Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Un carré musulman voit le jour au cimetière communal de Saint-Denis

Rédigé par Emir Kaplan | Jeudi 24 Mars 2022 à 13:00

           


© Ville de Saint-Denis
© Ville de Saint-Denis
C’est une bonne nouvelle qui s’annonce pour les Dyonisiens de confession musulmane. La mairie de Saint-Denis a annoncé la création d’un carré musulman dans le cimetière communal de la ville qui sera ouvert dès le mois d’avril.

Le conseil municipal va voter ce jeudi 24 mars la création du carré n°39 réservé aux défunts musulmans, avec une mise à disposition de 170 places. Certaines des concessions dans le cimetière communal n’ayant pas pu être renouvelées, la mairie avait autorisé il y a un an la mise en vente de 128 emplacements. Une première pour la ville depuis 45 ans.

Cette décision intervient après une crise sanitaire au cours duquel il a été longtemps impossible pour de nombreuses familles musulmanes d’enterrer leurs morts par manque de places dans les cimetières. Les personnes d’origine extraeuropéenne se sont aussi retrouvées longtemps dans l’impossibilité de rapatrier les corps en raison des restrictions de voyage.

Faute de places, les défunts qui n’étaient pas rattachés à une concession existante étaient habituellement enterrés au cimetière intercommunal des Joncherolles depuis 1974. Ce lieu, qui dispose jusqu’ici de trois divisions confessionnelles, est géré par un syndicat intercommunal qui regroupe cinq villes de la Seine-Saint-Denis (Epinay-sur-Seine, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Saint-Ouen et Villetaneuse).

« Quand on a décidé de rouvrir la vente des concessions l’an dernier, il nous est apparu logique d’avoir une approche égalitaire par rapport à l’ensemble des confessions surtout dans notre territoire qui a une population musulmane très importante. C’est la République qui fait face à ses devoirs pour tous ses concitoyens », indique au Parisien le maire PS de Saint-Denis, Mathieu Hanotin. Le président de l’association de la mosquée Tawhid Abdelhakim Kerboua, s’est réjoui de la nouvelle « car il y a une pression importante sur les carrés musulmans, depuis plusieurs années dans le département et la région ».

La Seine-Saint-Denis a été le deuxième département français le plus touché par le Covid-19 après le Haut-Rhin lors de la première vague épidémique entre mars et mai 2020, avec une augmentation de 110 % des décès.

Lire aussi :
L’épidémie vue depuis la Seine-Saint-Denis : deux médecins de l’hôpital Avicenne racontent
Covid-19 : une fatwa autorise l’inhumation des défunts hors des carrés musulmans en France
Coronavirus en France : la création de carrés musulmans, une nécessité face à l'urgence




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !