Sur le vif

Shimon Pérès à Paris : Arabes, Noirs et musulmans exclus, la SNCF en cause

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 12 Avril 2013 à 14:20



Les salariés musulmans ont été priés par la SCNF de ne pas accueillir Shimon Pérès à la Gare du Nord. Telles auraient été les conditions de la venue du chef d’Etat israélien à Paris le 8 mars dernier, venu parler de « paix » avec le président français, François Hollande, mais aussi avec Hassen Chalghoumi.

Un scandale mêlant racisme et discriminations que met à jour la fédération Sud Rail dans un communiqué daté du mercredi 10 avril. Le syndicat s’explique en ces termes : « Pour son arrivée en Gare du Nord, la SNCF a commandé 3 porteurs à sa filiale ITIREMIA afin de s’occuper des bagages de la délégation israélienne. La veille, le responsable de site s’était lancé dans un étrange "marché" au sein du personnel, excluant les "Noirs et Arabes", car il ne fallait "pas de salariés musulmans pour accueillir le chef d’Etat israélien" ! »

Interpellé par des salariés indignés par cette pratique discriminatoire, le responsable a simplement répondu qu’il répondait à des exigences de « sécurité ».

« A la question de savoir qui avait transmis ces instructions, le responsable de site a répondu aux salarié-e-s, dans un premier temps, que cela venait du protocole de la Gare du Nord, puis de l’Ambassade d’Israël, puis que cela venait du Ministère de l’Intérieur et de l’Ambassade d’Israël », s’insurge Sud Rail, avant d’ajouter qu’« il semble en fait que ce soit bien la SNCF qui ait transmis, par courriel, des instructions au responsable de site ITIREMIA que celui-ci souhaite dissimuler ».

Le directeur d’ITIREMIA, « également président du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, ndlr), a confirmé que "les critères de choix pour accueillir M. Pérès avaient été effectués en fonction de l’apparence des salariés !" » en invoquant « un principe de précaution » sensé « protéger les salariés de vexations qu’ils auraient pu subir de la part du Service de Protection des Hautes Personnalités et/ou du Corps Diplomatique ».

Sud Rail fait savoir que les membres du CHSCT ont décidé « à l’unanimité » de déclencher une enquête, fin mars, sur les accusations d’actes de discriminations en marge de la venue du président israélien. « Nous exigeons de la SNCF qu’elle condamne publiquement ces pratiques, et y compris qu’elle détermine ses responsabilités dans ces discriminations. Il est inadmissible – d’autant plus pour une entreprise publique – qu’il puisse y avoir un "tri de salarié-e-s" pour exercer les missions du service public, et ce même dans les filiales ! », conclut la fédération.

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