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Téléphone portable : halte à la nomophobie ! Et si vous le lâchiez une journée ?

Rédigé par Benjamin Andria | Lundi 6 Février 2017 à 18:30

Beaucoup ne le savent pas, d’autres font semblant d’avoir oublié, mais la Journée mondiale sans téléphone portable est célébrée sur trois jours du 6 au 8 février. Un défi de taille dans cette société qui compte une masse de personnes accros à leur portable. Et si beaucoup vont lire cet article sur leur smartphones, l’occasion est toute trouvée pour réfléchir à son rapport - parfois dangereux - avec ce couteau-suisse d’un nouveau genre.



Prêts à lâcher son smartphone, ne serait-ce qu’un jour ? C’est le défi que la Journée mondiale sans téléphone portable, fixée du 6 au 8 février, inspire. Sur proposition de l’écrivain français Phil Marso, elle a été fixée en 2001 au jour de la Saint-Gaston en hommage à Nino Ferrer, celui qui chante « Gaston, y’a l’téléphon qui son et y’a jamais personne qui y répond… »

Consulter son téléphone avec modération est devenu difficile

La consultation du téléphone portable, au bureau, à la maison, à table ou au lit est devenue un réflexe pour une majorité de personnes. Une récente étude menée en 2016 par Deloitte (Global Mobile Consumer Survey 2016) auprès de 49 000 personnes à travers 30 pays montre l’ampleur du phénomène d’addiction. Se passer de son téléphone portable est devenu un énorme défi pour les Français, ne serait-ce que pour une seule journée.

Désormais, 77 % des Français ont un smartphone, dépassant pour la première fois le nombre de personnes possèdent un ordinateur portable. Le smartphone est en moyenne consulté 26,6 fois par jour et les jeunes de 18 à 24 ans l’utilisent deux fois plus. Certains avouent consulter leur portable lors d’un repas en famille ou entre amis (81 %) ou au beau milieu de la nuit (41 %). Pire, 58 % des répondants affirme consulter leur téléphone au volant, 66 % en traversant la rue. Le fait que le téléphone portable est devenu multifonction a fortement participé à cette addiction. En effet, 82 % des personnes enquêtées ont répondu qu’elles utilisaient leur portable pour prendre des photos, et 53 % qu'elles utilisaient l'outil pour accéder aux réseaux sociaux.

Halte à la nomophobie !

Un usage immodéré ou compulsif du téléphone portable n’est pas sans impact sur la vie sociale. Selon l’étude, 43 % des jeunes sont déjà rentrés en conflit avec leurs parents à cause de l’usage excessif de leur mobile.

D'un usage modéré au portable à l'addiction, il n'y a qu'un pas, jusqu'à se transformer en une anxiété typique des temps modernes, en une peur d’être séparée un instant de son téléphone ou de tout autre écran mobile : la nomophobie. Ce mal peut aussi valoir aux accros des réseaux sociaux, des outils bien trop chronophages qui peuvent empêcher de nombreux utilisateurs d'accomplir des activités intellectuelles ou manuelles diverses. Comment faire face ? La prise de conscience du problème est déjà une première étape essentielle (voir encadré).

Quelques petites astuces peuvent être mises en œuvre pour réduire son temps passé avec le téléphone mobile :

- Tenter de se séparer de son portable à certains moments de la journée, à l’heure d’un repas entre amis ou collègues, d’un dîner en famille ou encore en voulant se rendre... aux toilettes.

- Désactiver ses notifications Facebook ou Twitter pour ne pas rester constamment rivés sur son téléphone. Se mettre en tête qu’il n’y a rien d’urgent à répondre à toutes les sollicitations dans la minute qui suit la réception d’un mail, d’un sms ou d'une notification.

- A défaut de vouloir éteindre son téléphone la nuit, fermer la connexion wifi ou 4G pour un sommeil tranquille et réparateur.

- Penser à vider régulièrement les données importantes afin d'être plus relaxe lors de la perte ou du vol de son portable.

A défaut de pouvoir s'en séparer et de disparaître des réseaux sociaux, tout ceci constitue déjà un bon début !

Des chercheurs de l’Université de l’Iowa ont développé en 2015 un test pour déterminer le degré d’angoisse lié à l’interaction ou non avec le téléphone portable. Il s’agit de répondre aux questions qui suivent, traduites par Triplex, le blog Techno de Radio-Canada, selon une échelle de 1 (fortement en désaccord) à 7 (fortement en accord).

1. Je me sentirais mal à l’aise sans un accès constant à de l’information sur mon téléphone cellulaire.
2. Je me sentirais agacé si je ne pouvais pas consulter de l’information sur mon téléphone quand bon me semble.
3. Je me sentirais nerveux si je ne pouvais pas m’informer (actualité, météo...) sur mon téléphone.
4. Je me sentirais agacé si je ne pouvais pas utiliser mon téléphone ou ses fonctionnalités quand bon me semble.
5. Manquer de batterie pour mon cellulaire me ferait peur.
6. Si j’atteignais la limite de mon plan de données, je paniquerais.
7. Si je n’avais pas de signal ou de connexion wifi, je vérifierais constamment mon téléphone pour voir si le signal revenait.
8. Si je ne pouvais pas utiliser mon téléphone, j’aurais peur de rester pris quelque part.
9. Si je ne pouvais pas vérifier mon téléphone pendant quelque temps, je sentirais le besoin de le faire.

Si je n’avais pas mon téléphone avec moi :

10. Je serais inquiet de ne pas pouvoir communiquer avec mes amis ou ma famille instantanément.
11. Je serais inquiet de ne pas pouvoir être joint par mes amis ou ma famille.
12. Je serais inquiet de ne pas pouvoir recevoir de messages texte ni d’appels.
13. Je me sentirais anxieux de ne pas pouvoir garder le contact avec ma famille ou mes amis.
14. Je serais inquiet de ne pas savoir si quelqu’un essaie de me rejoindre.
15. Je me sentirais anxieux de savoir que ma connexion constante avec mes amis et ma famille est interrompue.
16. Je serais inquiet d’être déconnecté de mon identité en ligne.
17. Je serais mal à l’aise de ne pas pouvoir rester à jour dans l’actualité de mes réseaux sociaux.
18. Je serais mal à l’aise de ne pas pouvoir recevoir les notifications de mes connexions et de mes réseaux en ligne.
19. Je me sentirais anxieux de ne pas pouvoir vérifier ma boîte de courriels.
20. Je me sentirais bizarre parce que je ne saurais pas quoi faire.

Plus le score est élevé, plus le degré de la nomophobie est élevé (20 étant le score le moins élevé, 140 étant le score le plus élevé). Alors, est-il temps pour vous de consulter un psy ? La vigilance est de tous les instants.

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