Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est rendu à l’inauguration de l’Institut français de la civilisation musulmane (IFCM), dirigé par le recteur de la Grande Mosquée de Lyon (à sa gauche). © Ministère de l’Intérieur
« Vive l'IFCM, vive Lyon et vive la République ! » Jeudi 19 septembre fut un grand jour pour Kamel Kabtane, qui a toutes les raisons de jubiler. Vingt-cinq ans après l’inauguration de la Grande Mosquée de Lyon dont il est le recteur, c’est au tour de l’Institut français de civilisation musulmane (IFCM) d’être inauguré. Trois ans après la pose de la première pierre, la cérémonie a vu la présence du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, et de son prédécesseur, le maire de Lyon, Gérard Collomb.
A Lyon et sa région, « vous êtes à l'avant de la construction de cet islam (…) qui adhère pleinement aux valeurs de la République », a déclaré le ministre en charge des Cultes, qui a plaidé dans son discours pour « un islam pleinement représentatif, pleinement ancré dans les territoires ». Référence est faite aux conclusions des Assises territoriales de l’islam de France, organisées au second semestre de l’année 2018, et à l'issue desquelles une départementalisation du culte musulman a été plébiscitée. Un mode d'organisation qui s'est structuré dans la région lyonnaise bien avant les Assises, et ce en dehors du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Lire aussi : Grande Mosquée de Lyon : 20 ans pour une pionnière de l’islam de France
A Lyon et sa région, « vous êtes à l'avant de la construction de cet islam (…) qui adhère pleinement aux valeurs de la République », a déclaré le ministre en charge des Cultes, qui a plaidé dans son discours pour « un islam pleinement représentatif, pleinement ancré dans les territoires ». Référence est faite aux conclusions des Assises territoriales de l’islam de France, organisées au second semestre de l’année 2018, et à l'issue desquelles une départementalisation du culte musulman a été plébiscitée. Un mode d'organisation qui s'est structuré dans la région lyonnaise bien avant les Assises, et ce en dehors du Conseil français du culte musulman (CFCM).
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« S'opposer à ceux qui veulent construire les murs du communautarisme »
« L'Etat n'a pas à structurer lui-même une religion. L'Etat n'a pas à dicter des règles d'organisation à un culte. Ce serait contraire à la laïcité », a-t-il réaffirmé sur un ton similaire au discours prononcé à Strasbourg en mai au cours d’un iftar du Ramadan. « Mais c'est en revanche le rôle de l'Etat, pleinement, de s'assurer du respect des lois de la République et notamment de la loi de 1905. C'est pleinement à l'Etat de veiller à la liberté religieuse (…), de refuser les influences et les ingérences étrangères (…), de s'opposer à ceux qui veulent construire les murs du communautarisme pour y interdire la République. »
« La laïcité, ce n'est pas le combat contre les religions, c'est n'en privilégier aucune et de les respecter chacune dès lors qu'elles acceptent et respectent les lois de la République. (...) Je sais que c'est cette vision d'un islam ouvert, qui parle aux autres cultures et qui les respectent, qui s'inscrit pleinement dans la République sur vous portez ici à l'IFCM », a fait part Christophe Castaner, qui martèle sa volonté de l’Etat de « nous battre partout contre la haine, contre les atteintes aux lieux de culte » qui sont « inacceptables et insupportables ».
« La laïcité, ce n'est pas le combat contre les religions, c'est n'en privilégier aucune et de les respecter chacune dès lors qu'elles acceptent et respectent les lois de la République. (...) Je sais que c'est cette vision d'un islam ouvert, qui parle aux autres cultures et qui les respectent, qui s'inscrit pleinement dans la République sur vous portez ici à l'IFCM », a fait part Christophe Castaner, qui martèle sa volonté de l’Etat de « nous battre partout contre la haine, contre les atteintes aux lieux de culte » qui sont « inacceptables et insupportables ».
L’IFCM comme « un instrument de paix »
« Comment ne pas voir en France que la connaissance de l'islam est une nécessité absolue alors qu'il représente la deuxième religion de notre pays, alors que, dans ses arts et ses sciences, notre culture occidentale porte de multiples témoignages d'échanges et d'hybridation avec la civilisation musulmane », a fait part Gérard Collomb, pour qui l’IFCM « répond ainsi parfaitement dans sa forme à sa vocation : être un lieu d'échanges, de transmission des savoirs, de diffusion des arts et, ce faisant, un instrument de paix ».
Il faut, ajoute-t-il, « donner à voir toute (la) richesse » de l’islam et ainsi permettre de « faire reculer le dénuement intellectuel sur lequel prospère souvent ce mal (l’obscurantisme) dont chacun connaît désormais sa folie destructrice ».
