L'autisme est un trouble grave du développement. Il touche plus de 100.000 personnes en France. Le dépister et le diagnostiquer précocement est une nécessité. C'est le thème choisi cette année par les fédérations nationales de parents Autisme France et Sésame Autisme. Durant tout ce week-end, elles organisent à travers la France les cinquièmes journées de l'autisme. Un appel à la générosité publique pour faciliter la prise en charge des enfants. Car en la matière, la France n’a pas d’avance.
Trouble grave du développement
L'autisme est un trouble du développement qui entrave l'acquisition normale des connaissances, limite la communication et la relation aux autres. Son origine neurobiologique est maintenant bien connue. Le diagnostiquer précocement permet la prise en charge de l'enfant à un âge où certains processus de développement peuvent encore être modifiés et évite ainsi le sur-handicap. Or, seule une minorité d'entre elles reçoit un diagnostic précoce et adéquat. Celui-ci doit avoir lieu bien avant l'âge de trois ans.
Les parents sont les premiers à pouvoir dépister les comportements inhabituels de leur enfant. Très tôt, ils sentent bien que quelque chose ne va pas. Souvent inquiets, mal informés et mal orientés, le dépistage traîne. Il est indispensable de familiariser le public et les professionnels de la petite enfance aux signes précurseurs de l'autisme, afin de pouvoir passer rapidement à une prise en charge adaptée. Les symptômes varient considérablement d'un enfant à l'autre. L’autisme est caractérisé par trois grands domaines de déficience.
Les troubles de la socialisation. Un retard des capacités de socialisation et le caractère inhabituel. Selon le développement de l'enfant, cela peut se traduire par un isolement excessif, passivité sociale, relations à sens unique...
Les troubles de la communication. Un développement du langage est perturbé : cela se traduit par un enfant muet, sans de langage courant ou un langage étrange.
Les comportements répétitifs. Un comportement répétitif est anormal dans sa forme, son intensité, sa fréquence et sa persistance. Il s'étend des activités motrices simples, répétées, jusqu'aux rituels compulsifs complexes.
Possibilités d’accueil limitées
Aujourd'hui, les possibilités d'accueil des personnes autistes sont encore trop limitées. Les structures adaptées manquent. « Répondre aux problèmes que pose l'autisme par le tout psychiatrique n'est pas adapté », a déclaré mardi la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées Marie-Anne Montchamp. « Ces enfants doivent pouvoir être scolarisés », a-t-elle ajouté. Un besoin encore trop souvent ignoré, faute de volonté du côté des enseignants.
« Le retard est considérable en France », a estimé Marcel Hérault, président de la fédération Sésame Autisme. Trop d'enfants dits 'sans solution' ne bénéficient d'aucune éducation, d'aucun accompagnement et par conséquent d'aucune socialisation. « Les contraintes ne sont pas seulement budgétaires et ces journées de l'autisme sont très utiles si on veut continuer à mobiliser les pouvoirs publics », a-t-il ajouté.
Les 21 et 22 mai 2005 sont consacrés à l’autisme
Ce week-end, de nombreuses manifestations de solidarité, sportives et culturelles seront au programme partout en France. Car l'un des objectifs de ces journées est aussi de récolter des dons pour améliorer la prise en charge. Pour davantage d'informations sur les Journées de l'autisme, le site www.journees.autisme.fr a été ouvert.