Sur le vif

Une 'catastrophe évitée de justesse' au sud-Liban

Rédigé par Laila Elmaaddi | Jeudi 9 Novembre 2006 à 08:32



Alors qu'elle intervenait au Palais Bourbon lors du débat sur le budget de la Défense, Michèle Alliot-Marie a relaté mercredi soir un incident qui s'est produit le 31 octobre dernier dans le sud du Liban.

"Une catastrophe a été évitée de justesse par nos militaires. Des F15 (israéliens, NDLR) se sont présentés en piqué puis redressement immédiat ce qui est, d'une façon extrêmement claire, une posture d'attaque", a dit devant les députés la ministre de la Défense avant d'ajouter: "Nous avons été amenés, dans le cadre de la légitime défense, à enlever les caches de notre batterie de missiles et, à deux secondes près, il y avait un tir contre les avions qui menaçaient directement nos forces".

"Ceci n'est pas tolérable. Nous sommes effectivement, là, dans le risque d'un incident extrêmement grave. Nos militaires se trouvent, dans ces conditions, dans les règles où ils doivent appliquer les tirs de légitime défense", a encore souligné Michèle Alliot-Marie.

La ministre de la Défense avait déjà souligné, le 20 octobre dernier lors d'une conférence de presse aux Nations unies, que les incursions de l'aviation israélienne dans l'espace aérien libanais sont "extrêmement dangereuses" car les soldats de la FINUL pourraient les interpréter comme des actes hostiles et faire feu en légitime défense.

"Je rappelle que les violations de l'espace aérien sont extrêmement dangereuses", avait-elle insisté. "Elles sont dangereuses, d'abord parce qu'elles pourraient être interprétées comme hostiles par les forces de la coalition, qui pourraient être amenées à riposter dans des cas de légitime défense, et il s'agirait d'un incident très sérieux".

Le 19 octobre, le commandant de la FINUL, le général français Alain Pellegrini, avait affirmé que les survols israéliens du territoire libanais étaient une violation de la résolution onusienne ayant mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah.

Il avait estimé que l'emploi de la force pourrait être envisagé dans l'avenir si les tractations diplomatiques ne parvenaient pas à empêcher ces incursions.