Sur le vif

Tunisie : le président favorable à l’égalité dans l’héritage

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 14 Aout 2018 à 08:57



Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a pris officiellement position sur la question de l’héritage, qui constitue l’un des points majeurs de la proposition de réforme sociétale rédigée et élaborée par la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), rendue public en juin dernier.

Dans un discours prononcé lundi 13 août à l’occasion de la Journée de la Femme en Tunisie, le président s’est rallié à la COLIBE en se prononçant en faveur de l’égalité successorale et en appelant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à se saisir dans les plus brefs délais pour adopter une loi allant dans ce sens.

Cette réforme successorale devra signer, si elle est votée par l’ARP, un changement sociétal majeur. Si cette prise de position est accueillie comme une grande victoire pour des féministes, elle est loin de faire l’unanimité. Certes, derrière cette proposition, il y a une disposition permettant aux testateurs de rédiger un acte notarié qui peut maintenir un système de partage du patrimoine selon les préceptes coraniques, mais cela ne suffit pas pour convaincre les plus conservateurs.

Quelque 6 000 Tunisiens ont manifestés à Tunis le 10 août pour contester cette égalité successorale en dénonçant une atteinte au Coran et à « l’identité arabo-musulmane » de la Tunisie. Un texte sera présenté aux députés dès la fin des vacances parlementaires, en octobre.

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