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Tariq Ramadan quitte l’Europe pour un an

Rédigé par Moustaïne Jamila | Vendredi 30 Janvier 2004 à 00:00

Tariq Ramadan, est nommé à l’université catholique Notre Dame des Etats-Unis pour une durée d’un an. Selon une dépêche de l’AFP, l’universitaire Musulman citoyen suisse, attend son visa d’entrée aux EU où il compte se rendre dès septembre prochain. Cette information est rendue publique au lendemain de l’annulation d’une conférence prévue sur le thème de l’islamophobie dans le XIIe arrondissement de Paris. La conférence était prévue pour le vendredi 23 janvier à 19 H. à l’espace Reuilly où la salle était louée à la mairie du XII arrondissement de Paris par l’Association Socio-Educative des Larris (ASDEL) et le Collectif des Musulmans de France (CMF).



Tariq Ramadan, est nommé à l’université catholique Notre Dame des Etats-Unis pour une durée d’un an. Selon une dépêche de l’AFP, l’universitaire Musulman citoyen suisse, attend son visa d’entrée aux EU où il compte se rendre dès septembre prochain. Cette information est rendue publique au lendemain de l’annulation d’une conférence prévue sur le thème de l’islamophobie dans le XIIe arrondissement de Paris. La conférence était prévue pour le vendredi 23 janvier à 19H à l’espace Reuilly où la salle était louée à la mairie du XII arrondissement de Paris par l’Association Socio-Educative des Larris (ASDEL) et le Collectif des Musulmans de France (CMF).

En plus de M Ramadan, deux interventions importantes étaient prévues ce vendredi : Hamida Bensadia, militante des Droits de l’Homme et dirigeante du ' Collectif une école pour tous-tes ' ainsi que Alain Gresh, Rédacteur en chef du Monde Diplomatique. Dans le climat actuel de crispations centrées autour de la loi antifoulard, cette annulation a ravivé les oppositions.

M. Ramadan est boycotté cinq fois en France
C’est à la veille de conférence que la municipalité a prévenu les organisateurs de sa décision de leur retirer la salle qu’elle leur avait louée. Elle évoque alors le ' Risque de troubles à l’ordre public '. En signe de protestation, organisateurs et conférenciers ont appelé à un rassemblement dans le calme devant la salle initialement prévue pour la rencontre. Ils ont fait part de leur indignation face à la décision du maire socialiste.
Des quelques centaines de personnes présentes (200 à 300 selon l’AFP), beaucoup trouvent cette décision injustifiée. Ils considèrent le motif donné par la mairie comme un faux prétexte qui tente de masquer la véritable raison : la participation de Tariq Ramadan au débat.

Ce n’est pas la première fois que des conférences où devait intervenir M Tariq sont annulées. Dans un communiqué de presse qui diffuse en apprenant la décision de la mairie du XIIe, l’islamologue explique : ' Après Aix-en-Provence (après une intervention directe des RG qui ont fait retirer la salle), St Etienne, l’Essonne, Dreux, La Rochelle (mais la tentative a échoué), voilà que la mairie du XII m’interdit de prendre la parole '. C’est donc la cinquième fois, mais maintenant dans la capitale, que l’on s’oppose à des débats placés sous le signe de l’apaisement, du dialogue et du respect mutuel.

Pour le Collectif des musulmans de France, qui se charge généralement de l’organisation des interventions de M Ramadan en France, c’est une ' censure au  débat ' qui 'tend à se développer dès lors que certains intellectuels doivent prendre la parole'.

Le CMF appelle à sanctionner le PS
D’après une délégation des organisateurs de la conférence qui a rencontré la mairie, celle-ci aurait reçu des réactions d’associations et de personnes hostiles à la tenu de cette rencontre. Faux prétexte ? C’est bien sûr le sentiment qui domine chez les organisateurs, conférenciers et les personnes venues assister au débat. Abdelaziz El Jaouhari, du C.M.F, affirme que ' c’est avec mépris qu’ils ont été traités avec des réponses très évasives sur les motifs réels de virement à la veille de la conférence '.

Tariq Ramadan et Alain Gresh se sont adressés aux personnes présentes et ont souligné le caractère totalement injuste et infondé de cette décision d’annulation. L’islamologue a dénoncé un ' déni de droit à la parole ' de la part de partis politiques, le PS et les Verts, qui sont ' censés défendre les droits sociaux et la liberté des citoyens '. Pour Fouad Imaraine, du C.M.F, cette attitude de certains partis politiques méritent d’être ' sanctionnés politiquement lors des prochaines échéances électorales '.

Après s’être vu refuser de se rendre sur le parvis de la mairie du XII arrondissement, autour de laquelle des policiers avaient été placés, les participants se sont dispersés dans le calme vers 20h00 suite à un appel de Fouad Imaraine qui conclura : ' le but du rassemblement de ce soir est de s’en rappeler lors des élections régionales '.