Cheikh Mohamed Idris, un dignitaire religieux important au Kenya assassiné le 10 juin.
Cheikh Mohamed Idris, figure influente de l’islam kenyan et adversaire déclaré du radicalisme, a été tué par balles par un groupe d’hommes armés, mardi 10 juin, à Mombasa, la deuxième ville du Kenya. L’assassinat n’a pour l’heure pas été revendiqué.
Président du Conseil des imams et prédicateurs du Kenya (CIPK), une instance musulmane prônant le dialogue interreligieux et avec les autorités kenyanes, le cheikh disait craindre pour sa vie après avoir subi une attaque en novembre dernier. Une centaine de jeunes musulmans radicalisés s’en était prise à l’imam à la mosquée Sakina de Mombasa, où il officiait traditionnellement.
Mohamed Idris avait demandé à la police d’intervenir, ce qui avait conduit ses opposants à la qualifier de traître. Ils avaient fini par prendre le contrôle de la mosquée en avril dernier, dont ils voulaient changer le nom en « Masjid Mujahedeen », la mosquée des combattants de l'islam.
Président du Conseil des imams et prédicateurs du Kenya (CIPK), une instance musulmane prônant le dialogue interreligieux et avec les autorités kenyanes, le cheikh disait craindre pour sa vie après avoir subi une attaque en novembre dernier. Une centaine de jeunes musulmans radicalisés s’en était prise à l’imam à la mosquée Sakina de Mombasa, où il officiait traditionnellement.
Mohamed Idris avait demandé à la police d’intervenir, ce qui avait conduit ses opposants à la qualifier de traître. Ils avaient fini par prendre le contrôle de la mosquée en avril dernier, dont ils voulaient changer le nom en « Masjid Mujahedeen », la mosquée des combattants de l'islam.
La lutte contre l'extrémisme par les exécutions
« Le cheikh Idris était au premier rang dans la lutte contre la radicalisation de la jeunesse et donc sa mort est un grand coup porté aux efforts du pays pour arrêter l'extrémisme religieux », a déclaré Uhuru Kenyatta, le président du Kenya.
La mosquée Sakina est située à proximité de la mosquée Musa, accusée par les autorités kényanes d'être une base de propagande et de recrutement pour le combat en Somalie, promu par le groupuscule Shebab, combattu depuis octobre 2011 par l'armée kenyane.
Plusieurs prédicateurs musulmans ont été assassinés depuis 2012 au Kenya, mais ces derniers étaient associés par les autorités au radicalisme islamique. Ainsi, l'imam Aboud Rogo Mohamed, principal prédicateur musulman de la mosquée Musa, a été tué en août 2012, tout comme son successeur Ibrahim Ismail en octobre 2013 et, enfin, en avril 2014, Abubaker Shariff Ahmed, une figure influente à Musa accusée de recruter pour les shebab.
D’après leurs partisans, les forces de l’ordre seraient derrière ces assassinats, qu’ils qualifient d'« exécutions extrajudiciaires », ce que les autorités kényanes ont nié. De son côté, Human Rights Watch a accusé la police antiterroriste (ATPU) de liquider tout suspect de terrorisme avec l'aide des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Un rapport d'Open Society, paru en novembre 2013 en partenariat avec Muhuri, une organisation musulmane basée à Mombasa, a également accusé l'ATPU d'assassinat, de torture et d'arrestations arbitraires dans le cadre de la politique de lutte antiterroriste.
La mosquée Sakina est située à proximité de la mosquée Musa, accusée par les autorités kényanes d'être une base de propagande et de recrutement pour le combat en Somalie, promu par le groupuscule Shebab, combattu depuis octobre 2011 par l'armée kenyane.
Plusieurs prédicateurs musulmans ont été assassinés depuis 2012 au Kenya, mais ces derniers étaient associés par les autorités au radicalisme islamique. Ainsi, l'imam Aboud Rogo Mohamed, principal prédicateur musulman de la mosquée Musa, a été tué en août 2012, tout comme son successeur Ibrahim Ismail en octobre 2013 et, enfin, en avril 2014, Abubaker Shariff Ahmed, une figure influente à Musa accusée de recruter pour les shebab.
D’après leurs partisans, les forces de l’ordre seraient derrière ces assassinats, qu’ils qualifient d'« exécutions extrajudiciaires », ce que les autorités kényanes ont nié. De son côté, Human Rights Watch a accusé la police antiterroriste (ATPU) de liquider tout suspect de terrorisme avec l'aide des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Un rapport d'Open Society, paru en novembre 2013 en partenariat avec Muhuri, une organisation musulmane basée à Mombasa, a également accusé l'ATPU d'assassinat, de torture et d'arrestations arbitraires dans le cadre de la politique de lutte antiterroriste.