Mesdames et Messieurs qui candidatez à la présidence de la République,
Le tragique est de retour. Alors convoquons la profondeur du temps long et la gravité des décisions qui restent. Car notre planète Terre a été jetée sur les rives d’une nouvelle époque : l’anthropocène. Nous, personnes de toutes convictions religieuses et philosophiques, vous appelons à entrer dans les livres d’histoire. Avec l’ensemble de la société, écrivez les lignes lumineuses de la reconnaissance des défis écologiques, et de leur relève courageuse.
Les sciences répètent et crient que nous sapons les bases mêmes de la vie. Le meilleur de la raison alerte que, du bouleversement climatique à la destruction de la biodiversité, des pollutions à l’érosion de nos sols fertiles, de l’épuisement des ressources à l’acidification des océans, nous naviguons déjà en dehors des conditions naturelles favorables qui avaient permis l’accession à une certaine douceur de vivre. Comment comprendre qu’il soit des programmes où ces enjeux dépérissent dans une insignifiance d’apocryphe ?
Le tragique est de retour. Alors convoquons la profondeur du temps long et la gravité des décisions qui restent. Car notre planète Terre a été jetée sur les rives d’une nouvelle époque : l’anthropocène. Nous, personnes de toutes convictions religieuses et philosophiques, vous appelons à entrer dans les livres d’histoire. Avec l’ensemble de la société, écrivez les lignes lumineuses de la reconnaissance des défis écologiques, et de leur relève courageuse.
Les sciences répètent et crient que nous sapons les bases mêmes de la vie. Le meilleur de la raison alerte que, du bouleversement climatique à la destruction de la biodiversité, des pollutions à l’érosion de nos sols fertiles, de l’épuisement des ressources à l’acidification des océans, nous naviguons déjà en dehors des conditions naturelles favorables qui avaient permis l’accession à une certaine douceur de vivre. Comment comprendre qu’il soit des programmes où ces enjeux dépérissent dans une insignifiance d’apocryphe ?
Comment accepter que l’on ne sonne la révolte face à ces insupportables injustices ?
Avec l’opiniâtreté de celles et ceux qui ont l’amour du prochain, la compassion pour tous les êtres et le sens de la justice chevillés au cœur, réaffirmons que les victimes sont et seront d’abord les pauvres, le Sud, les femmes, les peuples autochtones, les jeunes générations et les autres êtres vivants. Lors même que, depuis le sable fin des îles lointaines jusqu’au béton gris de nos voisines HLM, elles et ils ne portent qu’une part infime, sinon nulle, de responsabilité. Comment accepter que l’on ne sonne la révolte face à ces insupportables injustices ?
Vous vous présentez au suffrage. Avez-vous ouvert les yeux sur ces enjeux ? Initierez-vous, avec les citoyennes, les citoyens et les collectifs qui se mobilisent, une vraie mutation sociétale pour des existences dignes, belles et solidaires ? La question semble rhétorique. Nous notons pourtant qu’aux communications léchées ont répliqué les rapports critiques du Haut Conseil pour le climat et la condamnation en justice de l’État pour préjudice écologique. Redresserez-vous la barre, dans un esprit de justice sociale ?
Marqués par le récent rapport du GIEC, nous portons un souci particulier pour le climat. Engager le virage vers les mobilités bas carbone accessibles. Accélérer la rénovation du bâti, au premier bénéfice des ménages en précarité énergétique. Adopter l’agroécologie, sortir d’un élevage industrialisé et protéger les espaces naturels terrestres et marins. Mettre finance et fiscalité au service du bien commun, de la taxe sur les transactions financières à la fin des subventions fossiles. Cesser tout soutien diplomatique à des projets destructeurs pour le climat comme l’oléoduc géant de Total en Afrique de l’Est. Renforcer l’encadrement des activités des multinationales dans les pays du Sud, notamment via le soutien à une directive européenne pour le devoir de vigilance. Abandonner les fausses solutions, qui prétendent que la technique réglera tout, et les compensations fallacieuses. Accueillir généreusement des exilés climatiques. Grâce à cela et plus, baisser les émissions françaises de 65 % en 2030 par rapport à 1990, en phase avec notre responsabilité et avec l’accord de Paris. Et décider dans une démocratie revivifiée et inclusive, aussi dans les territoires et d’abord avec les personnes affectées. Voilà qui esquisserait une mutation écologique et solidaire digne de ce nom.
