« Une personne est considérée comme morte si son cœur et sa respiration ont complètement cessé et que les médecins ont jugé cet état irréversible ; ou si les fonctions cérébrales ont complèmentement cessé, (que le cerveau, ndlr) commence à se décomposer et que les médecins ont jugé irréversible », ont conclu jeudi d’une voix des dignitaires religieux, dont le Grand Cheick d’Al-Azhar Dr. Mohamed Sayed Tantawi ou encore Youssef Al-Qaradawi, président de l’Union Internationale des Savants Musulmans.
Cette décision, prise lors de la Conférence internationale de l’Académie de Recherche islamique de la célèbre université d’Al-Azhar au Caire, a été accueillie à bras ouvert par l’Ordre des médecins. Ses membres ont qualifié la prise de position d’« historique » éliminant ainsi « le plus grand obstacle » au projet de loi relatif à la transplantation d’organes actuellement en discussion au Parlement.
Le projet de loi est tout de même vieux d’une dizaine d’années. La question de la transplantation post-mortem est sujette à controverse depuis des années en Egypte, provoquant des débats houleux au sein du corps médical et de la classe politique. La décision d’Al-Azhar ne fait d’ailleurs pas l’unanimité parmi les médecins égyptiens à l’instar du Dr. Safwat Hassan Lotfy, anesthésiste et président de l’Association égyptienne de l’Ethique médicale qui considère que le débranchement de l’appareil respiratoire d’une personne est un « meurtre prémédité ».
Cette décision, prise lors de la Conférence internationale de l’Académie de Recherche islamique de la célèbre université d’Al-Azhar au Caire, a été accueillie à bras ouvert par l’Ordre des médecins. Ses membres ont qualifié la prise de position d’« historique » éliminant ainsi « le plus grand obstacle » au projet de loi relatif à la transplantation d’organes actuellement en discussion au Parlement.
Le projet de loi est tout de même vieux d’une dizaine d’années. La question de la transplantation post-mortem est sujette à controverse depuis des années en Egypte, provoquant des débats houleux au sein du corps médical et de la classe politique. La décision d’Al-Azhar ne fait d’ailleurs pas l’unanimité parmi les médecins égyptiens à l’instar du Dr. Safwat Hassan Lotfy, anesthésiste et président de l’Association égyptienne de l’Ethique médicale qui considère que le débranchement de l’appareil respiratoire d’une personne est un « meurtre prémédité ».
Une législation floue qui favorise le trafic d’organes
Pourtant, la majorité des dignitaires religieux du monde musulman, comme le Dr Al-Qaradawi, sont favorables aux dons d’organes émanant d’un donneur vivant au même titre que celui du sang. « On peut considérer le corps – bien qu’il soit un dépôt confié par Dieu (…) – au même titre que la fortune. (…) Tout comme l’individu peut faire don d’une part de sa fortune au profit de ceux qui en ont besoin, il peut aussi faire don d’une partie de son corps à ceux qui en ont besoin », se positionne le prédicateur égyptien (tiré d'Islamophile).
Cependant, il y a « une limite à cette analogie », à savoir qu’on a le droit de faire don de l’intégralité de sa fortune mais « pas de son corps en entier ». Quant aux conditions, Al-Qaradawi explique « il n’est pas permis de faire un don occasionnant un préjudice pour soi » ni de faire don d’organe unique tel que le cœur ou le foie « car le donateur ne peut vivre sans eux » tout comme les yeux, la main ou le pied « car dans ce cas le préjudice subi par autrui est levé au prix d’un préjudice assuré pour le donateur ».
Mais jusque là, il n’était pas question de transplantation d’organes émanant d’un mort clinique. Alors que la question ne se pose plus dans les pays occidentaux et dans nombre de pays musulmans qui considèrent la mort cérébrale comme une mort définitive, l’impossibilité de prélever des organes par ce biais est totale en Égypte. Cette interdiction réduit l’offre pour les patients en attente d’une greffe. Ceux qui ont de quoi payer se tournent souvent vers des médecins peu scrupuleux opérant dans la clandestinité. La demande étant supérieure à l’offre, les trafiquants d’organes y trouvent leurs comptes.
La loi en vigueur interdit toute transplantation contre une quelconque somme d’argent. Pour Dr. M. Sayed Tantawi, elle est « religieusement permise mais le donneur ne doit percevoir aucun argent ». C’est le cas en France dont la loi considère le don comme « un acte bénévole ». Mais dans un contexte de misère sociale, les plus pauvres n’hésitent pas à vendre un rein ou une partie de leur foie quitte à y laisser leur santé.
Cependant, il y a « une limite à cette analogie », à savoir qu’on a le droit de faire don de l’intégralité de sa fortune mais « pas de son corps en entier ». Quant aux conditions, Al-Qaradawi explique « il n’est pas permis de faire un don occasionnant un préjudice pour soi » ni de faire don d’organe unique tel que le cœur ou le foie « car le donateur ne peut vivre sans eux » tout comme les yeux, la main ou le pied « car dans ce cas le préjudice subi par autrui est levé au prix d’un préjudice assuré pour le donateur ».
Mais jusque là, il n’était pas question de transplantation d’organes émanant d’un mort clinique. Alors que la question ne se pose plus dans les pays occidentaux et dans nombre de pays musulmans qui considèrent la mort cérébrale comme une mort définitive, l’impossibilité de prélever des organes par ce biais est totale en Égypte. Cette interdiction réduit l’offre pour les patients en attente d’une greffe. Ceux qui ont de quoi payer se tournent souvent vers des médecins peu scrupuleux opérant dans la clandestinité. La demande étant supérieure à l’offre, les trafiquants d’organes y trouvent leurs comptes.
La loi en vigueur interdit toute transplantation contre une quelconque somme d’argent. Pour Dr. M. Sayed Tantawi, elle est « religieusement permise mais le donneur ne doit percevoir aucun argent ». C’est le cas en France dont la loi considère le don comme « un acte bénévole ». Mais dans un contexte de misère sociale, les plus pauvres n’hésitent pas à vendre un rein ou une partie de leur foie quitte à y laisser leur santé.
Un projet de loi pour lutter contre le trafic de la vie
L’Égypte occupe le troisième rang mondial du trafic d’organes. Le projet de loi, s'il est adopté, constituera une avancée. Il prévoit, entre autres, des transplantations uniquement entre patients et leurs parents proches ou éloignés et des sanctions plus lourdes contre toute personne impliquée dans des affaires de trafics.
Enfin, la mort clinique du donateur – à condition que ce dernier avant sa mort ou ses proches aient donné leur consentement - devra être confirmé par un comité formé de cinq médecins spécialistes. Mais les détracteurs au projet n'ont pas encore dit leur dernier mot. L’avis des religieux constitue un grand pas vers une normalisation de la législation en ce domaine.
Enfin, la mort clinique du donateur – à condition que ce dernier avant sa mort ou ses proches aient donné leur consentement - devra être confirmé par un comité formé de cinq médecins spécialistes. Mais les détracteurs au projet n'ont pas encore dit leur dernier mot. L’avis des religieux constitue un grand pas vers une normalisation de la législation en ce domaine.