A Montrouge, une fresque sonore explore les spiritualités jusqu’en novembre 2023, avec la participation des ministres des divers cultes installés sur la commune. © Montrouge
Sur fond bleu roi, une tête bleu ciel s’ouvre en deux et dévoile une autre tête, couleur violette. Un ciel noir étoilé l’entoure, constituant l’intérieur de la première tête. Depuis le 13 mai, la fresque orne la façade extérieure d’un mur aveugle de la place de la mairie de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine. La peinture murale est signée de l'artiste italien Luca Ledda. Grâce au QR Code situé en contrebas du mur, les badauds peuvent découvrir l’œuvre en écoutant deux créations sonores. De la musique dans la première et les interviews des représentants des cultes présents sur la commune dans la seconde.
« Le Hublot », c’est le nom de ce projet artistique original porté par Noty Aroz, un artiste local soutenu par la municipalité. Depuis septembre 2022, des street artistes sont invités par la municipalité à s’exprimer à travers la réalisation d’une fresque éphémère dont la forme générale rappelle celle d’un… hublot, comme les fenêtres rondes installée sur les bateaux. L’œuvre restera deux mois avant d'être remplacée par une autre. Le premier cycle du Hublot s’intéressait aux mythologies anciennes. Le second se penche sur les spiritualités, avec des fresques qui ont pour thèmes, les origines, le divin, l’au-delà, l’humain. Les œuvres graphiques se succèderont jusqu’en novembre 2023.
« Le Hublot », c’est le nom de ce projet artistique original porté par Noty Aroz, un artiste local soutenu par la municipalité. Depuis septembre 2022, des street artistes sont invités par la municipalité à s’exprimer à travers la réalisation d’une fresque éphémère dont la forme générale rappelle celle d’un… hublot, comme les fenêtres rondes installée sur les bateaux. L’œuvre restera deux mois avant d'être remplacée par une autre. Le premier cycle du Hublot s’intéressait aux mythologies anciennes. Le second se penche sur les spiritualités, avec des fresques qui ont pour thèmes, les origines, le divin, l’au-delà, l’humain. Les œuvres graphiques se succèderont jusqu’en novembre 2023.
Quand les murs racontent des histoires
DR Montrouge
Luca Ledda a donc été invité à s’exprimer sur la grande question des origines. D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Des questions qui semblent traverser l’esprit de l’artiste quand il peint, tant ces personnages ont souvent le regard tourné vers le ciel tout en semblant trouver la réponse au fond d’eux-mêmes.
Deux créations sonores accompagnent la fresque : une bande son inédite de trois minutes, créée par Ophra Records, un collectif de musique éclectique et expérimentale, et un podcast d’une dizaine de minutes, dans lequel les représentants des différentes spiritualités présentes à Montrouge s’expriment sur le thème de la fresque, avec l'aide de l'ex-journaliste de RFI, Geneviève Delrue. Chacun d’eux a répondu à la question suivante : « Que dit votre tradition religieuse des origines ? »
Le père Marc Ketterer, curé de l’église Saint-Jacques le Majeur, s’appuie sur la Bible. « Au commencement, il y a l’œuvre de Dieu, la parole de Dieu. C’est une parole performative qui fait naitre la vie, jusqu’à la vie humaine. Ça ne veut pas dire que Dieu a fabriqué l’Homme, mais qu’à l’origine, il y a le désir et la volonté divine… » Pour Laurence Berlot aussi, la réponse est dans la Bible. « Dieu veut être en relation avec sa créature, l’être humain, affirme la pasteure de l’Eglise protestante unie. Au commencement, c’est une création par la parole et l’être humain va lui aussi être doué de parole. C’est fondamental et c’est cette parole qui va permettre ensuite au récit biblique de s’écrire. De même, dans l’Evangile de Jean, la première phrase dit "Au commencement était la parole". On va dire que pour nous, Jésus va être la parole de Dieu incarnée. »
