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Stéphane Hessel, le fervent anticolonialiste, est mort à 95 ans

Rédigé par | Mercredi 27 Février 2013 à 08:39

Un grand homme s'en est allé. Stéphane Hessel est décédé à l’âge de 95 ans dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27 février 2013. Saphirnews vous retrace le parcours de cet épris de justice qui a fait de la lutte contre le colonialisme un de ses plus grands combats.



Stéphane Hessel, le fervent anti-colonialiste, est mort à 95 ans dans la nuit de mardi 26 au mercredi 27 février 2013.
Stéphane Hessel va indéniablement manquer à l’humanité. Il est décédé à l’âge de 95 ans dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27 février 2013. Né allemand le 20 octobre 1917, il est arrivé en France à l’âge de 8 ans. Naturalisé français en 1937, normalien, il rejoint les forces françaises libres en 1941 à Londres.

Ancien résistant français ayant survécu aux camps de concentration nazis de Buchenwald et de Dora, Stéphane Hessel devient ensuite diplomate et ambassadeur à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour son premier poste, il est affecté en 1946 aux Nations Unies où il occupe la fonction de directeur du cabinet d’Henri Laugier, secrétaire général adjoint de l'ONU. Il fut ainsi un témoin privilégié de la rédaction et de l'adoption, en 1948, de la Déclaration universelle des droits de l'Homme à laquelle il a participé.

Ardent défenseur des droits des Palestiniens depuis de très longues années, Stéphane Hessel avait rejoint le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël, ce qui lui a valu plusieurs campagnes de diffamation publique de ses détracteurs, dont figure le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Il était aussi le président du jury du Tribunal Russell sur la Palestine dès ses débuts en 2009.

Son indignation de la politique israélienne envers les Palestiniens, il en avait même fait part dans son ouvrage de poche « Indignez-vous ! », qui avait fait un tabac dans les librairies en 2010. A travers son ouvrage, l’ancien résistant, qui avait renoncé à ses droits d’auteur, faisait ainsi appel à la conscience citoyenne de millions de personnes afin de les faire réfléchir aux moyens de combattre les injustices d’aujourd’hui.

Stéphane Hessel, un grand homme

Stéphane Hessel a reçu de nombreux prix au cours de sa vie récompensant son combat inlassable pour les droits de l’Homme, la justice et la dignité humaine. Une des dernières récompenses en date : le prix Frantz Fanon en février 2011, du nom du penseur engagé anti-colonialiste, qui a passé la majeure partie de sa vie en Algérie. Il s’est ainsi vu récompenser pour son combat contre le colonialisme.

L’ancien diplomate a d’ailleurs été le cofondateur de l’Association de formation des travailleurs africains et malgaches (AFTAM) dont il a été le premier président en 1962. L’AFTAM, créée au sortir de la décolonisation, avait pour but d’aider les ressortissants des anciennes colonies à acquérir une formation et des logements dignes.

Autre signe de son fervent engagement pour ces derniers : il endossa le rôle délicat de médiateur des quelque 300 sans-papiers, lors de leur occupation de l’église Saint-Bernard, à Paris, en 1996, qui avait été largement médiatisée après que les autorités cléricales aient donné l’autorisation à la police d’expulser les personnes.

En 2006, il est élevé à la dignité de grand officier de l’ordre national de la Légion d’honneur, sept ans après avoir été élevé à la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mérite.

Le combat de Stéphane Hessel n’est pas celui des armes : il est celui de la conviction, de la mesure et de la sagesse. Un homme courageux et déterminé dont les actes vont servir d'exemples à de nombreuses générations. Ce grand homme, citoyen du monde, va vraiment manquer à l’humanité. Paix à son âme.



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