son côté, le président sortant est apparu plus en retrait. Sans doute aurait-il voulu donner l’image d’un homme moins agressif qu’à son habitude. Il ne s’est tout de même pas laissé démonter, attaquant de front les propositions du candidat socialiste, notamment sur le plan de l’économie. À ce titre, il n’a cessé de pointer du doigt les situations économiques déplorables en Grèce, en Espagne ou encore au Portugal, longtemps dirigés par des socialistes. Comme pour mieux faire peur aux Français de leur avenir si Hollande est élu au poste suprême mais surtout pour se vanter de ne pas être en faillite. Toutefois, pour s'expliquer de la montée du chômage ou de la précarité, il n'a aucunement remis en cause sa politique. « Ce n'est pas de votre faute, c'est la faute à la crise, jamais vous », a lancé Hollande, agacé.
À ce combat de coqs, c’est François Hollande qui a le mieux fait face à son adversaire pourtant des plus coriaces. Son plan : attaquer le bilan du quinquennat de son rival de l’UMP autour de thèmes économiques, sociaux ou encore sur le style de gouvernance.
De son côté, le président sortant est apparu plus en retrait. Sans doute aurait-il voulu donner l’image d’un homme moins agressif qu’à son habitude. Il ne s’est tout de même pas laissé démonter, attaquant de front les propositions du candidat socialiste, notamment sur le plan de l’économie. À ce titre, il n’a cessé de pointer du doigt les situations économiques déplorables en Grèce, en Espagne ou encore au Portugal, longtemps dirigés par des socialistes. Comme pour mieux faire peur aux Français de leur avenir si Hollande est élu au poste suprême mais surtout pour se vanter de ne pas être en faillite. Toutefois, pour s'expliquer de la montée du chômage ou de la précarité, il n'a aucunement remis en cause sa politique. « Ce n'est pas de votre faute, c'est la faute à la crise, jamais vous », a lancé Hollande, agacé.
Élysée-moi !
Les deux candidats ont chacun déclaré être celui du rassemblement. « Si vous avez le sentiment que, pendant cinq ans, vous avez rassemblé tous les Français, vous ne les avez pas divisés (...), vous n'avez pas montré celui-ci du doigt, alors je vous donnerai quitus. Mais je sais que les Français ont eu ce sentiment », a assené Hollande. Sarkozy n’a pas alors hésité à sortir plus tard du chapeau le joker Dominique Strauss-Kahn, déclarant qu’il n’avait pas de « leçons » à recevoir « d'un parti qui a voulu se rassembler » derrière l’ex-directeur du FMI... qui a été nommé par le président lui-même, a fait remarquer son adversaire.
Sur le thème de l’immigration, Nicolas Sarkozy a donné le ton et même réussi une fois – la seule – à mettre son opposant en difficulté lorsque a été évoqué le sujet des centres de rétention réservés aux étrangers en voie d’expulsion. Le candidat socialiste, qui avait fait savoir à France Terre d’Asile que la rétention doit être une « exception », a déclaré sur le plateau qu’il fallait les garder. Une contradiction que s’est empressé de montrer du doigt Sarkozy. Pour se rattraper, Hollande a alors évoqué l’alternative de « l’assignation à résidence ». « Vous vous noyez, Monsieur Hollande », a répliqué son rival de l’UMP, ironisant sur le fait que les clandestins auraient un domicile connu des services de police.
Sur le thème de l’immigration, Nicolas Sarkozy a donné le ton et même réussi une fois – la seule – à mettre son opposant en difficulté lorsque a été évoqué le sujet des centres de rétention réservés aux étrangers en voie d’expulsion. Le candidat socialiste, qui avait fait savoir à France Terre d’Asile que la rétention doit être une « exception », a déclaré sur le plateau qu’il fallait les garder. Une contradiction que s’est empressé de montrer du doigt Sarkozy. Pour se rattraper, Hollande a alors évoqué l’alternative de « l’assignation à résidence ». « Vous vous noyez, Monsieur Hollande », a répliqué son rival de l’UMP, ironisant sur le fait que les clandestins auraient un domicile connu des services de police.
