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Son crime d'être d'origine étrangère...

Rédigé par Mom Nicolas | Mercredi 9 Octobre 2002 à 00:00

           

Vendredi soir vers 21h, un homme âgé de 45 ans, Joël Damman, tire sur Mohammed Maghara. Il avait 17 ans. Un jeune lycéen sans histoire… Pourquoi ? Pour « une affaire de jeune fille importunée ». Totalement « étranger » à cette affaire, le jeune Mohamed avait pour seul tort son origine marocaine et sa présence au mauvais endroit au mauvais moment. Une affaire de jeune fille ? Du moins « c'est ce qu'il dit, affirme le sous préfet de Dunkerque. Mais il lui faut bien justifier l'injustifiable. Vous mélangez un fond de xénophobie et l'alcool, vous avez le cocktail pour arriver aux faits».



Vendredi soir vers 21h, un homme âgé de 45 ans, Joël Damman, tire sur Mohammed Maghara. Il avait 17 ans. Un jeune lycéen sans histoire… Pourquoi ? Pour « une affaire jeune de fille importunée ». Totalement « étranger » à cette affaire, le jeune Mohamed avait pour seul tort son origine marocaine et sa présence au mauvais endroit au mauvais moment.  Une affaire de jeune fille ? Du moins « c'est ce qu'il dit, affirme le sous préfet de Dunkerque. Mais il lui faut bien justifier l'injustifiable. Vous mélangez un fond de xénophobie et l'alcool, vous avez le cocktail pour arriver aux faits».

 

Dans son 4/4, coiffé d’une casquette et d’une paire de lunettes de soleil, le meurtrier prend la route et se dirige vers Petite Synthe, un quartier de Dunkerque, un endroit fréquenté par des populations d’origine maghrébine. Arrivé en face d’un café La Mouette, il tire « dans le tas », sans aucune raison. « Nous étions en train de discuter devant le café quand, deux minutes plus tard, le véhicule est revenu, témoigne un riverain. J'ai clairement vu le conducteur nous braquer avec un fusil à travers la vitre baissée, côté passager. J'ai juste eu le temps de crier et de me cacher derrière une voiture. »

Il fait ainsi trois blessés, le patron du bar et deux clients. Ensuite, il se dirige vers Grande Synthe, et là aperçoit un groupe de jeune. Sortant de sa voiture il tire avec sang froid sur Mohamed qui aura juste le temps de se réfugier dans un centre commercial où il s’écroulera devant ses amis. Il décédera dans l’ambulance…  

 

Sentiment d'injustice...

 « J'ai la haine, mais d'un autre côté, on se sent impuissant, disait Karim, président de l'association locale Grands-Synthois et Citoyens. Un pas a été franchi. Je n'encourage pas les jeunes à commettre des actions violentes. Mais la police doit faire son travail. » Abdel, un ami de la victime assure que « jamais on n'avait assisté à de tels actes racistes à Grande-Synthe ».

Lundi après midi, Joël Damman, le meurtrier devait comparaître au palais de la justice de Dunkerque pour sa mise en examen. Au moins cinq cents personnes, manifestant leur colère, étaient présents. Une responsable associative les comprend: «Regardez l'agresseur du maire de Paris, un Maghrébin, on a vu sa photo tout de suite, on a eu son nom. Moi, dans le journal, je n'ai vu la photo du meurtrier de Mohamed que de dos, on n'a pas dit son nom tout de suite. Quand c'est un Européen, on ne le montre pas. Où elle est la logique de la justice ? Les jeunes, ils ne sont pas bêtes, ils se sentent frustrés.» Beaucoup d'acteurs de la vie locale, en coulisse, montrent aussi du doigt la police : «Les relations ne sont pas bonnes avec la population. Les policiers ont traité les cinq ou six jeunes qui étaient avec Mohamed au moment du meurtre comme des témoins, pas comme des victimes. Ils n'ont pas eu d'appui psychologique. Cela n'a pas été très bien vécu.»

Un appel de la famille Maghara est affiché dans le hall de la mairie, affirmant « Tout acte de vandalisme ne sert ni Mohamed, ni sa famille et sa communauté, ni notre ville dans son ensemble.».

 

Le jeune Mohamed Maghara sera inhumé à Ouled Tayma près d'Agadir. Les autorités marocaines se chargeront des procédures administratives et du rapatriement de la dépouille jusqu'au village natal de la famille Maghara.

 

 





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