A la suite des meurtres des quatre personnes au collège-lycée juif de Toulouse, le « tueur au scooter » était l’homme le plus recherché de France. Depuis mercredi, il porte un nom : celui de Mohamed Merah. Le tueur présumé des fusillades de Montauban et de Toulouse, retranché dans un appartement d'un quartier cossu de Toulouse, était toujours cerné à 18h* par les forces du Raid, dont la mission est de le capturer vivant pour le traduire devant la justice.
Tout juste âgé de 23 ans, ce Français d’origine algérienne se revendique comme un salafiste et un membre d’Al-Qaïda. Un « moudjahiddine » qui a effectué plusieurs séjours en Afghanistan et au Pakistan. Mohamed Merah avait auparavant tenté à deux reprises sans succès de s'engager dans l'armée en 2008 et était devenu un carrossier par la suite. « Il présente un profil d’autoradicalisation salafiste atypique. C’est-à-dire qu’il s’est rendu par ses propres moyens en Afghanistan, sans passer par les filières tradionnelles », a affirmé mercredi le procureur de Paris François Molins.
Selon les autorités, les motivations du suspect présumé coupable sont plus claires : il aurait assassiné de sang-froid des soldats, indépendamment de leurs origines, pour viser l’armée française, engagée en Afghanistan depuis 2001 aux côtés des forces américaines et de l’OTAN. Quant à la tuerie perpétrée dans l’école juive, il l’aurait fait pour « venger la morts d’enfants palestiniens ». Des actes injustifiés et barbares qu’il devra payer au prix fort.
Tout juste âgé de 23 ans, ce Français d’origine algérienne se revendique comme un salafiste et un membre d’Al-Qaïda. Un « moudjahiddine » qui a effectué plusieurs séjours en Afghanistan et au Pakistan. Mohamed Merah avait auparavant tenté à deux reprises sans succès de s'engager dans l'armée en 2008 et était devenu un carrossier par la suite. « Il présente un profil d’autoradicalisation salafiste atypique. C’est-à-dire qu’il s’est rendu par ses propres moyens en Afghanistan, sans passer par les filières tradionnelles », a affirmé mercredi le procureur de Paris François Molins.
Selon les autorités, les motivations du suspect présumé coupable sont plus claires : il aurait assassiné de sang-froid des soldats, indépendamment de leurs origines, pour viser l’armée française, engagée en Afghanistan depuis 2001 aux côtés des forces américaines et de l’OTAN. Quant à la tuerie perpétrée dans l’école juive, il l’aurait fait pour « venger la morts d’enfants palestiniens ». Des actes injustifiés et barbares qu’il devra payer au prix fort.
Les services secrets en tort ?
Jusque là, rien n’indique que le suspect ait agit en groupe. Bien d’autres éléments troublants sur son profil circulent. Mohamed Merah faisait l’objet d’une surveillance de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) depuis plusieurs années, selon le ministère de l’Intérieur. Comment a-t-il alors pu commettre l'irréparable sans qu’il n’ait été soupçonné jusque là ? Il était considéré jusque là comme un « petit délinquant » avec à son actif 18 infractions de droit commun, « dont certaines avec violences » mais « jamais aucun élément de nature à (faire) penser qu'il préparait une action criminelle n'était apparu », a affirmé Claude Guéant.
Toutefois, on apprend que Mohamed Merah aurait été arrêté en 2007 en Afghanistan après avoir posé des bombes dans la région de Kandahar. Condamné à trois ans de prison, il se serait évadé quelques mois plus tard lors d’une intervention commando menée en juin 2008 par des Talibans et qui avait abouti à l’évasion d’un millier de détenus. Si ces faits se confirment,* les services secrets français ont fait preuve d’amateurisme : comment a-t-il pu rentrer en France sans être inquiété ? Autant de questions qui devront trouver des réponses rapidement. En attendant, le ministère de l’Intérieur s’est d’ores et déjà félicité, avant même l’arrestation du suspect, du travail accompli par ses services.
Toutefois, on apprend que Mohamed Merah aurait été arrêté en 2007 en Afghanistan après avoir posé des bombes dans la région de Kandahar. Condamné à trois ans de prison, il se serait évadé quelques mois plus tard lors d’une intervention commando menée en juin 2008 par des Talibans et qui avait abouti à l’évasion d’un millier de détenus. Si ces faits se confirment,* les services secrets français ont fait preuve d’amateurisme : comment a-t-il pu rentrer en France sans être inquiété ? Autant de questions qui devront trouver des réponses rapidement. En attendant, le ministère de l’Intérieur s’est d’ores et déjà félicité, avant même l’arrestation du suspect, du travail accompli par ses services.