Sarkozy pointe le danger du communautarisme
Le droit de vote des étrangers, un clivage traditionnel entre la droite et la gauche, s’est une nouvelle fois invité à la table des Français et Nicolas Sarkozy n’a pas pu s’empêcher de parler islam. « On a eu une montée des tensions communautaires extravagante, on a eu une radicalisation et une pression, disons les choses comme elles sont, d'un islam de France alors que nous voulons un islam en France », s’est alors expliqué Sarkozy. Tiens, la langue du président-sortant a fourché, sans qu'aucun sur le plateau le relève : il parlera plus loin de « l'absolue nécessité d'avoir un islam DE France et non pas un islam EN France », se félicitant encore de la création du Conseil français du culte musulman (CFCM). Un exemple bien mal choisi, les grandes fédérations la composant étant encore sous emprise de pays étrangers... par la volonté même de l'Etat français.
« Pourquoi laissez-vous supposer que les étrangers non communautaires, non européens, sont des musulmans ? », a alors interrogé Hollande concernant le droit de vote. Sans trouver de réponse. Après tout, le concept de « musulmans d’apparence » a bien été lancé par Sarkozy après l’affaire de Toulouse. « Entre parenthèses, la France traite mieux les musulmans en France que les chrétiens ne sont traités en Orient », lance Sarkozy. À l'entendre, les musulmans de France ne devraient pas se plaindre de leur situation, à l'heure où les organisations de défense des droits de l'homme tels qu'Amnesty pointe la montée des actes d'islamophobie sur le territoire.
« Pourquoi laissez-vous supposer que les étrangers non communautaires, non européens, sont des musulmans ? », a alors interrogé Hollande concernant le droit de vote. Sans trouver de réponse. Après tout, le concept de « musulmans d’apparence » a bien été lancé par Sarkozy après l’affaire de Toulouse. « Entre parenthèses, la France traite mieux les musulmans en France que les chrétiens ne sont traités en Orient », lance Sarkozy. À l'entendre, les musulmans de France ne devraient pas se plaindre de leur situation, à l'heure où les organisations de défense des droits de l'homme tels qu'Amnesty pointe la montée des actes d'islamophobie sur le territoire.
Hollande : pas de viande halal dans les cantines
Pour faire taire les « craintes » nées depuis mars dernier lorsque Claude Guéant avait déclaré que le droit de vote des étrangers permettrait à ces derniers de « rendre obligatoire » la viande halal dans les cantines scolaires, Hollande s'est engagé à ne pas tolérer celle-ci dans les écoles, ni à accepter des horaires de piscine différents entre hommes et femmes.
Une petite main se tend aux électeurs du FN, en ajoutant aussi qu'il n’acceptera « aucune dérogation à quelques règles que ce soit en matière de laïcité ». Reste à voir comment il entendra faire respecter par cette notion, galvaudée par la droite mais aussi par son propre camp par la promotion de projets de lois liberticides de type «anti-nounous voilées».
Les sujets internationaux ne se sont finalement réduits qu’à la présence des troupes françaises (qui seront retirées d’ici à la fin 2012 pour Hollande, « irresponsable » pour Sarkozy) et les otages d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Comme attendu, pas un mot sur le conflit israélo-palestinien, un sujet sensible auquel finalement les deux candidats se rejoignent sur de nombreux points. Aucun mot non plus sur le Printemps arabe, qui a changé quelque peu les relations diplomatiques entre la France et le sud de la Méditerranée.
À l’issue de ce duel, la position de favori de François Hollande ne devrait pas être remise en cause, comme l’ont indiqué plusieurs observateurs. Mais la dernière ligne droite va se jouer à couteaux tirés.
Une petite main se tend aux électeurs du FN, en ajoutant aussi qu'il n’acceptera « aucune dérogation à quelques règles que ce soit en matière de laïcité ». Reste à voir comment il entendra faire respecter par cette notion, galvaudée par la droite mais aussi par son propre camp par la promotion de projets de lois liberticides de type «anti-nounous voilées».
Les sujets internationaux ne se sont finalement réduits qu’à la présence des troupes françaises (qui seront retirées d’ici à la fin 2012 pour Hollande, « irresponsable » pour Sarkozy) et les otages d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Comme attendu, pas un mot sur le conflit israélo-palestinien, un sujet sensible auquel finalement les deux candidats se rejoignent sur de nombreux points. Aucun mot non plus sur le Printemps arabe, qui a changé quelque peu les relations diplomatiques entre la France et le sud de la Méditerranée.
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