« J'ai écouté mes ancêtres jouer. C’est le destin qui m’a désigné pour faire de la kora mon métier » * raconte Moussa Toumani Diabaté, plus connu sous le nom de Toumani Diabaté. Ce maître incontesté de la kora*, harpe luth unique dans l’Afrique de l’Ouest, est en concert en France, à Paris puis à Bordeaux, les 18 et 22 novembre.
Ce malien de 43 ans – il est né en 1965 à Bamako- a sorti son dernier album solo « The Mandé variations », en février dernier, véritable bijou de musique africaine. Il s’agit de son premier exercice solitaire depuis « Kaira » en 1987, son tout premier disque, également le premier album solo de kora au monde.
Il faut que dire que Toumani Diabaté a de qui tenir. Né dans une famille de griots, il est issu de la 71ème génération de joueurs de kora de sa famille. Son père, Sidiki Diabaté, malien d’origine gambienne (1922-1996), célèbre joueur de kora, fut le premier à élever la kora au rang d’instrument soliste. Toumani commence à jouer de cet imposant instrument à l’âge de cinq ans. Il fera sa première apparition publique à l’âge de treize ans, avec l’ensemble de Koulikoro, ville située à 60 km à l’est de Bamako. A dix-neuf ans, il accompagne les musiciens de Kandia Kouyate, grande chanteuse griotte au Mali, en tournée dans toute l’Afrique.
En plus de vingt ans, il fera le tour du monde plusieurs fois, avec à son actif « plus de 2000 concerts et plus de 170 festivals ». Quand il ne joue pas avec son groupe, le Symmetric Orchestra, il collabore avec les plus grands: le défunt Ali Farka Touré, Salif Keita, la chanteuse islandaise Björk et même avec Ketama, un groupe espagnol de néo-flamenco ! « J’écoute toutes sortes de musiques, dit-il. C’est naturel d’écouter la musique. Naitre griot est une école de la vie : apprendre comment parler aux gens, établir la communication entre eux, répandre la paie. Tout le monde court derrière l’argent, que l’homme a créé. Mais sans culture, on n’a rien »*.
Quand il n’est pas en tournée mondiale, le musicien-compositeur, grand défenseur de son art, enseigne la kora au Conservatoire des arts et multimédia du Mali, à Bamako, où il réside. « Je ne fais pas de différence en jouant pour les Européens, les Américains ou les Maliens ; pourquoi n’y aurait-il pas d’instruments maliens dans la symphonie occidentale ? Il est temps que le monde de la musique classique ouvre sa porte (…) La kora est quelque chose de spirituel (...) La spiritualité veut dire se purifier soi-même. C’est la plus grande richesse. Je suis ce que Dieu m’inspire » raconte ce fervent musulman.
Toumani Diabaté a été recompensé en 2003 d'un Tamani d'or, en tant que meilleur joueur de kora dans le monde. Après plusieurs prix internationaux, nouvelle consécration en 2007 : il reçoit le Tamani de la meilleure musique d'inspiration traditionnelle, l'équivalent malien des Victoires de la Musique françaises.
En concert à Paris le 18 novembre (Bataclan) et le 22 novembre à Bordeaux (salle Antoine Vitez).
Plus d’infos sur Toumani Diabaté
* « Toumani Diabaté fait corps avec la kora », Libération, 24 avril 2008.
Kora : Harpe luth mandingue, généralement de 21 cordes, et jouée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest : Mali, Sénégal, Gambie, Guinée, Sierra Leone...
Griot/griotte : en afrique noire, poète, conteur itinérant qui transmet la tradition par voie orale.
Ce malien de 43 ans – il est né en 1965 à Bamako- a sorti son dernier album solo « The Mandé variations », en février dernier, véritable bijou de musique africaine. Il s’agit de son premier exercice solitaire depuis « Kaira » en 1987, son tout premier disque, également le premier album solo de kora au monde.
Il faut que dire que Toumani Diabaté a de qui tenir. Né dans une famille de griots, il est issu de la 71ème génération de joueurs de kora de sa famille. Son père, Sidiki Diabaté, malien d’origine gambienne (1922-1996), célèbre joueur de kora, fut le premier à élever la kora au rang d’instrument soliste. Toumani commence à jouer de cet imposant instrument à l’âge de cinq ans. Il fera sa première apparition publique à l’âge de treize ans, avec l’ensemble de Koulikoro, ville située à 60 km à l’est de Bamako. A dix-neuf ans, il accompagne les musiciens de Kandia Kouyate, grande chanteuse griotte au Mali, en tournée dans toute l’Afrique.
En plus de vingt ans, il fera le tour du monde plusieurs fois, avec à son actif « plus de 2000 concerts et plus de 170 festivals ». Quand il ne joue pas avec son groupe, le Symmetric Orchestra, il collabore avec les plus grands: le défunt Ali Farka Touré, Salif Keita, la chanteuse islandaise Björk et même avec Ketama, un groupe espagnol de néo-flamenco ! « J’écoute toutes sortes de musiques, dit-il. C’est naturel d’écouter la musique. Naitre griot est une école de la vie : apprendre comment parler aux gens, établir la communication entre eux, répandre la paie. Tout le monde court derrière l’argent, que l’homme a créé. Mais sans culture, on n’a rien »*.
Quand il n’est pas en tournée mondiale, le musicien-compositeur, grand défenseur de son art, enseigne la kora au Conservatoire des arts et multimédia du Mali, à Bamako, où il réside. « Je ne fais pas de différence en jouant pour les Européens, les Américains ou les Maliens ; pourquoi n’y aurait-il pas d’instruments maliens dans la symphonie occidentale ? Il est temps que le monde de la musique classique ouvre sa porte (…) La kora est quelque chose de spirituel (...) La spiritualité veut dire se purifier soi-même. C’est la plus grande richesse. Je suis ce que Dieu m’inspire » raconte ce fervent musulman.
Toumani Diabaté a été recompensé en 2003 d'un Tamani d'or, en tant que meilleur joueur de kora dans le monde. Après plusieurs prix internationaux, nouvelle consécration en 2007 : il reçoit le Tamani de la meilleure musique d'inspiration traditionnelle, l'équivalent malien des Victoires de la Musique françaises.
En concert à Paris le 18 novembre (Bataclan) et le 22 novembre à Bordeaux (salle Antoine Vitez).
Plus d’infos sur Toumani Diabaté
* « Toumani Diabaté fait corps avec la kora », Libération, 24 avril 2008.
Kora : Harpe luth mandingue, généralement de 21 cordes, et jouée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest : Mali, Sénégal, Gambie, Guinée, Sierra Leone...
Griot/griotte : en afrique noire, poète, conteur itinérant qui transmet la tradition par voie orale.