À 42 ans, Thiecko - c'est son nom de scène - a décidé de franchir une nouvelle étape dans sa carrière de musicien. En témoigne son nouveau CD 100 % afro-reggae, enregistré avec ses potes du Taxi Brouss' Band, Mike, Ted, Flo, Ded et Rich. Un treize titres baptisé Sayaan, « la source » en wolof.
Pour lui, la chanson-phare est celle qui est numérotée 3 sur la galette : Salimto. « Elle a une histoire », confie ce natif de Dakar installé dans l'Aube depuis une dizaine d'années. « À l'origine, il y a un poème d'un grand penseur sénégalais anticolonialiste, Cheik Ahmadou Bamba Mbacké, qui, lorsque j'étais enfant, passait régulièrement à la radio à 12 h 30. Les paroles sont en arabe et en wolof, et, à l'époque, je ne comprenais pas tout. Par la suite, j'ai pris le temps de l'étudier en détail. »
Le clip qui l'accompagne, réalisé entre Paris et Dakar, passe actuellement sur les cinq chaînes de télé du Sénégal, se réjouit-il. Il faut dire qu'au pays de Senghor, Thiecko est bien connu : « Avec mon premier groupe, le trio reggae Amandla, nous avons pas mal tourné, là-bas, dans les années 1990. Certains des membres de notre fan-club sont depuis devenus journalistes, et ça aide ! »
Pour lui, la chanson-phare est celle qui est numérotée 3 sur la galette : Salimto. « Elle a une histoire », confie ce natif de Dakar installé dans l'Aube depuis une dizaine d'années. « À l'origine, il y a un poème d'un grand penseur sénégalais anticolonialiste, Cheik Ahmadou Bamba Mbacké, qui, lorsque j'étais enfant, passait régulièrement à la radio à 12 h 30. Les paroles sont en arabe et en wolof, et, à l'époque, je ne comprenais pas tout. Par la suite, j'ai pris le temps de l'étudier en détail. »
Le clip qui l'accompagne, réalisé entre Paris et Dakar, passe actuellement sur les cinq chaînes de télé du Sénégal, se réjouit-il. Il faut dire qu'au pays de Senghor, Thiecko est bien connu : « Avec mon premier groupe, le trio reggae Amandla, nous avons pas mal tourné, là-bas, dans les années 1990. Certains des membres de notre fan-club sont depuis devenus journalistes, et ça aide ! »
Un crochet par Londres
Cet album, Thiecko l'a voulu plus personnel, plus profond que celui qu'il avait sorti en 2004 sous les couleurs de Taxi Brouss, une formation créée l'année précédente : « Il est empreint d'une certaine spiritualité. Je suis musulman et j'ai voulu faire passer un message d'amour et de paix. Je l'ai écrit en m'inspirant de ma vie, de mes rencontres. En tout, il m'a demandé deux à trois ans de travail. »
D'une chanson à l'autre, ce pur autodidacte évoque le monde actuel. Ainsi, dans Tumuranke, dénonçant la galère des jeunes bardés de diplômes qui n'arrivent pas à trouver un job, il interpelle ceux qui ont le pouvoir, tandis que, dans Paroles de sage, il explique à son auditoire qu'« on ne réalise pas sa vie en un jour. Il faut croire à ce qu'on fait… et s'activer pour atteindre ses objectifs. » Dans Clandestins, il est question de ces migrants qui risquent leur vie sur des pirogues pour un illusoire eldorado européen. Et dans Tell the truth, il parle de l'Occident mais rappelle aussi « qu'il se passe de belles choses en Afrique ».
L'enregistrement a été finalisé au studio Olympe, de Lesmont : « C'était la première fois que Franck Warchol mixait du reggae, et il a fait du très bon boulot », commente-t-il. Mais c'est à Londres que l'album a été masteurisé : Thiecko tenait à chopper un son plus « roots », « vachement puissant » mais « moins rock » qu'avant. Et c'est vrai que le rendu sonore est d'un très bon niveau. La participation d'invités, comme Sidy Guèye, Mister Will ou encore Moussa Wade, renforce par ailleurs l'impact de cette production.
Thiecko l'avoue, il a mis toutes ses économies dans cet album. Mais « celui-là, il fallait vraiment que je le fasse pour évoluer ! », dit-il.
Ce CD, sorti sous son propre label, Wiseman Prod, avec le concours de la Maison du Boulanger, il l'a envoyé à Africa n°1, une radio parisienne qui émet sur toute l'Afrique francophone. Il devrait prochainement y être diffusé.
Le 28 février, Thiecko et son « band » seront en concert au Bridge, à Romilly-sur-Seine (un établissement que tient un autre musicien africain, Tsholo Nkésé). D'autres dates sont en passe d'être calées.
Ses projets ? Produire un copain musicien au Sénégal et goupiller un nouvel album perso à la Jamaïque. « Il y a du pain sur la planche… mais j'aime les challenges ! »
Rodolphe LAURENT
Lest-eclair.com
- Sayaan, par Thiecko & The Taxi Brouss' Band. Disponible à la Fnac, à la boutique Cosa Nostra et en téléchargement sur www.thiecko.com
D'une chanson à l'autre, ce pur autodidacte évoque le monde actuel. Ainsi, dans Tumuranke, dénonçant la galère des jeunes bardés de diplômes qui n'arrivent pas à trouver un job, il interpelle ceux qui ont le pouvoir, tandis que, dans Paroles de sage, il explique à son auditoire qu'« on ne réalise pas sa vie en un jour. Il faut croire à ce qu'on fait… et s'activer pour atteindre ses objectifs. » Dans Clandestins, il est question de ces migrants qui risquent leur vie sur des pirogues pour un illusoire eldorado européen. Et dans Tell the truth, il parle de l'Occident mais rappelle aussi « qu'il se passe de belles choses en Afrique ».
L'enregistrement a été finalisé au studio Olympe, de Lesmont : « C'était la première fois que Franck Warchol mixait du reggae, et il a fait du très bon boulot », commente-t-il. Mais c'est à Londres que l'album a été masteurisé : Thiecko tenait à chopper un son plus « roots », « vachement puissant » mais « moins rock » qu'avant. Et c'est vrai que le rendu sonore est d'un très bon niveau. La participation d'invités, comme Sidy Guèye, Mister Will ou encore Moussa Wade, renforce par ailleurs l'impact de cette production.
Thiecko l'avoue, il a mis toutes ses économies dans cet album. Mais « celui-là, il fallait vraiment que je le fasse pour évoluer ! », dit-il.
Ce CD, sorti sous son propre label, Wiseman Prod, avec le concours de la Maison du Boulanger, il l'a envoyé à Africa n°1, une radio parisienne qui émet sur toute l'Afrique francophone. Il devrait prochainement y être diffusé.
Le 28 février, Thiecko et son « band » seront en concert au Bridge, à Romilly-sur-Seine (un établissement que tient un autre musicien africain, Tsholo Nkésé). D'autres dates sont en passe d'être calées.
Ses projets ? Produire un copain musicien au Sénégal et goupiller un nouvel album perso à la Jamaïque. « Il y a du pain sur la planche… mais j'aime les challenges ! »
Rodolphe LAURENT
Lest-eclair.com
- Sayaan, par Thiecko & The Taxi Brouss' Band. Disponible à la Fnac, à la boutique Cosa Nostra et en téléchargement sur www.thiecko.com