Préparer l'avènement de l'Eurafrique
Nicolas Sarkozy
Hier, le président Nicolas Sarkozy a effectué au Sénégal, la première étape de son premier voyage de chef d'Etat en Afrique subsaharienne.
Devant un millier de personnes - dont plusieurs centaines d'étudiants - réunies à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, Nicolas Sarkozy a en grande partie consacré son discours de près de 50 minutes aux accents parfois lyriques aux rapports douloureux des Africains et des Français avec la colonisation.
La colonisation "fut une grande faute", la traite négrière et l'esclavage "un crime contre l'humanité toute entière", a reconnu le chef de l'Etat français. "Nul ne peut faire comme si cette faute n'avait pas été commise."
Il a cependant ajouté qu'il n'était pas venu parler de "repentance" mais proposer aux jeunes d'Afrique, "non de ressasser ensemble le passé mais d'en tirer ensemble les leçons afin de regarder ensemble vers l'avenir."
La colonisation "n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique", qui a "sa part de responsabilité dans son propre malheur", a fait valoir Nicolas Sarkozy, avant de dresser un diagnostic parfois sévère.
"Ce que veut faire la France avec l'Afrique, c'est préparer l'avènement de l'Eurafrique, ce grand destin commun qui attend l'Europe et l'Afrique", a-t-il lancé.
"Ce que la France veut faire avec l'Afrique, c'est une alliance, c'est l'alliance de la jeunesse française et de la jeunesse africaine pour que le monde de demain soit un monde meilleur", a ajouté le chef de l'Etat français.
Devant un millier de personnes - dont plusieurs centaines d'étudiants - réunies à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, Nicolas Sarkozy a en grande partie consacré son discours de près de 50 minutes aux accents parfois lyriques aux rapports douloureux des Africains et des Français avec la colonisation.
La colonisation "fut une grande faute", la traite négrière et l'esclavage "un crime contre l'humanité toute entière", a reconnu le chef de l'Etat français. "Nul ne peut faire comme si cette faute n'avait pas été commise."
Il a cependant ajouté qu'il n'était pas venu parler de "repentance" mais proposer aux jeunes d'Afrique, "non de ressasser ensemble le passé mais d'en tirer ensemble les leçons afin de regarder ensemble vers l'avenir."
La colonisation "n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique", qui a "sa part de responsabilité dans son propre malheur", a fait valoir Nicolas Sarkozy, avant de dresser un diagnostic parfois sévère.
"Ce que veut faire la France avec l'Afrique, c'est préparer l'avènement de l'Eurafrique, ce grand destin commun qui attend l'Europe et l'Afrique", a-t-il lancé.
"Ce que la France veut faire avec l'Afrique, c'est une alliance, c'est l'alliance de la jeunesse française et de la jeunesse africaine pour que le monde de demain soit un monde meilleur", a ajouté le chef de l'Etat français.
L’âge d’or « n’a jamais exister »
L'Afrique doit prendre conscience "que l'âge d'or qu'elle ne cesse de regretter ne reviendra pas pour la raison qu'il n'a jamais existé", a-t-il notamment dit. "Le problème de l'Afrique, ce n'est pas de s'inventer un passé plus ou moins mythique pour s'aider à supporter le présent mais de s'inventer un avenir avec des moyens qui lui soient propres."
Le défi de l'Afrique est de "s'approprier les droits de l'homme, la démocratie, la liberté, l'égalité, la justice (...), la science et la technique modernes", a-t-il ajouté.
Il invité la jeunesse africaine à ne pas se couper de la part d'héritage occidental qui l'enrichit : "Jeunes d'Afrique, la civilisation européenne a eu tort de se croire supérieure à celle de vos ancêtres mais désormais elle vous appartient aussi."
Il a promis le soutien de la France pour aider le continent à s'engager dans la voie d'une "Renaissance africaine".
"Cette Renaissance, je suis venu vous proposer que nous l'accomplissions ensemble parce que de la Renaissance de l'Afrique dépend pour une large part la Renaissance de l'Europe et la Renaissance du monde", a-t-il dit.
La France, a-t-il précisé, veut ainsi mettre sur pied avec l'Afrique un "développement partagé", une "stratégie commune dans la mondialisation", des universités, laboratoires, projets et pôles de compétitivité communs, une politique d'immigration "négociée" et "décidée ensemble".
Le défi de l'Afrique est de "s'approprier les droits de l'homme, la démocratie, la liberté, l'égalité, la justice (...), la science et la technique modernes", a-t-il ajouté.
Il invité la jeunesse africaine à ne pas se couper de la part d'héritage occidental qui l'enrichit : "Jeunes d'Afrique, la civilisation européenne a eu tort de se croire supérieure à celle de vos ancêtres mais désormais elle vous appartient aussi."