Les musulmans pris en otage par un acte isolé
Cette affaire rejaillit sur l’ensemble de la communauté musulmane de France, choquée et bouleversée par la nouvelle qui lui est tombée dessus au réveil mercredi. Les musulmans de France sont « offensés » d'entendre le suspect présumé des meurtres de Toulouse et Montauban se revendiquer de l'islam et « ses actes sont en contradiction totale avec les fondements de cette religion », a déclaré Mohammed Moussaoui.
« Cette affliction est d’autant plus forte et amère que l’auteur présumé, par ses revendications, prend en otage la religion musulmane et tous ses fidèles. Rappelons que le terrorisme et la folie meurtrière n’ont pas de religion », a déclaré dans un communiqué de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), qui rappelle « la totale adhésion des musulmans de France aux valeurs qui fondent la République. Les musulmans de France prouvent, au quotidien, leur engagement pour une citoyenneté apaisée. »
Dans cette tragédie, Mohamed Merah ne représente ni les musulmans, ni les défenseurs des droits du peuple palestinien, également abasourdis de voir leur cause instrumentalisée de la sorte : il ne représente que lui-même. Tous ont condamnés sans réserve les meurtres.
Malgré ces rappels et les invitations à la prudence, les amalgames commencent à très vite faire leur nid. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a d’ailleurs annoncé mercredi l’annulation de la marche commune avec les représentants de la communauté musulmane. « Nous avons estimé que les développements récents de la situation nous imposait de renoncer à cette marche », a expliqué sur France Info M. Moussaoui, faisant valoir l'existence d'une autre marche dimanche lancée par des associations anti-racistes.
« Cette affliction est d’autant plus forte et amère que l’auteur présumé, par ses revendications, prend en otage la religion musulmane et tous ses fidèles. Rappelons que le terrorisme et la folie meurtrière n’ont pas de religion », a déclaré dans un communiqué de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), qui rappelle « la totale adhésion des musulmans de France aux valeurs qui fondent la République. Les musulmans de France prouvent, au quotidien, leur engagement pour une citoyenneté apaisée. »
Dans cette tragédie, Mohamed Merah ne représente ni les musulmans, ni les défenseurs des droits du peuple palestinien, également abasourdis de voir leur cause instrumentalisée de la sorte : il ne représente que lui-même. Tous ont condamnés sans réserve les meurtres.
Malgré ces rappels et les invitations à la prudence, les amalgames commencent à très vite faire leur nid. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a d’ailleurs annoncé mercredi l’annulation de la marche commune avec les représentants de la communauté musulmane. « Nous avons estimé que les développements récents de la situation nous imposait de renoncer à cette marche », a expliqué sur France Info M. Moussaoui, faisant valoir l'existence d'une autre marche dimanche lancée par des associations anti-racistes.
Une campagne présidentielle défigurée
Marine Le Pen, qui faisait preuve de prudence tant que la piste néo-nazie était évoquée, réclame désormais « la guerre » contre « des groupes politico-religieux fondamentalistes » qui « se développent face à un certain laxisme ». Dans un communiqué, le Front national a même traité Jean-Luc Mélenchon, Marie-Georges Buffet ou encore François Bayrou de « salauds », accusés d’avoir tenté d’« instrumentaliser la tragédie de Toulouse » contre le parti.
Le fait divers sanglant va changer inéluctablement l’agenda des candidats à la présidentielle, qui n’ont en réalité pas suspendu la campagne. Tous les observateurs s’accordent à dire qu’il y a un avant et un après Toulouse. La situation devrait ainsi profiter à la droite et à l’extrême droite, pour qui la sécurité le terrorisme sont des thèmes de prédilection.
* Mise à jour au 22 mars : Mohamed Merah est mort après un assaut du Raid. L'information concernant un éventuel séjour du suspect dans une prison afghane a été démentie par le gouverneur de la province afghane de Kandahar.
Le fait divers sanglant va changer inéluctablement l’agenda des candidats à la présidentielle, qui n’ont en réalité pas suspendu la campagne. Tous les observateurs s’accordent à dire qu’il y a un avant et un après Toulouse. La situation devrait ainsi profiter à la droite et à l’extrême droite, pour qui la sécurité le terrorisme sont des thèmes de prédilection.
* Mise à jour au 22 mars : Mohamed Merah est mort après un assaut du Raid. L'information concernant un éventuel séjour du suspect dans une prison afghane a été démentie par le gouverneur de la province afghane de Kandahar.
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