Rien ne présageait une actualité si mouvementée pour la petite ville de Tarascon, d'ordinaire si paisible. Le vieux cimetière Saint-Lazare à Tarascon avait des allures sombres dimanche après-midi. Le ciel gris s'était comme joint à l'indignation des musulmans de la région. Sur les 17 stèles musulmanes que compte le carré, 7 ont été profanées, dont deux fendues, jeudi 6 mai, dans le carré militaire des anciens combattants.
Brice Hortefeux présent
Pour la première fois − et après bien des profanations et rassemblements (une quinzaine depuis le début de l'année 2010) − une personnalité du gouvernement, le ministre de l'Intérieur, s'est déplacée sur les lieux de la profanation.
Brice Hortefeux était accompagné d'une ribambelle d'élus de la ville et de la région, dont Hubert Falco, maire de Toulon et secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens Combattants, au côté des représentants des cultes, mobilisés malgré eux une seconde fois en moins d'un mois (cf. rassemblement à la mosquée d'Istres), à l'instar de Mohammed Moussaoui, président du CFCM.
« Cet acte odieux de Tarascon constitue une triple offense », a déclaré M. Hortefeux. « Une offense à la mémoire d'êtres humains morts au combat et à celle de leurs familles. Une offense aux musulmans de France, injustement attaqués. Une offense aux valeurs de la République », lance-t-il à plus de 400 personnes venues exprimer par leur présence leur ras-le-bol d'une islamophobie grimpante.
Brice Hortefeux était accompagné d'une ribambelle d'élus de la ville et de la région, dont Hubert Falco, maire de Toulon et secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens Combattants, au côté des représentants des cultes, mobilisés malgré eux une seconde fois en moins d'un mois (cf. rassemblement à la mosquée d'Istres), à l'instar de Mohammed Moussaoui, président du CFCM.
« Cet acte odieux de Tarascon constitue une triple offense », a déclaré M. Hortefeux. « Une offense à la mémoire d'êtres humains morts au combat et à celle de leurs familles. Une offense aux musulmans de France, injustement attaqués. Une offense aux valeurs de la République », lance-t-il à plus de 400 personnes venues exprimer par leur présence leur ras-le-bol d'une islamophobie grimpante.
Double jeu ?
Pour autant qu'elle en ait satisfait plus d'un, la présence du ministre Brice Hortefeux a également suscité l'interrogation de nombreux fidèles. « C'est lui-même qui a mis le feu aux poudres avec l'affaire du mari polygame et de sa femme en niqab, et il ose maintenant porter devant nous un message de paix ?! », se demande une jeune musulmane.
À cela, Khalid Belkadir, président du Conseil régional du culte musulman de la région PACA, répond que leur intérêt, en invitant le ministre de la République, était d'« envoyer un message très fort à la communauté musulmane, pour qu'elle se sente enfin entendue, mais aussi pour montrer au gouvernement que les musulmans ne sont pas indifférents à tout ce qui se passe, ils sont présents et s'organisent ». « M. Moussaoui a insisté pour que M. Hortefeux vienne, car on voulait qu'il annonce quelque chose aux musulmans, qu'il calme le jeu », poursuit Khalid Belkadir.
À cela, Khalid Belkadir, président du Conseil régional du culte musulman de la région PACA, répond que leur intérêt, en invitant le ministre de la République, était d'« envoyer un message très fort à la communauté musulmane, pour qu'elle se sente enfin entendue, mais aussi pour montrer au gouvernement que les musulmans ne sont pas indifférents à tout ce qui se passe, ils sont présents et s'organisent ». « M. Moussaoui a insisté pour que M. Hortefeux vienne, car on voulait qu'il annonce quelque chose aux musulmans, qu'il calme le jeu », poursuit Khalid Belkadir.
Un adolescent interpellé
Le parquet, qui, dimanche encore, avait indiqué ne disposer d'aucune piste, a fait état d'avancée ce lundi 10 mai, en annonçant l'interpellation d'un garçon âgé de 14 ans.
Le procureur, Christian Pasta, a d'emblée soutenu que les faits commis par le jeune adolescent et ses compères l'ont été « sans connotation raciste », « il aurait agi par jeu, par bêtise, dans une sorte de défi de type "t'es pas cap !" », rapporte l'AFP. « Les enfants faisaient du vélo à proximité, et désœuvrés, ils sont entrés dans le cimetière, l'un d'eux s'en prenant aux stèles et renversant les plaques », rapporte t-on de même source.
Selon les explications du procureur, les croix chrétiennes étaient plus difficiles à coucher que les stèles musulmanes, ce qui justifierait que seules les stèles musulmanes aient été vandalisées. « Le geste a une symbolique forte, même si lui (le jeune garçon, ndlr) ne s'en rend pas compte », a-t-il ajouté (sic).
Le procureur, Christian Pasta, a d'emblée soutenu que les faits commis par le jeune adolescent et ses compères l'ont été « sans connotation raciste », « il aurait agi par jeu, par bêtise, dans une sorte de défi de type "t'es pas cap !" », rapporte l'AFP. « Les enfants faisaient du vélo à proximité, et désœuvrés, ils sont entrés dans le cimetière, l'un d'eux s'en prenant aux stèles et renversant les plaques », rapporte t-on de même source.
Selon les explications du procureur, les croix chrétiennes étaient plus difficiles à coucher que les stèles musulmanes, ce qui justifierait que seules les stèles musulmanes aient été vandalisées. « Le geste a une symbolique forte, même si lui (le jeune garçon, ndlr) ne s'en rend pas compte », a-t-il ajouté (sic).
Prise sous cet angle, la chute semble cocasse, pour les centaines de participants à la cérémonie de recueillement de dimanche, qui a fait notamment déplacé le ministre Hortefeux...
Mais pour M. Belkadir (CRCM PACA), comme pour d'autres responsables musulmans, cette interpellation est en réalité plus « inquiétante » qu'autre chose : « Il s'agit d'un jeune de 14 ans, donc d'un adolescent, cela remet directement en cause l'éducation, l'entourage familial et les valeurs qu'il reçoit », a-t-il réagi.
Les mouvances d'extrême droite connaissent depuis quelques années un regain de popularité chez les jeunes, entraînant une visibilité accrue de leurs revendications dans l'espace médiatique par des actes antisémites et islamophobes.
« Dégrader une église, une mosquée, une synagogue, profaner une sépulture, quelle que soit sa confession, c’est (...) souiller la République française tout entière et ce qu’elle a de plus précieux, sa mémoire », concluait le ministre de l'Intérieur, en précisant qu'en 2009, « ce sont, au total, 143 personnes, auteurs présumés de tels actes, qui ont été interpellées et déférées à la justice ».
Mais pour M. Belkadir (CRCM PACA), comme pour d'autres responsables musulmans, cette interpellation est en réalité plus « inquiétante » qu'autre chose : « Il s'agit d'un jeune de 14 ans, donc d'un adolescent, cela remet directement en cause l'éducation, l'entourage familial et les valeurs qu'il reçoit », a-t-il réagi.
Les mouvances d'extrême droite connaissent depuis quelques années un regain de popularité chez les jeunes, entraînant une visibilité accrue de leurs revendications dans l'espace médiatique par des actes antisémites et islamophobes.
« Dégrader une église, une mosquée, une synagogue, profaner une sépulture, quelle que soit sa confession, c’est (...) souiller la République française tout entière et ce qu’elle a de plus précieux, sa mémoire », concluait le ministre de l'Intérieur, en précisant qu'en 2009, « ce sont, au total, 143 personnes, auteurs présumés de tels actes, qui ont été interpellées et déférées à la justice ».