Sur le vif

Un appel à manifester contre l’islamophobie le 10 novembre à Paris, la gauche en soutien

Rédigé par Benjamin Andria | Vendredi 1 Novembre 2019 à 15:46



Un appel à manifester contre l’islamophobie en France dimanche 10 novembre à Paris a été lancé, vendredi 1er novembre, à l’initiative de l’élu de Saint-Denis Madjid Messaoudene et plusieurs associations dont le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), le Comité Adama, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), la Plateforme L.E.S. Musulmans, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), et l’Union communiste libertaire (UCL).

« Depuis des années, la dignité des musulmanes et des musulmans est jetée en pâture, désignée à la vindicte des groupes les plus racistes qui occupent désormais l’espace politique et médiatique français, sans que soit prise la mesure de la gravité de la situation », déplore-t-on dans une tribune parue dans Libération.

Elle a été signée par de nombreux élus et responsables politiques de gauche, à l’instar du leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon et l'ensemble de son groupe parlementaire, Benoît Hamon, fondateur du mouvement Génération.s, la sénatrice EELV de Paris Esther Benbassa, ou encore Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT). Au total, une cinquantaine de personnalités, y compris ceux de la société civile, ont signé l'appel.

« S’unir et se donner les moyens de combattre » l'islamophobie

« Les actes qui les visent s’intensifient : qu’il s’agisse de discriminations, de projets ou de lois liberticides, d’agressions physiques de femmes portant le foulard, d’attaques contre des mosquées ou des imams, allant même jusqu’à la tentative de meurtre », fait-on savoir, en citant « l’attentat contre la mosquée de Bayonne (qui) en est la manifestation la plus récente ».

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« L’islamophobie en France est une réalité. Quel que soit le nom qu’on lui donne, il ne s’agit plus ici de débats d’idées ou de critique des religions mais d’une forme de racisme explicite qui vise des personnes en raison de leur foi. Il faut aujourd’hui s’unir et se donner les moyens de la combattre, afin que plus jamais, les musulmanes et les musulmans ne puissent faire l’objet de tels traitements », ajoute-t-on.

La manifestation vise, entre autres, à dire « stop aux discours racistes qui se déversent sur nos écrans à longueur de journée, dans l’indifférence générale et le silence complice des institutions étatiques chargées de lutter contre le racisme », « aux discriminations qui visent des femmes portant le foulard » et « aux violences et aux agressions contre les musulmanes et les musulmans, qui se retrouvent progressivement déshumanisés et stigmatisés, faisant d’eux des terroristes potentiels ou des ennemis de l’intérieur ».

Mise à jour : La polémique n'a pas manqué d'entourer le lancement de l'appel à manifester, tant en raison de la teneur du texte que du profils clivant de certains organisateurs de l'initiative. Plusieurs signataires comme Yannick Jadot, le leader d'Europe Ecologie-Les Verts, ont ouvertement critiqué des propos du texte avec lequel ils ont déclaré ne pas être en accord, tandis que d'autres ont demandé le retrait de leur signature tout en déclarant se rendre à la manifestation contre l'islamophobie, à l'instar de la militante féministe Carole de Haas. D'autres encore ont refusé de signer la tribune tout en manifestant leur solidarité sans équivoque envers les personnes musulmanes, à l'image de l'association Coexister.

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