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USA : Linda Sarsour accusée d'antisémitisme, la colère des musulmans envers la campagne de Joe Biden

Rédigé par Myriam Attaf et H. Ben Rhouma | Lundi 24 Aout 2020 à 13:55

Militer pour le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël vaut des accusations d'antisémitisme aussi aux Etats-Unis. Alors que Joe Biden vient d'être investi par le Parti démocrate pour espérer gagner la course à la Maison Blanche, une militante américaine d'origine palestinienne très connue outre-Atlantique a été attaquée de la sorte par un porte-parole du candidat, provoquant alors la colère de plusieurs organisations musulmanes. Une colère que l'équipe de campagne démocrate tente aujourd'hui d'éteindre.



L’activiste américaine d’origine palestinienne Linda Sarsour. © Festival of faiths
Alors que le candidat démocrate Joe Biden tente depuis plusieurs mois de courtiser l’électorat musulman en vue de la présidentielle américaine en novembre prochain, un faux pas risque de fragiliser durablement sa campagne de séduction.

L'activiste américano-palestinienne Linda Sarsour est régulièrement prise à parti par ses détracteurs pour son soutien affiché au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël, accusant la militante d’antisémitisme. Donald Trump ainsi que plusieurs Républicains ont pointé du doigt sa présence à la Convention démocrate lors de laquelle Joe Biden a été officiellement investi. Elle y est brièvement apparue dans le cadre d'un panel où il fut question de l'engagement des électeurs musulmans.

En réponse aux attaques des Républicains contre Linda Sarsour, Andrew Bates, porte-parole du favori démocrate, a alors pris la parole... pour se désolidariser des positions de l’activiste. « Joe Biden est un fervent partisan d'Israël et a lutté toute au long de sa vie contre l'antisémitisme. Naturellement, il condamne les prises de positions de Linda Sarsour et s’oppose à la campagne BDS », a-t-il déclaré. Il a aussi affirmé que la militante « ne jouait aucun rôle dans la campagne électorale ».

Une « grave erreur » dénoncée par les organisations musulmanes

Après cette déclaration, la militante, qui militait aux côtés de Bernie Sanders avant son ralliement à Joe Biden, s’est exprimée, jeudi 20 août, en qualifiant cette mésalliance de « grave erreur ». « Le Parti démocrate dira que nous sommes "une grande famille". Cela veut dire qu’il devra accepter la présence de personnes en son sein avec lequel il n'est pas d'accord », a-t-elle signifié.

Bon nombre d’organisations dont le Conseil des relations islamo-américaines (CAIR), l’Institut arabo-américain (AAI) ou encore l’organisation Emgage, qui s’est donnée pour mission de mobiliser massivement les Américains musulmans aux élections à venir, ont exigé des excuses de la part de Joe Biden.

« Linda Sarsour combat sans répit pour la justice. Suggérer qu’elle est antisémite parce qu’elle soutient le mouvement de boycott comme instrument de lutte pour la liberté et l’égalité des Palestiniens est outrageant », a déclaré l’association La voix des juifs pour la paix dans un message posté le 20 août sur Twitter. D’autres protestations se sont fait entendre, dénonçant la stigmatisation de la communauté musulmane.

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Des excuses privées faites

Selon Middle East Eye, les principaux collaborateurs de Joe Biden ont présenté, dimanche 23 août, des excuses auprès d’activistes démocrates de premier plan arabes et musulmans après les déclarations d’Andrew Bates dans le but d'étouffer la colère suscitée par la controverse.

Ashley Allison, directrice chargée de gérer les coalitions nationales pour la campagne de Joe Biden, a déclaré être « désolée » de ce qu'il s'est produit, espérant que leur conversation est « un petit pas pour aider à rétablir la confiance ». Symone Sanders, une conseillère de Joe Biden, a aussi souligné lors de l'appel que la campagne n'assimile pas la critique d'Israël à l'antisémitisme et reconnaît « le droit constitutionnel à la liberté d'expression sur des questions comme BDS ».

L’appel ayant été effectué dans un cadre privé et en l'absence de Linda Sarsour, des militants exigent désormais que les excuses soient faites publiquement du fait que les déclarations d’Andrew Bates étaient publiques. Joe Biden, qui avait appelé les musulmans à voter massivement pour lui contre le candidat sortant Donald Trump, risque de contrarier un électorat particulièrement présent dans le Michigan, un des Swing states (Etat pivot) réputé décisif en temps d'élections.

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Linda Sarsour, activiste musulmane et pilier de la Women's March