« En France, un habitant sur cinq est immigré, ou enfant d’immigré. La question de l’intégration est devenue majeure », estime le HCI.
Dans son nouveau rapport « La France sait-elle encore intégrer les immigrés? », il propose ainsi que l'Insee recueille, lors du recensement, le lieu de naissance de la personne et de ses parents et publie « de façon accessible l'ensemble des données actualisées concernant les étrangers et les immigrés déclinées par nationalité, ou par défaut par origine géographique ».
« La France a besoin de mieux se connaître. (…) Ces données géographiques, objectives permettront de mieux appréhender la réalité française, la concentration des immigrés dans certaines régions, la mobilité sociale de leurs enfants », précise-t-on.
Cependant, le HCI s’oppose aux statistiques ethniques que plusieurs associations présentent comme une arme pour lutter contre les discriminations. « La France n’est pas une société raciale », justifie-t-il. Le Haut Conseil plaide simplement pour un comptage scientifique, réservé aux chercheurs, limité aux immigrés et à leurs descendants directs. Le recueil de telles informations permettra, dans un avenir proche, de favoriser la mixité sociale en s'attaquant aux « ghettos communautaires » et en redirigeant les flux migratoires vers des zones où les immigrés sont moins présents.
En outre, le HCI se dit favorable à la création d'une Agence de l'intégration « chargée de l'accueil des primo-arrivants, de l'intégration des immigrés sans limite de durée, de l'apprentissage de la langue française comme des valeurs de la République et du mode de vie en France, de la promotion de la diversité culturelle, de l'accès aux droits et de la médiation interculturelle ».
Dans son nouveau rapport « La France sait-elle encore intégrer les immigrés? », il propose ainsi que l'Insee recueille, lors du recensement, le lieu de naissance de la personne et de ses parents et publie « de façon accessible l'ensemble des données actualisées concernant les étrangers et les immigrés déclinées par nationalité, ou par défaut par origine géographique ».
« La France a besoin de mieux se connaître. (…) Ces données géographiques, objectives permettront de mieux appréhender la réalité française, la concentration des immigrés dans certaines régions, la mobilité sociale de leurs enfants », précise-t-on.
Cependant, le HCI s’oppose aux statistiques ethniques que plusieurs associations présentent comme une arme pour lutter contre les discriminations. « La France n’est pas une société raciale », justifie-t-il. Le Haut Conseil plaide simplement pour un comptage scientifique, réservé aux chercheurs, limité aux immigrés et à leurs descendants directs. Le recueil de telles informations permettra, dans un avenir proche, de favoriser la mixité sociale en s'attaquant aux « ghettos communautaires » et en redirigeant les flux migratoires vers des zones où les immigrés sont moins présents.
En outre, le HCI se dit favorable à la création d'une Agence de l'intégration « chargée de l'accueil des primo-arrivants, de l'intégration des immigrés sans limite de durée, de l'apprentissage de la langue française comme des valeurs de la République et du mode de vie en France, de la promotion de la diversité culturelle, de l'accès aux droits et de la médiation interculturelle ».
La formation des cadres religieux, une préoccupation du HCI
L’islam n’est pas éludé dans le rapport. Sans vouloir « stigmatiser » les musulmans, dont le nombre est évalué à 2,1 millions par l’Institut national des études démographiques (INED), le HCI constate que « c'est l'islam, pratiqué par un nombre significatif de Français ou d'immigrés qui interpelle aujourd'hui notre société sécularisée par certaines de ses pratiques. »
L’organisme souhaite que « les imams étrangers bénéficiaires d'une carte de séjour spéciale délivrée par le ministère de l'intérieur (…) soient soumis aux dispositions du contrat d'accueil et d'intégration comme les autres étrangers » que les formations dédiés aux cadres religieux se généralisent en France. Il réaffirme ainsi sa confiance au Conseil français du culte musulman (CFCM) pour « à mener à bien sa mission fédérative dépassant les origines nationales des musulmans de France » mais aussi pour « faire comprendre et accepter le cadre constitutionnel laïque et républicain » aux musulmans.
