Gwenolé Jeusset, auteur du livre "Lé défi de la rencontre" au centre, accompagné d'Ali Saïd Koussaï, co-président du GAIC (g.), et Christophe Roucou, directeur du SRI.
A 79 ans, Gwenolé Jeusset a choisi de témoigner par écrit de son expérience de 45 ans à la rencontre des musulmans. Dans son livre Assise ou Lépante ? Le défi de la rencontre, le prêtre franciscain, qui vit depuis dix ans à Istanbul après avoir sillonné les pays du Maghreb, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire, revient sur son riche vécu auprès des musulmans.
Son ouvrage a été présenté au couvent Saint-François, situé dans le 14e arrondissement de Paris, lundi 5 mai. Ali Saïd Koussaï, co-président du Groupe d’amitié islamo-chrétienne (GAIC) et Christophe Roucou, directeur du Service pour les relations avec l’islam (SRI), lié à la Conférence des évêques de France, étaient présents à ses côtés autour du thème « La rencontre interreligieuse, entre utopie et espérance ».
Son ouvrage a été présenté au couvent Saint-François, situé dans le 14e arrondissement de Paris, lundi 5 mai. Ali Saïd Koussaï, co-président du Groupe d’amitié islamo-chrétienne (GAIC) et Christophe Roucou, directeur du Service pour les relations avec l’islam (SRI), lié à la Conférence des évêques de France, étaient présents à ses côtés autour du thème « La rencontre interreligieuse, entre utopie et espérance ».
Entre Lépante et Assise, le choix est fait
Entre les interventions de chacun, des extraits du livre ont été lus à haute voix aux centaines de personnes venues assister à son lancement. Entre Assise ou Lépante ?, quel choix faire ? Une explication s'impose pour répondre à cette question posée d'emblée dans le titre : références sont faites à Saint-François d’Assise, le précurseur du dialogue interreligieux, et à la bataille de Lépante en 1571 qui opposèrent les flottes marines ottomane et chrétienne. Celle-ci, avec la bénédiction du pape Pie V, était alors sortie victorieuse de sa nouvelle « croisade »... Gwenolé Jeusset ne cherche pas à faire mystère de son choix : l’ouvrage expose la nécessité de multiplier les rencontres islamo-chrétiennes pour ne pas basculer dans l’affrontement.
Pour autant, l'auteur, qui écrit ne pas être « naïf », dépeint les obstacles auxquels se heurtent les rencontres interreligieuses. C’est l’objet de la première partie de son livre. Elle peut être « un peu brut », nous concède-il. Mais elle paraissait évidente à ses yeux avant d’enchaîner sur « l’approche fraternelle » que doivent adopter mutuellement musulmans et chrétiens. « Cheminer tout en gardant chacun sa foi. Se rencontrer spirituellement en tant que croyant » est au centre de la rencontre interreligieuse à ses yeux. Lui ne « parle pas beaucoup de dialogue » interreligieux, où il y a l’idée de la « tête » plus que « le cœur » qu'il préfère mettre en avant.
« Ce qui compte, c’est qu’on peut vivre ensemble malgré nos différences », estime-t-il. Sa « conclusion est positive ». « Nous pouvons cheminer de manière parallèle vers Dieu », résume-t-il.
Pour autant, l'auteur, qui écrit ne pas être « naïf », dépeint les obstacles auxquels se heurtent les rencontres interreligieuses. C’est l’objet de la première partie de son livre. Elle peut être « un peu brut », nous concède-il. Mais elle paraissait évidente à ses yeux avant d’enchaîner sur « l’approche fraternelle » que doivent adopter mutuellement musulmans et chrétiens. « Cheminer tout en gardant chacun sa foi. Se rencontrer spirituellement en tant que croyant » est au centre de la rencontre interreligieuse à ses yeux. Lui ne « parle pas beaucoup de dialogue » interreligieux, où il y a l’idée de la « tête » plus que « le cœur » qu'il préfère mettre en avant.
« Ce qui compte, c’est qu’on peut vivre ensemble malgré nos différences », estime-t-il. Sa « conclusion est positive ». « Nous pouvons cheminer de manière parallèle vers Dieu », résume-t-il.