Il a promis le soutien de la France pour aider le continent à s'engager dans la voie d'une "Renaissance africaine".
"Cette Renaissance, je suis venu vous proposer que nous l'accomplissions ensemble parce que de la Renaissance de l'Afrique dépend pour une large part la Renaissance de l'Europe et la Renaissance du monde", a-t-il dit.
La France, a-t-il précisé, veut ainsi mettre sur pied avec l'Afrique un "développement partagé", une "stratégie commune dans la mondialisation", des universités, laboratoires, projets et pôles de compétitivité communs, une politique d'immigration "négociée" et "décidée ensemble".
Réactions controversées
Ce discours a suscité des réactions controversées dans l'assistance, dont une partie ne semble pas avoir apprécié un ton qualifié par certains de "moralisateur".
"Ca a été un discours docte qui a voulu donner une pédagogie aux Africains pour sortir de leurs problèmes. Mais les Africains sont conscients de leurs problèmes", a estimé Aïssata Tall Sall, membre du Parti socialiste (PS, opposition).
"C'était un discours un peu trop moralisateur. Il est incontestable que nous sommes responsables d'un certain nombre de choses du point de vue de l'immobilisme de l'Afrique, mais le monde est également coupable d'une bonne partie de la situation de l'Afrique", a réagi de son côté Moustapha Kassy, professeur d'économie à l'université.
"Ca a été un discours docte qui a voulu donner une pédagogie aux Africains pour sortir de leurs problèmes. Mais les Africains sont conscients de leurs problèmes", a estimé Aïssata Tall Sall, membre du Parti socialiste (PS, opposition).
"C'était un discours un peu trop moralisateur. Il est incontestable que nous sommes responsables d'un certain nombre de choses du point de vue de l'immobilisme de l'Afrique, mais le monde est également coupable d'une bonne partie de la situation de l'Afrique", a réagi de son côté Moustapha Kassy, professeur d'économie à l'université.
La question de l'immigration
Abdoulaye Wade
M. Sarkozy a dénoncé le " mensonge" et "l'hypocrisie" au sujet de l'immigration en France.
"Sur la question de l'immigration, il y a beaucoup de mensonge et d'hypocrisie", a martelé M. Sarkozy au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue du Sénégal Abdoulaye Wade.
Nicolas Sarkozy a rappelé que l'Afrique est à 14 km de l'Europe, arguant que "l'échec de l'Afrique, c'est la catastrophe pour l'Europe. La réussite de l'Afrique, c'est la réussite pour l'Europe".
Il a précisé qu'en 2006, la France a accepté 83% de demandes visas pour le Sénégal, avant d'ajouter : "je ne suis pas sûr que tous les pays fassent comme la France. C'est un chiffre sur lequel, il faut méditer. Le président Wade et moi nous nous sommes entendus".
M. Sarkozy a fait part de la présence dans les universités françaises de près de 10.000 étudiants sénégalais, précisant que " c'est la nationalité la plus représentée".
Il a exhorté à ce propos les jeunes Africains formés en Europe à revenir dans leur pays pour "bâtir l'Afrique" : "Il faut mettre un terme au pillage des élites africaines dont l'Afrique a besoin pour se développer", a-t-il souligné.
Une préoccupation partagée par Abdoulaye Wade. "Je ne donne pas des bourses pour que les gens restent en France. Je préfère à ce moment-là investir cet argent en Afrique", a déclaré le président sénégalais lors d'une conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy.
"Sur la question de l'immigration, il y a beaucoup de mensonge et d'hypocrisie", a martelé M. Sarkozy au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue du Sénégal Abdoulaye Wade.
Nicolas Sarkozy a rappelé que l'Afrique est à 14 km de l'Europe, arguant que "l'échec de l'Afrique, c'est la catastrophe pour l'Europe. La réussite de l'Afrique, c'est la réussite pour l'Europe".
Il a précisé qu'en 2006, la France a accepté 83% de demandes visas pour le Sénégal, avant d'ajouter : "je ne suis pas sûr que tous les pays fassent comme la France. C'est un chiffre sur lequel, il faut méditer. Le président Wade et moi nous nous sommes entendus".
M. Sarkozy a fait part de la présence dans les universités françaises de près de 10.000 étudiants sénégalais, précisant que " c'est la nationalité la plus représentée".
Il a exhorté à ce propos les jeunes Africains formés en Europe à revenir dans leur pays pour "bâtir l'Afrique" : "Il faut mettre un terme au pillage des élites africaines dont l'Afrique a besoin pour se développer", a-t-il souligné.
Une préoccupation partagée par Abdoulaye Wade. "Je ne donne pas des bourses pour que les gens restent en France. Je préfère à ce moment-là investir cet argent en Afrique", a déclaré le président sénégalais lors d'une conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy.