Rassemblement du collectif le 11 novembre 2005
Situé au bout du champs de mars, en face de l’école militaire, se dresse le mur de la paix. Mouchoir blanc à la main, les organisateurs se sont exprimés tour à tour. Des jeunes ont aussi exprimé leur mécontentement. Le collectif composé actuellement d’environ 155 associations s’est formé suite aux émeutes qui ont embrasé la France ces dernières semaines.
« Qu’est ce qu’être français ?…. On a des jeunes plus français que Sarkozy ! »
Mouloud Aounit, secrétaire général du Mrap
Mouloud Aounit, secrétaire générale du MRAP était de la partie. Micro à la main, il s’est exprimé sans langue de bois. « Cela fait plus de 30 ans que l’on connaît les véritables problèmes des banlieues. C’est le chômage, la relégation, l’abandon, la discrimination. Il ne peut pas y avoir de paix durable sans justice ! » Pour lui, il faut changer les mentalités de ceux qui nous gouvernent. « Il faut que nos politiques fassent leur révolution mentale autour de la question de qu’est ce qu’être Français ? On a des gamins qui sont de la quatrième génération et qu’on continue d’appeler issus de l’immigration alors qu’ils sont plus Français que Sarkozy ! »
« Hier on matait vos parents, aujourd’hui c’est vous ! »
Revenant sur les dispositifs mis en place par le gouvernement, Mouloud Aounit critique sans ménagement ces initiatives. « Depuis quatre jours, il y a une véritable provocation politique. On parle de couvre feu, c’est comme si on envoyait un message « hier on matait vos parents pendant la guerre d’Algérie, aujourd’hui c’est vous ! Et puis la remise de la double peine... on atteint le sommet de l’amalgame : violence, islam, banlieue ! »
Africagora, une place pour tous
Dogad Dogoui, fondateur d' AFRICAGORA
Des manifestants arboraient des t-shirts oranges frappés du slogan « une place pour tous ». Un combat mené par les représentants d'Africagora. Cette association travaille sur l’intégration économique et professionnelle. « Je suis là pour lancer un cri de colère. La banlieue est mise de côté. 90% des gens que nous suivons viennent des quartiers. La première chose que je voudrais dire, c’est d’arrêter la violence, la deuxième chose c’est qu’il ne faut pas oublier qu’il y a des talents dans ces quartiers, mais qui doivent être partie prenante ! » explique Dogad Dogoui, président de l’association. Il a appelé à la conscience politique des jeunes qui « peuvent faire bouger les choses en votant. »
« Je comprends la colère de ces jeunes »
Dieudonné
L'humouriste Dieudonné a rejoint le sitting. Déjà très impliqué dans la lutte contre le racisme antinoirs, l'artiste franco-camérounais n'a pas refusé le micro qui lui a été tendu: « Je suis venu pour écouter la bonne parole, pour voir qui va nous guider vers la lumière. Sos racisme va-t-il récupérer le mouvement ? je ne l’espère pas. Ce serait une grosse erreur ! Sos Racisme a récupéré le débat du racisme, et l’a instrumentalisé et est en grande partie responsable de ce qui se passe en ce moment » , analyse-t-il. Venu en simple observateur, Dieudonné a néanmoins condamné une politique de deux poids deux mesures. « Marc Olivier Fogiel a été condamné pour racisme. Il continue à travailler en tant que journaliste sur France 3, pour le service publique. Le racisme anti-noir serait-il un racisme moins important que les autres ? En plus de subir l’injustice sociale, certains vivent l’injustice raciale. Je comprends la colère de ces jeunes. »
Ce rassemblement de Paris fait écho à d'autres initiatives de rassemblements citoyens appelant les jeunes des quartiers populaires à cesser leur révolte. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre, Dominique de Villepin, tentent de réunir les acteurs sociaux pour trouver une issue à cette crise sans précédent. Mais M. Sarkozy apparaît comme l'homme qui a allumé la mêche. Sa posture est pour le moins délicate pour éteindre ces feux dont il est souvent accusé.
Ce rassemblement de Paris fait écho à d'autres initiatives de rassemblements citoyens appelant les jeunes des quartiers populaires à cesser leur révolte. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre, Dominique de Villepin, tentent de réunir les acteurs sociaux pour trouver une issue à cette crise sans précédent. Mais M. Sarkozy apparaît comme l'homme qui a allumé la mêche. Sa posture est pour le moins délicate pour éteindre ces feux dont il est souvent accusé.