Le HCI recommande au gouvernement de relancer la Fondation pour les œuvres de l'islam de France, créée en 2005 et chargée de gérer en toute transparence les dons privés, en particulier étrangers, pour financer la construction et l’entretien des mosquées.
L’organisme souhaite que « les imams étrangers bénéficiaires d'une carte de séjour spéciale délivrée par le ministère de l'intérieur (…) soient soumis aux dispositions du contrat d'accueil et d'intégration comme les autres étrangers » que les formations dédiés aux cadres religieux se généralisent en France. Il réaffirme ainsi sa confiance au Conseil français du culte musulman (CFCM) pour « à mener à bien sa mission fédérative dépassant les origines nationales des musulmans de France » mais aussi pour « faire comprendre et accepter le cadre constitutionnel laïque et républicain » aux musulmans.
Le HCI recommande au gouvernement de relancer la Fondation pour les œuvres de l'islam de France, créée en 2005 et chargée de gérer en toute transparence les dons privés, en particulier étrangers, pour financer la construction et l’entretien des mosquées.
« Le repli communautaire », nocif pour l’intégration
Les recommandations de Haut Conseil sont intéressantes mais l'argumentaire qui est mise en avant pour aboutir aux propositions est discutable. « Une des principales difficultés de la pratique de l'islam dans un pays laïque et sécularisé comme la France, tient au fait que cette religion s'accommode moins facilement que d'autres aujourd'hui d'une séparation du public et du privé, dans la mesure où elle entend régir l'ensemble des actes de la vie quotidienne des pratiquants », estime le HCI, qui a une définition bien à elle de ce qu’est « l’islam intégriste. »
L’ouverture de chaînes de restauration rapide servant de la viande halal à l'exclusion de toutes autres viandes telles que Quick, la diffusion de campagnes de communication pour la viande halal ou encore l'affichage de sites de rencontres musulmans sont « des exemples de manifestations communautaristes du religieux dans l'espace public qui peuvent heurter l'opinion ». « Bien que le marché halal soit présenté comme une source importante de gain financier, la recherche du profit peut-elle se faire en feignant d'ignorer le risque de repli communautaire ? », s’interroge le HCI.
La menace du communautarisme est une fois de plus brandie pour délégitimer des demandes de cette population, dont certains ont besoin d’être banalisées et non considérées comme des us et coutumes étrangères. Tant qu'on y est, et si l’Agence de l’intégration est proposée aux musulmans pour leur apprendre le « bien vivre-ensemble » ? Imprégné, en partie, d’une vision assimilationniste de l’intégration, le HCI peine encore à saisir que la diversité religieuse et culturelle ne met pas à mal la France mais l’enrichit.
L’ouverture de chaînes de restauration rapide servant de la viande halal à l'exclusion de toutes autres viandes telles que Quick, la diffusion de campagnes de communication pour la viande halal ou encore l'affichage de sites de rencontres musulmans sont « des exemples de manifestations communautaristes du religieux dans l'espace public qui peuvent heurter l'opinion ». « Bien que le marché halal soit présenté comme une source importante de gain financier, la recherche du profit peut-elle se faire en feignant d'ignorer le risque de repli communautaire ? », s’interroge le HCI.
La menace du communautarisme est une fois de plus brandie pour délégitimer des demandes de cette population, dont certains ont besoin d’être banalisées et non considérées comme des us et coutumes étrangères. Tant qu'on y est, et si l’Agence de l’intégration est proposée aux musulmans pour leur apprendre le « bien vivre-ensemble » ? Imprégné, en partie, d’une vision assimilationniste de l’intégration, le HCI peine encore à saisir que la diversité religieuse et culturelle ne met pas à mal la France mais l’enrichit.
Pour lire le rapport, en trois parties:
Partie 1 / Partie 2 / Partie 3
Lire aussi :
Laïcité et islam : retour sur le « débat » qui n'en était pas un
Mosquées : et si la TVA sur leur construction sautait ?
Mosquées : à 2,1 ou 5 millions, les musulmans manquent toujours de places
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Le Haut Conseil à l’Intégration contre la loi de 1905
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Le retour du débat sur les statistiques ethniques
La mixité sociale, un concept bancal
Partie 1 / Partie 2 / Partie 3
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