Vous vous présentez au suffrage. Avez-vous ouvert les yeux sur ces enjeux ? Initierez-vous, avec les citoyennes, les citoyens et les collectifs qui se mobilisent, une vraie mutation sociétale pour des existences dignes, belles et solidaires ? La question semble rhétorique. Nous notons pourtant qu’aux communications léchées ont répliqué les rapports critiques du Haut Conseil pour le climat et la condamnation en justice de l’État pour préjudice écologique. Redresserez-vous la barre, dans un esprit de justice sociale ?
Marqués par le récent rapport du GIEC, nous portons un souci particulier pour le climat. Engager le virage vers les mobilités bas carbone accessibles. Accélérer la rénovation du bâti, au premier bénéfice des ménages en précarité énergétique. Adopter l’agroécologie, sortir d’un élevage industrialisé et protéger les espaces naturels terrestres et marins. Mettre finance et fiscalité au service du bien commun, de la taxe sur les transactions financières à la fin des subventions fossiles. Cesser tout soutien diplomatique à des projets destructeurs pour le climat comme l’oléoduc géant de Total en Afrique de l’Est. Renforcer l’encadrement des activités des multinationales dans les pays du Sud, notamment via le soutien à une directive européenne pour le devoir de vigilance. Abandonner les fausses solutions, qui prétendent que la technique réglera tout, et les compensations fallacieuses. Accueillir généreusement des exilés climatiques. Grâce à cela et plus, baisser les émissions françaises de 65 % en 2030 par rapport à 1990, en phase avec notre responsabilité et avec l’accord de Paris. Et décider dans une démocratie revivifiée et inclusive, aussi dans les territoires et d’abord avec les personnes affectées. Voilà qui esquisserait une mutation écologique et solidaire digne de ce nom.
Debout pour prendre la mesure des enjeux et porter une espérance
Cette ambition exige la sagesse de la radicalité. Henry David Thoreau écrivait : « Ils sont un millier à couper les branches du mal, pour un seul qui s’attaque à ses racines. » Sous le regard de nos spiritualités, disons leurs noms. Anthropocentrisme dévié, quand seul l’Homme compte. Égoïsme, quand le souci et le soin se réduisent à soi, sa famille, sa nation. Cupidité, quand l’argent devient maître. Apathie, quand la souffrance d’autrui garde la froideur lisse d’un écran plat. Court-termisme, quand l’horizon épouse les contours d’un quinquennat.
Le temps est venu d’un nouvel enracinement. Nos traditions nomment le monde création, cosmos ou nature – toutes voient l’humain inclus dans un tout, en interdépendances avec le reste du vivant et de l’être. Elles se réfèrent à Dieu, aux dieux ou à une immanente Transcendance – toutes valorisent chaque personne dans sa dignité inaliénable devant un Plus-Haut. Elles prêchent l’amour, la compassion ou la justice – toutes demandent une action personnelle et commune résolue pour le bien, quitte à ce qu’elle coûte.
Mesdames et Messieurs qui candidatez à la présidence, pour l’amour du ciel et de la Terre, debout ! Debout pour prendre la mesure des enjeux et porter une espérance. Debout pour engager la mutation avec courage, de notre imaginaire au système socio-économique et à nos styles de vie. Debout pour la convergence d’agir avec celles et ceux qui désirent préserver notre maison commune. La pandémie a ouvert une brèche qui autorise à y croire : quand l’urgence est reconnue, l’inimaginable d’hier devient le possible d’aujourd’hui.
Afin de porter cette interpellation, nous invitons les personnes de toutes religions et philosophies à constituer des « cortèges des convictions » dans les marches climat du 12 mars, partout en France. De petits pas pour nous, pour de grands pas pour tous.
