Lauréate 2013 du Concours national d’orthographe au Sénégal en avril dernier, Bousso Dramé a remporté un voyage en France pour y suivre une formation en réalisation de films documentaires. Mais la jeune sénégalaise, qui entend protester contre l’accueil qui lui a été réservé au consulat de France, a décidé de refuser son visa.
Dans une lettre ouverte adressée au Consul général de France, Alain Jouret, et à l’Institut Français du Sénégal, publiée sur sa page Facebook jeudi 20 juin, elle s’en explique.
« Durant mes nombreuses interactions avec, d’une part, certains membres du personnel de l’Institut Français, et, d’autre part, des agents du Consulat de France, j’ai eu à faire face à des attitudes et propos condescendants, insidieux, sournois et vexatoires. Pas une fois, ni deux fois, mais bien plusieurs fois! Ces attitudes, j’ai vraiment essayé de les ignorer mais l’accueil exécrable dont le Consulat de France a fait montre à mon égard (et à celui de la majorité de Sénégalais demandeurs de visas) a été la goutte d’eau de trop, dans un vase, hélas, déjà plein à ras bord », s’offusque Bousso Dramé.
« Une formation aussi passionnante soit-elle, et Dieu sait que celle-ci m’intéresse vraiment, ne vaut pas la peine de subir ces attitudes qu’on retrouve malheureusement à grande échelle sous les cieux africains. Par souci de cohérence avec mon système de valeurs, j’ai, donc, pris la décision de renoncer, malgré l’obtention du visa », poursuit la consultante internationale, diplômée de Sciences Po Paris et de la London School of Economics.
Le refus de cette jeune femme brillante, qui a souhaité « renoncer (au voyage) pour le symbole » fait écho à la situation vécue par des milliers d’Africains. « Je reçois des réactions de Guadeloupe, Martinique, du Maroc, de la Tunisie ou ma lettre ouverte circule », commente d’ailleurs la jeune femme sur les réseaux sociaux.
Sa missive a vite fait de faire le tour du Web. Face à ce buzz, Alain Jouret, le Consul Général de France à Dakar, a répondu à Bousso Dramé. « Elle aurait dû me contacter pour m’expliquer ce qui s’était passé. Je lui ai aussitôt envoyé un courriel auquel elle n’a toujours pas répondu. On ne reste que cinq minutes au guichet pour récupérer son visa, le contact a peut-être été froid, peu cordial. La seule chose que je sais c’est qu’il n’y a pas eu d’insultes » dit-il.
« A mon arrivée, j’ai mis en place un système qui fait que personne ne fait la queue plus d’une heure. J’ai également renouvelé l’ensemble du personnel, désormais en grande partie issu de la diversité culturelle : franco-sénégalaise, franco-ivorienne, Dom-Tom, etc. Nous avons mené une enquête de satisfaction, et 82 % des personnes interrogées se disent satisfaites ou très satisfaites. », explique-t-il également.
Bousso Dramé a rapidement réagi à ces propos. « La formulation est inappropriée, ce "aurait du" n'a pas lieu d'être. Car je ne suis pas sous tutelle de ce respectable monsieur. Je n'ai pas a lui rendre compte. Je ne suis pas une de ses employées », répond la jeune femme, ajoutant que dans « son monde » à elle, ce sont 82 % des Sénégalais qui sont « blessés par la façon dont ils sont reçus ».
« De manière générale, la Dignité ne se négocie en aucune façon. Ni pour les honneurs, ni pour les postes, les privilèges ou les biens matériels. La Dignité est non négociable. Cela vaut pour toutes les situations de la vie et pas seulement lors des demandes de visa », écrit encore Bousso Dramé, qui espère « faire réfléchir les autorités consulaires des différents pays, et de la France en particulier » sur leur politique de délivrance des visas.
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« Une formation aussi passionnante soit-elle, et Dieu sait que celle-ci m’intéresse vraiment, ne vaut pas la peine de subir ces attitudes qu’on retrouve malheureusement à grande échelle sous les cieux africains. Par souci de cohérence avec mon système de valeurs, j’ai, donc, pris la décision de renoncer, malgré l’obtention du visa », poursuit la consultante internationale, diplômée de Sciences Po Paris et de la London School of Economics.
Le refus de cette jeune femme brillante, qui a souhaité « renoncer (au voyage) pour le symbole » fait écho à la situation vécue par des milliers d’Africains. « Je reçois des réactions de Guadeloupe, Martinique, du Maroc, de la Tunisie ou ma lettre ouverte circule », commente d’ailleurs la jeune femme sur les réseaux sociaux.
Sa missive a vite fait de faire le tour du Web. Face à ce buzz, Alain Jouret, le Consul Général de France à Dakar, a répondu à Bousso Dramé. « Elle aurait dû me contacter pour m’expliquer ce qui s’était passé. Je lui ai aussitôt envoyé un courriel auquel elle n’a toujours pas répondu. On ne reste que cinq minutes au guichet pour récupérer son visa, le contact a peut-être été froid, peu cordial. La seule chose que je sais c’est qu’il n’y a pas eu d’insultes » dit-il.
« A mon arrivée, j’ai mis en place un système qui fait que personne ne fait la queue plus d’une heure. J’ai également renouvelé l’ensemble du personnel, désormais en grande partie issu de la diversité culturelle : franco-sénégalaise, franco-ivorienne, Dom-Tom, etc. Nous avons mené une enquête de satisfaction, et 82 % des personnes interrogées se disent satisfaites ou très satisfaites. », explique-t-il également.
Bousso Dramé a rapidement réagi à ces propos. « La formulation est inappropriée, ce "aurait du" n'a pas lieu d'être. Car je ne suis pas sous tutelle de ce respectable monsieur. Je n'ai pas a lui rendre compte. Je ne suis pas une de ses employées », répond la jeune femme, ajoutant que dans « son monde » à elle, ce sont 82 % des Sénégalais qui sont « blessés par la façon dont ils sont reçus ».
« De manière générale, la Dignité ne se négocie en aucune façon. Ni pour les honneurs, ni pour les postes, les privilèges ou les biens matériels. La Dignité est non négociable. Cela vaut pour toutes les situations de la vie et pas seulement lors des demandes de visa », écrit encore Bousso Dramé, qui espère « faire réfléchir les autorités consulaires des différents pays, et de la France en particulier » sur leur politique de délivrance des visas.
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