Sur le vif

Suisse : trois membres du Conseil central islamique inculpés pour propagande terroriste

Rédigé par Linda Lefebvre | Vendredi 22 Septembre 2017 à 12:13



Le ministère public de la Confédération suisse (MPC) a décidé, jeudi 21 septembre, de mettre en accusation trois dirigeants du sulfureux Conseil central islamique suisse (CCIS) pour la diffusion d’un entretien réalisé en 2015 avec un combattant en Syrie proche d'Al Qaïda.

Entre septembre et octobre 2015, le CCIS a en effet réalisé des films en Syrie, dont un entretien avec Abdallah al-Muhaysini, leader de l’organisation Jaich al-Fath, une coalition de groupes considérés proches d’Al Qaïda.

« Le MPC reproche aux prévenus d‘avoir offert, avec ces vidéos de propagande au représentant dirigeant d’Al Qaïda, une plateforme de premier plan, multilingue et multimédia pour présenter et propager avantageusement sa propre personne et l’idéologie de l’organisation terroriste Al Qaïda », dénonce-t-on.

La procédure vise le président du CCIS, Nicolas Blancho, le chargé de la communication Qaasim Illi ainsi que le responsable du « Département pour les productions culturelles » Naim Cherni. Le MPC considère que la vidéo renforce « le pouvoir d’attraction » d’Al Qaïda et « (encourage) dans le développement de ses activités criminelles. »

Rejetant ces accusations qualifiées de « procédure politique », le CCIS a indiqué au quotidien suisse Le Temps qu’il « avait pour but de donner la parole à des opposants de l’Etat islamique » et de réaliser un « documentaire de la réalité sur le terrain ». Est-ce vraiment un documentaire, qui serait alors protégé par la liberté d'expression, ou une propagande faisant l'apologie au terrorisme comme soutient le MPC ? Le tribunal pénal fédéral de Bellinzone rendra prochainement son verdict.

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