Le temps est venu d’un nouvel enracinement. Nos traditions nomment le monde création, cosmos ou nature – toutes voient l’humain inclus dans un tout, en interdépendances avec le reste du vivant et de l’être. Elles se réfèrent à Dieu, aux dieux ou à une immanente Transcendance – toutes valorisent chaque personne dans sa dignité inaliénable devant un Plus-Haut. Elles prêchent l’amour, la compassion ou la justice – toutes demandent une action personnelle et commune résolue pour le bien, quitte à ce qu’elle coûte.
Mesdames et Messieurs qui candidatez à la présidence, pour l’amour du ciel et de la Terre, debout ! Debout pour prendre la mesure des enjeux et porter une espérance. Debout pour engager la mutation avec courage, de notre imaginaire au système socio-économique et à nos styles de vie. Debout pour la convergence d’agir avec celles et ceux qui désirent préserver notre maison commune. La pandémie a ouvert une brèche qui autorise à y croire : quand l’urgence est reconnue, l’inimaginable d’hier devient le possible d’aujourd’hui.
Afin de porter cette interpellation, nous invitons les personnes de toutes religions et philosophies à constituer des « cortèges des convictions » dans les marches climat du 12 mars, partout en France. De petits pas pour nous, pour de grands pas pour tous.
Signataires
Tarik Abou Nour, Imam, Théologien, Président de l’Institut d’Enseignement Islamique de Paris ; Acteur Artisans de Paix, Pascal Balmand, Délégué à l’écologie intégrale, Conférence des évêques de France ; Jean-Luc Bausson, Co-président de Chrétiens dans le monde rural (CMR) ; Margot Chevalier, Co-présidente de Chrétiens dans le monde rural (CMR) ; Mohammed Colin, Directeur de Saphirnews.com et du magazine Salamnews ; Sylvain Cuzent, Président de la Mission populaire évangélique ; Elisabeth Drukier, Moniale bouddhiste, Directrice du Centre Kalachakra ; François Euvé, Jésuite, Rédacteur en chef de la revue Études ; Amélie Eymard, Référente diocésaine pour l’écologie intégrale du diocèse de Créteil ; Antoine de la Fayolle, Dominicain, Délégué diocésain pour l’écologie intégrale en Ille-et-Vilaine ; Koju Ferjani, Nonne bouddhiste ; Gabriella Frey, Présidente fondatrice de Sakyadhita France, branche française de l’Association Internationale de Femmes Bouddhistes ; Jean-Luc Guenard, Délégué Régional Ile-de-France pour la Mission ouvrière ; Abd-al-Haqq Guiderdoni, Directeur de l’Institut des Hautes Études Islamiques ; Gabriel Hagaï, Rabbin ; Fletcher Harper, Pasteur, Directeur de GreenFaith ; Jean-François Huet, Diacre, Délégué diocésain "Solidarités et Écologie", Ambassadeur Église Verte en Essonne ; Pierre Kazarian, Représentant Métropole Orthodoxe de France (AEOF) ; Anouar Kbibech, Président du Rassemblement des Musulmans de France (RMF) ; Martin Kopp, Théologien, Président de la commission écologie – justice climatique de la Fédération protestante de France ; Frédéric Lanthonie, Délégué national pour la Mission ouvrière ; Stéphane Lavignotte, Coordination du Mouvement du christianisme social ; Laura Morosini, Directrice Europe du Mouvement Laudato Si’ ; Gérard Chinrei Pilet, Moine bouddhiste, Président de l’Association Kanjizai ; Priscille de Poncins, Secrétaire de Chrétiens Unis pour la Terre ; Olivier Reigen Wang-Genh, Abbé du monastère bouddhiste zen Ryumonji ; Marcel Rémon, Jésuite, Directeur du Ceras ; Pascal-Olivier Kyosei Reynaud, Moine bouddhiste, Vice-Président de l’Association Bouddhiste Zen d’Europe (ABZE) ; Robin Sautter, Pasteur, Président d’Église verte ; Yann Sujet, Délégué diocésain pour la pastorale des jeunes, Diocèse d’Evry-Corbeil-Essonnes ; Kankyo Tannier, Nonne bouddhiste, Fondatrice de la Ferme Kibo ; Jean-Pierre Vuillemin, Administrateur diocésain du diocèse de Metz, en charge des questions d’écologie au sein de Conférence des évêques de France.
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