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Sur le vif

Un accord de réconciliation historique entre le Fatah et le Hamas signé sous l’égide de la Chine

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 24 Juillet 2024 à 19:05

           


Un accord de réconciliation historique entre le Fatah et le Hamas signé sous l’égide de la Chine
L’accord est historique. Alors que la répression israélienne sur la bande de Gaza continue, le Fatah et le Hamas ont signé, mardi 23 juillet à Pékin, une déclaration d’unité nationale prévoyant une gouvernance intérimaire commune dans l’enclave palestinienne avant la tenue d’élections. Ce gouvernement « exercerait son autorité et ses pouvoirs sur tous les territoires palestiniens » : non seulement sur Gaza mais aussi la Cisjordanie et Jérusalem-est. Cet accord a été signé par 14 organisations palestiniennes qui s’étaient réunies ces derniers jours sous l’égide de la Chine.

La rivalité entre les deux principaux mouvements palestiniens a été exacerbée après la victoire du Hamas aux élections législatives en 2006, qui a conduit à un conflit fratricide puis à l’instauration de deux gouvernements, l’une à Gaza, l’autre en Cisjordanie occupée. Mettant leurs griefs de côté face à la catastrophe en cours à Gaza, le Hamas et le Fatah entendent unir leurs efforts contre les agissements d’Israël, mais aussi se préparer à l’après-guerre.

Sans grande surprise, le gouvernement israélien a fustigé l’accord, qui intervient au lendemain de la visite de Benjamin Netanyahou aux Etats-Unis et quelques jours après que la Knesset a voté une résolution rejetant la solution à deux États. « Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage », a dénoncé le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, dans un communiqué. « En réalité, cela n'arrivera pas car le Hamas sera écrasé et Abbas observera Gaza de loin. »

La Chine, qui a œuvré pour le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, se pose ainsi comme un médiateur clé dans le conflit israélo-palestinien.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a appelé la communauté internationale à soutenir le potentiel nouveau gouvernement palestinien afin qu'il puisse « contrôler effectivement Gaza et la Cisjordanie ». « La réconciliation est une question interne aux factions palestiniennes, mais en même temps, elle ne peut être réalisée sans le soutien de la communauté internationale », a-t-il déclaré devant la presse.

Cet accord a d’ores et déjà été salué par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « Tous les pas vers l’unité sont bienvenus et encouragés. L’unité palestinienne (…) est cruciale pour la paix et la sécurité et pour faire avancer les aspirations du peuple palestinien pour l’autodétermination, et pour un Etat palestinien complètement indépendant, démocratique, contigu, viable et souverain », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric. Mais du côté des puissances occidentales qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, cet accord ne manquera pas d’être critiqué.

Ce sont « les Palestiniens eux-mêmes qui doivent administrer la Palestine » et non des puissances étrangères, a signifié le ministre chinois des Affaires étrangères. La Chine entretient de bonnes relations avec Israël mais reconnaît un État de Palestine et soutient la solution à deux États. Elle s’est positionnée pour « un cessez-le-feu général, durable et viable dans la bande de Gaza au plus vite, afin de garantir un accès sans heurts à l'aide humanitaire et aux secours ».

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