Société

Tariq Ramadan mis en examen pour viols et incarcéré

Rédigé par Saphirnews | Vendredi 2 Février 2018 à 13:58



A l’issue de sa garde à vue qui aura duré deux jours, Tariq Ramadan a été déféré au parquet de Paris vendredi 2 février, qui a requis sa mise en examen et son placement en détention provisoire.

Conformément aux réquisitions du parquet qui a ouvert une information judiciaire, l'islamologue suisse a été mis en examen dans la soirée du vendredi pour « viol et viol sur personne vulnérable », après qu'il ait été présenté à un juge d'instruction. Il a été incarcéré.

Henda Ayari, la première plaignante, a refusé de se confronter à Tariq Ramadan. Plusieurs éléments et témoignages visant à décrédibiliser la version de l'ex-salafiste ont été diffusés ces dernières semaines.

Néanmoins, Tariq Ramadan, mis en congé de l'université d'Oxford, a été confronté jeudi à la seconde plaignante, une quadragénaire qui préfère jusque-là rester anonyme. Elle a maintenu ses lourdes accusations contre Tariq Ramadan, qu’elle a rencontré en 2009 dans un hôtel à Lyon, en marge d’une conférence, après des mois de correspondance sur les réseaux sociaux. Des éléments attestant de cette relation virtuelle ont été remis à la justice.

La rencontre aurait vite dégénéré, la plaignante ayant subi une série de viols et d'agressions particulièrement brutales durant une nuit, selon son récit, alors qu'elle souffre d'un handicap aux jambes consécutif à un accident de voiture. Elle aurait identifié une cicatrice sur le corps de Tariq Ramadan - près du sexe selon FranceInfo - dont il n'aurait su comment l’expliquer. Ce dernier aurait, pour sa part, reconnu une relation de séduction mais a nié tout acte sexuel. A l'issue de cette confrontation qui s'est déroulé en présence des avocats, il aurait refusé de signer le procès-verbal.

En parallèle, deux perquisitions, l'une à Saint-Denis au bureau et appartement de Tariq Ramadan et l’autre en Savoie, à la frontière franco-suisse où l’islamologue possède sa résidence principale, ont eu lieu selon Le Parisien. L'islamologue annonçait cette semaine le lancement d'un mouvement de soutien qui fait « suite à la campagne de diffamation à l’encontre de Tariq Ramadan ». Sa mise en examen est un coup rude à son image et à sa réputation, déjà bien écornée depuis le début de l'affaire en octobre 2017.

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