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Tags racistes dans un collège d'Agde : plusieurs appels au gouvernement

Rédigé par Anissa Ammoura | Lundi 8 Septembre 2008 à 10:24

Le collège René Cassin dans l'Hérault a été le 4 septembre dernier, le théâtre d'actes de vandalisme. Une quarantaine de tags racistes et de croix gammées, ont été retrouvées sur les murs de l'établissement. Cet acte a suscité l'indignation chez les politiques, les associations et les représentants religieux. Plusieurs demandent au gouvernement, représenté dans cet incident par son ministre de l'éducation, Xavier Darcos, de lutter davantage contre ce type d'actes.



Dans la nuit du 3 au 4 septembre dernier, le collège René Cassin d’Agde, dans l’Hérault, a vu ses murs et ses portes repeints d’une quarantaine d’inscriptions racistes et de croix gammées. Parmi les injures, on pouvait lire : « i[Mort aux arabes]i », « i[Heil Hitler]i », « i[Fuck islam ]i» ou encore « i[WP ]i» (pour « white power » - ndlr). Les cours avaient du être annulés, une journée après que les 400 élèves de ce collège aient fait leur rentrée, le temps de tout nettoyer. Une plainte a déjà été déposée par le ministère de l’Education Nationale. Cet acte de vandalisme a été vivement dénoncé par quelques politiques, les associations et certains représentants religieux sans pour autant mobiliser les plus hauts ministères. Le gouvernement a été représenté par la voix de son ministre de l’Education Nationale, Xavier Darcos, qui s’est rendu sur les lieux des dégradations le 4 septembre. Celui-ci a condamné avec la « i[plus grande fermeté ces actes de vandalisme à caractère raciste, antisémite et xénophobe ]i». Il a également déclaré à propos de ces tags, qu’il s’agissait d’« i[une profanation à caractère extrêmement violent, puisque il y a une cinquantaine d'inscriptions, quarante-cinq croix gammées, des mots en allemand qui rappellent l'origine nazie, une apologie du nazisme, des insultes à l'égard des juifs ou des musulmans]i ».



La ministre de la Justice, Rachida Dati, a assuré que la justice serait « des plus fermes ». Fadela Amara, la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville a également réagi à cet incident, estimant qu'il fallait « se mobiliser ».

Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du Parti Socialiste à l’égalité demande au gouvernement de « lutter avec davantage de fermeté contre les groupuscules d’extrême-droite qui s’attaquent de plus en plus ouvertement aux symboles de notre République ».

Du côté des représentants religieux, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a estimé que, « ces actes racistes et antisémites démontrent s'il le fallait que la lutte contre ces fléaux doit aussi se poursuivre en milieu scolaire ».

Dans un communiqué, le Conseil français du culte musulman (CFCM), par la voix de son président Mohammed Moussaoui, condamne « fermement ces actes racistes et xénophobes qui visent les symboles de la République et demande que les coupables soient arrêtés et punis avec la plus grande sévérité ». Dans ce même communiqué, le CFCM appelle à « la vigilance et à la solidarité nationale pour mettre fin à ces actes intolérables et inqualifiables » en rappelant un autre acte de vandalisme à d’Obernai (Bas-Rhin) le 30 août dernier visant cette fois un lieu de culte puisque « des inconnus ont jeté un bloc de grès contre la vitre de la nouvelle mosquée et ont arraché son croissant ».

Pour la FSU, la première fédération de l'éducation, « De tels actes renforcent la nécessité que l'école apporte sa contribution à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie et contre toutes les discriminations », ce qui implique « un travail éducatif de fond, inscrit dans la durée ».

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) en « appelle au président de la République », constatant « la montée en puissance inquiétante depuis quelques mois de ce genre de provocations à l'endroit de nos concitoyens musulmans et juifs ».

Quant au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), il a annoncé avoir déposé plainte et a demandé à Xavier Darcos « des mesures effectives et conséquentes pour éradiquer ce fléau de nos écoles ».

Vendredi 5 septembre, les élèves avaient déjà repris les cours. Une enquête est en cours, et selon les premiers éléments, les actes auraient été commis par plusieurs personnes, et vraisemblablement des adultes.