Deux créations sonores accompagnent la fresque : une bande son inédite de trois minutes, créée par Ophra Records, un collectif de musique éclectique et expérimentale, et un podcast d’une dizaine de minutes, dans lequel les représentants des différentes spiritualités présentes à Montrouge s’expriment sur le thème de la fresque, avec l'aide de l'ex-journaliste de RFI, Geneviève Delrue. Chacun d’eux a répondu à la question suivante : « Que dit votre tradition religieuse des origines ? »
Le père Marc Ketterer, curé de l’église Saint-Jacques le Majeur, s’appuie sur la Bible. « Au commencement, il y a l’œuvre de Dieu, la parole de Dieu. C’est une parole performative qui fait naitre la vie, jusqu’à la vie humaine. Ça ne veut pas dire que Dieu a fabriqué l’Homme, mais qu’à l’origine, il y a le désir et la volonté divine… » Pour Laurence Berlot aussi, la réponse est dans la Bible. « Dieu veut être en relation avec sa créature, l’être humain, affirme la pasteure de l’Eglise protestante unie. Au commencement, c’est une création par la parole et l’être humain va lui aussi être doué de parole. C’est fondamental et c’est cette parole qui va permettre ensuite au récit biblique de s’écrire. De même, dans l’Evangile de Jean, la première phrase dit "Au commencement était la parole". On va dire que pour nous, Jésus va être la parole de Dieu incarnée. »
Un récit identique pour les religions du Livre
Akim Mansouri est pasteur de l’église pentecôtiste. D’origine algérienne, il nourrit sa foi à la source des deux cultures, musulmane et chrétienne. « Au départ, il y a Dieu qui est esprit et va décider de structurer la terre et créer un écosystème avec l’être humain et tout ce qui lui est nécessaire pour vivre. Mais l’origine, c’est Dieu et son plan. » De son côté, Abdallah Touré, l’imam de la mosquée de Montrouge, indique que « Dieu a créé le monde pour l’être humain. Il a mis le monde à sa disposition. Mais le monde est une épreuve car nous sommes de passage sur cette terre et nous devrons rendre des comptes après la mort. »
Enfin, Eric Vinson, directeur de l’institut d’études bouddhiques, explique que, contrairement aux religions du Livre, plusieurs récits différents coexistent dans les spiritualités asiatiques comme l’hindouisme, le bouddhisme et le taoïsme. « Il y a un pluralisme des points de vue, des traditions et des conceptions, considérées comme également justes. Dans l’hindouisme, on peut représenter l’origine du monde comme le développement d’un œuf d’or. Ou bien comme le rêve d’un grand Dieu comme Brahma ou Shiva, qui se déploie dans le temps. Ou encore comme l’œuvre d’un démiurge potier. Dans le bouddhisme aussi, il y a plusieurs récits mais pas de Dieu créateur. La création du monde se fait de façon métaphysique, comme une manifestation des qualités de l’Esprit. »
Tous les responsables religieux ont participé au projet avec enthousiasme. « Les gens ont soif de spiritualité, y compris en France, mais ils ne viennent pas pour autant dans les églises., affirme à Saphirnews Laurence Berlot pour expliquer sa participation au projet. J’ai voulu leur dire ce à quoi je crois et porter une parole différente des idées toutes faites sur la foi. C’était aussi un défi à relever que de s’adresser aux passants dont certains sont peut-être en recherche. »
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Tous les responsables religieux ont participé au projet avec enthousiasme. « Les gens ont soif de spiritualité, y compris en France, mais ils ne viennent pas pour autant dans les églises., affirme à Saphirnews Laurence Berlot pour expliquer sa participation au projet. J’ai voulu leur dire ce à quoi je crois et porter une parole différente des idées toutes faites sur la foi. C’était aussi un défi à relever que de s’adresser aux passants dont certains sont peut-être en recherche. »
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