A la fin avril, au lever et au coucher du soleil, la radio Prosalina de Jember, à l'est de Java, avait pris l'habitude de diffuser l'enregistrement d'un adhan (appel à la prière) importé du Qatar. Comme le veut la coutume, les petites mosquées de cette région, branchées sur cette radio, le relayaient via leurs haut-parleurs. Mais contrairement à l'adhan local chanté sur un ton flottant, celui made in Qatar sonnait comme des coups de marteau. Pour Nyonya Suyono, 35 ans, une femme au foyer de Karangrejo, cet adhan n'était "pas agréable à l'oreille". Il provoquait même un effet redoutable sur Hariyono, un habitant de Mangli : "A l'entendre, je frissonnais comme au son de l'adhan psalmodié dans le trou de la tombe lorsqu'on enterre un corps." Les protestations ont afflué à Prosalina, et cet adhan n'a tenu que deux semaines sur les ondes. En mai dernier, cette radio s'est remise à diffuser l'adhan d'un muezzin local.
Mosquée à Jember, à l'est de Java, en Indonésie. (Photo : Ikhlasul Amal)
L'adhan du Qatar n'avait, en soi, rien de mal : la prononciation était claire, la voix harmonieuse, les césures bien placées. Mais le maître Hamid Hasbullah, responsable du pensionnat coranique Al-Ashar Muktisari, à Jember, rappelle que la fonction de l'adhan n'est pas simplement d'enjoindre les fidèles à la prière. Il doit correspondre à la sensibilité auditive locale. Ce beau compromis avec la Prosalina est hélas unique. Selon Hamid, l'adhan est devenu un problème social. Les gens habitant autour des mosquées se disent incommodés par le son criard ou par les haut-parleurs trop puissants.
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Auteurs : Dwidjo U. Maksum, Akbar Tri Kurniawan, Mahbub Djunaidi - 19/06/2009
Source originale : Tempo
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