Des mots qui témoignent de l’indéfectible soutien du maire de Lyon, comme ses prédécesseurs dont « la fidélité n'a pas vacillé » depuis le début des années 1980, a reconnu Kamel Kabtane.
Il faut, ajoute-t-il, « donner à voir toute (la) richesse » de l’islam et ainsi permettre de « faire reculer le dénuement intellectuel sur lequel prospère souvent ce mal (l’obscurantisme) dont chacun connaît désormais sa folie destructrice ».
Des mots qui témoignent de l’indéfectible soutien du maire de Lyon, comme ses prédécesseurs dont « la fidélité n'a pas vacillé » depuis le début des années 1980, a reconnu Kamel Kabtane.
De grandes ambitions affichées
« Les activités "hors les murs" vont pouvoir investir leur maison », l’IFCM, comme les formations laïques à destination, entre autres, de cadres religieux, en partenariat avec l’Université catholique de Lyon et l’université Lyon 3. « Il est une bataille intellectuelle à mener contre toutes les intolérances, les ignorances », a soutenu son président. Une bataille dont il présage « une victoire pacifique plus forte et plus durable que celle des armes. »
L’IFCM, à quelques pas de la Grande Mosquée de Lyon, affiche de grandes ambitions, parmi lesquelles celui de créer une formation universitaire « non confessionnelle », du niveau de la licence, et qui « serait prêt à être mis en œuvre dès l'année prochaine (septembre 2020) si le ministère de l'Enseignement supérieur, de l'Education nationale et de l'Intérieur trouvaient les moyens d'ouvrir un poste d'enseignant-chercheur en islamologie et un poste administratif pour assurer la bonne mise en place de ce cursus original », a lancé Kamel Kabtane.
« « Donnons-nous les moyens de développer non pas l’islam en France mais l’islam de France. (...) Ensemble, nous devrions nous donner entre 5 et 10 ans pour former nos imams ici, en France, et nulle part ailleurs », a-t-il plaidé.
L’IFCM, à quelques pas de la Grande Mosquée de Lyon, affiche de grandes ambitions, parmi lesquelles celui de créer une formation universitaire « non confessionnelle », du niveau de la licence, et qui « serait prêt à être mis en œuvre dès l'année prochaine (septembre 2020) si le ministère de l'Enseignement supérieur, de l'Education nationale et de l'Intérieur trouvaient les moyens d'ouvrir un poste d'enseignant-chercheur en islamologie et un poste administratif pour assurer la bonne mise en place de ce cursus original », a lancé Kamel Kabtane.
« « Donnons-nous les moyens de développer non pas l’islam en France mais l’islam de France. (...) Ensemble, nous devrions nous donner entre 5 et 10 ans pour former nos imams ici, en France, et nulle part ailleurs », a-t-il plaidé.
Un financement saoudien « sans aucune condition » pour l’IFCM
De tels ambitions exigent nécessairement de lourds financements pour l’IFCM, qui aura coûté 11 millions d’euros. Sa vocation étant strictement culturel, trois millions d’euros ont été injectés par l’Etat, la Ville de Lyon et sa métropole. Entre 1,5 et 2 millions d’euros ont, quant à eux, été octroyés par la Ligue islamique mondiale (LIM).
Si le financement des collectivités publiques permet à ces dernières d’avoir un droit de regard sur les activités de l’IFCM, celui de la LIM est « donation sans aucune condition » qui vient, aux yeux de Kamel Kabtane, « concrétiser la volonté de la LIM de soutenir et de promouvoir un islam modéré, un islam de paix, d'ouverture et de fraternité envers les autres ». Après Paris, son secrétaire général, Mohammed Ben Abdul Karim Al-Issa, n'a pas manqué de se rendre à l’inauguration de l'IFCM, s'affichant ainsi aux côtés de Christophe Castaner.
Pour Gérard Collomb, « la création de l'IFCM ouvre un vaste champ des possibles ». Le bel édifice, qui s’étale sur 2 700 m2 et cinq niveaux, compte un amphithéâtre, un espace d'expositions, huit salles dédiées à l'enseignement, des laboratoires de langue, une médiathèque ouverte à tous et constitué avec l'aide, entre autres, du prêtre Christian Delorme et de la famille de l'universitaire Ali Merad. ou encore un salon de thé. Outre les formations laïques précitées, des cours de langue arabe et de français langue étrangère (FLE) seront dispensés à l'IFCM, qui se veut aussi un lieu de conférences, de débats, de séminaires et d’expositions.
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