« Le peuple musulman est devenu mon peuple »
Gwenolé Jeusset, qui raconte avoir « toujours eu des amis musulmans », a trouvé plus que cela auprès de cette communauté en Afrique. Son père spirituel, El Hadj Sakho Boubacar, à qui il dédie son livre, était un savant musulman ivoirien. « Le peuple musulman est devenu mon peuple », lance le franciscain dans son discours. Ancien responsable du SRI, ancien responsable pour la Commission franciscaine pour les relations avec les musulmans et membre de la Commission Islam du Vatican, il « pense que Dieu (l)’a conduit au tout au long de son chemin » auprès de cette communauté.
Au final, son livre « dépasse l’estime et le respect de la foi des musulmans », estime Christophe Roucou dans son allocution. Le public - compact - ne pouvait que saluer cet appel à la rencontre et à la fraternité. Nous assistons à « un moment d’ouverture entre nous tous », commente émue, lors de la séance de questions qui précéda la séance de dédicaces, une femme présente dans l’assemblée majoritairement composée de chrétiens.
Une autre va plus loin en expliquant qu’en tant que chrétienne, elle « pense que les chrétiens ont beaucoup à apprendre de la religion musulmane et de Muhammad ».
Au final, son livre « dépasse l’estime et le respect de la foi des musulmans », estime Christophe Roucou dans son allocution. Le public - compact - ne pouvait que saluer cet appel à la rencontre et à la fraternité. Nous assistons à « un moment d’ouverture entre nous tous », commente émue, lors de la séance de questions qui précéda la séance de dédicaces, une femme présente dans l’assemblée majoritairement composée de chrétiens.
Une autre va plus loin en expliquant qu’en tant que chrétienne, elle « pense que les chrétiens ont beaucoup à apprendre de la religion musulmane et de Muhammad ».
Foi en l’interreligieux
Souvent jugé porteur d’une utopie, l’interreligieux est nécessaire dans un monde où les conflits sont trop nombreux, jugent les trois hommes engagés dans ce dialogue. « Les jeunes, s’ils sont bien formés, verront que c’est (l’interreligieux) le seul chemin vers la paix », nous dit le Père Jeusset. « Avec la mondialisation, nous sommes obligés de nous rencontrer », poursuit-il, en disant avoir « espoir ».
Saïd Ali Koussaï, co-président musulman du GAIC, qu’il considère comme son frère et à qui il dédie également son ouvrage croit de même à « l’espérance ». « J’ai foi, la ferme conviction que le dialogue interreligieux va triompher car il y a des hommes et des femmes de bonnes volontés », martèle-t-il lors de son allocution.
Sur le terrain, cet espoir est « fortifié » par des initiatives comme l’Interfaith Tour, un tour du monde mené par des jeunes de l’association interreligieuse Coexister. A Istanbul, ces derniers avaient d’ailleurs rencontré Gwenolé Jeusset.
Des décennies sont passées depuis ses débuts mais son engagement reste intact. Il a vu la nécessité de « dire (son) expérience » et peut être rassuré de voir que le message qu’il porte est autant compris par une partie de la jeunesse.
Saïd Ali Koussaï, co-président musulman du GAIC, qu’il considère comme son frère et à qui il dédie également son ouvrage croit de même à « l’espérance ». « J’ai foi, la ferme conviction que le dialogue interreligieux va triompher car il y a des hommes et des femmes de bonnes volontés », martèle-t-il lors de son allocution.
Sur le terrain, cet espoir est « fortifié » par des initiatives comme l’Interfaith Tour, un tour du monde mené par des jeunes de l’association interreligieuse Coexister. A Istanbul, ces derniers avaient d’ailleurs rencontré Gwenolé Jeusset.
Des décennies sont passées depuis ses débuts mais son engagement reste intact. Il a vu la nécessité de « dire (son) expérience » et peut être rassuré de voir que le message qu’il porte est autant compris par une partie de la jeunesse.
Gwénolé Jeusset Assise ou Lépante ? Le défi de la rencontre, Editions Franciscaines. 246 pages. 16 €.
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