En Irak, des responsables irakiens ont échappé à des tentatives d'assassinat et trois soldats américains ont été tués en 24 heures. Les forces de la coalition ne cessent de rencontrer d’énormes difficultés pour stabiliser le pays depuis la prise de Bagdad. Parallèlement à ce chao quotidien, le 'bras de fer' continu au Conseil de sécurité de l’ONU. Les Etats-Unis présentent aujourd’hui une nouvelle version de projet de résolution sur l’Irak, la troisième et sans doute la dernière. Cette résolution, qui ne semble pas renforcer le rôle de l’ONU, prévoit de fixer un calendrier pour le rétablissement de la souveraineté aux irakiens.
Un calendrier d’ici au 15 décembre
Les Etats-Unis présentent aujourd’hui au Conseil de sécurité de l'Onu une nouvelle version de leur projet de résolution sur l'Irak demandant, pour la première fois, au Conseil de gouvernement transitoire irakien de présenter, d'ici au 15 décembre, un calendrier pour la rédaction d'une constitution et la tenue d'élections.
Dans le nouveau projet, le troisième révisé en six semaines, il est écrit que le Conseil de gouvernement et ses ministres sont 'le corps principal de l'administration irakienne intérimaire qui représentera la souveraineté de l'Etat irakien pendant la période transitoire'. Ce projet demande au Conseil de gouvernement de présenter au Conseil de sécurité, 'pas plus tard que le 15 décembre 2003', un calendrier et un programme pour la rédaction d'une nouvelle Constitution pour l'Irak et pour la tenue d'élections démocratiques sous cette Constitution.
Mais il ne donne aucune indication sur la façon de transformer le Conseil de gouvernement en un gouvernement intérimaire, ni sur la date précise de la fin de l'occupation de la Coalition américano-britannique dans ce pays déchiré par la guerre. Comme l'ancien projet, le nouveau indique que les forces d'occupation devraient transférer leurs responsabilités aux Irakiens 'le plus tôt possible', et de manière 'progressive'.
En ce qui concerne le rôle des Nations Unies en Irak, le dernier projet semble contradictoire. D'une part, il insiste sur le fait que les Nations Unies devraient renforcer leur rôle vital en Irak, comme fournir l'assistance humanitaire, promouvoir la reconstruction économique et faire progresser les efforts pour la restauration des institutions de gouvernement irakiennes.
D'autre part, il demande à l'organisation internationale d'accorder une assistance, le cas échéant, au gouvernement intérimaire dans le cadre de la rédaction et de l'application du calendrier des processus constitutionnel et électoral. Ainsi, les Nations unies pourraient choisir de ne pas jouer de rôle dans la transition politique, si les circonstances, comme la situation sécuritaire, ne le permettent pas.
Ce projet ne semble donc pas renforcer le rôle des Nations unies comme demandé par M. Annan et des membres clés du Conseil de sécurité, dont la France, la Russie et l'Allemagne.
Dans l'espoir de réduire efficacement la résistance irakienne, les Nations unies ont appelé à un retour sous peu de la souveraineté irakienne au gouvernement intérimaire avant l'élaboration d'une nouvelle constitution et la tenue d'élections.
Ceci étant, ce serait le gouvernement intérimaire irakien qui inviterait les Nations Unies et la communauté internationale à proposer leur assistance, ce qui permettait de faire disparaître l'idée que la présence de la communauté internationale en Irak soutiendrait l'occupation, selon les membres clés du Conseil de sécurité.
Le dernier projet stipule également que le Conseil de sécurité révisera les conditions nécessaires et la mission d'une force internationale proposée et dirigée par les Etats-Unis moins d'un an après l'approbation du Conseil de sécurité. L'attitude de M. Annan et d'autres critiques envers ces nouveaux amendements est actuellement attendue.
La situation chaotique sur le terrain
Alors que la communauté internationale tente de se mettre d'accord sur la voie à suivre en Irak, la violence y a encore frappé. Le ministre du Pétrole Ibrahim Bahr Al-Ouloum et Nabil Al-Moussawi, adjoint d'Ahmed Chalabi, membre du Conseil de gouvernement transitoire, ont échappé à une tentative d'assassinat dimanche soir à Bagdad, lorsque leur voiture a été prise sous le feu d'inconnus.
Le gouverneur de la province de Diyala, au nord-est de Bagdad, Abdallah Chahhaz Al-Jabouri, a échappé lundi à une tentative d'assassinat qui a blessé deux policiers irakiens et un civil. 'Une bombe posée sur le chemin emprunté par le gouverneur a explosé à son passage', selon un officier de police.
Trois soldats américains ont été en outre tués depuis dimanche soir dans trois attaques séparées au nord de Bagdad.