Sur le vif

Sarkozy veut unir main d'oeuvre du Sud et 'intelligence' du Nord

| Mercredi 30 Avril 2008 à 00:01



L'Europe et les pays du Sud de la Méditerranée doivent unir leurs efforts pour faire pièce à l'Asie, a déclaré le président français, Nicolas Sarkozy, au deuxième jour de sa visite d'Etat en Tunisie. Lors d'un forum économique réunissant 500 hommes d'affaires tunisiens et français, le chef de l'Etat a déclaré que les pays d'Asie avaient su "s'intégrer et se compléter", alors qu'autour de la Méditerranée "on s'oppose et on s'exclut."
"Vous avez une main d'oeuvre qui ne demande qu'à être formée", a-t-il poursuivi à l'adresse des Tunisiens et, au-delà d'eux, des autres peuples des pays du Sud de la Méditerranée. "Nous avons beaucoup d'intelligence et beaucoup de formation."
Nord et Sud de la Méditerranée peuvent créer ensemble "un pole gagnant-gagnant qui concurrencera l'Asie", a-t-il ajouté. "Ensemble, avec votre main d'oeuvre, avec nos écoles nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier."
Il a défendu l'idée, sous-jacente au projet d'Union pour la Méditerranée, qu'il n'y a pas de "bon avenir" pour l'Europe sans développement de l'Afrique, et assuré qu'il n'y avait pas dans son esprit des pays en "première division" et des pays en "seconde division" mais des pays "égaux en droits et en devoir".
"Nous voulons travailler avec vous, pas comme une puissance post-coloniale, comme une puissance qui partage avec vous une communauté de valeurs, à égalité", a-t-il ajouté.
Il a réaffirmé, comme à chaque fois qu'il rencontre des hommes d'affaires lors de ces déplacements à l'étranger, que la France était elle-même "en train de changer".
"La France ne sera entendue dans le monde que si elle sait être exemplaire", a-t-il dit. "La France sera entendue des autres sur toutes les questions y compris les plus sensibles, celles des droits de l'homme, si elle-même fait des efforts."
Dans un toast prononcé lundi soir lors d'un dîner offert par Zine el Abidine ben Ali, Nicolas Sarkozy avait déclaré ne pas avoir de leçons à donner à la Tunisie en matière de respect des droits de l'Homme. Il avait au délivré un brevet de bonne conduite à son homologue tunisien en affirmant que "l'espace des libertés progresse" dans son pays.