Sur le vif

Une jeune maman privée de sortie à cause de son voile

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 9 Février 2011 à 18:07



L’affaire remonte au 19 novembre dernier. La maman d’un petit garçon, scolarisé à Pantin (Seine-Saint-Denis), s’était vue refuser la possibilité d’accompagner une sortie scolaire. Le motif invoqué ? La jeune femme est voilée.

Lors de son entretien avec la directrice de l’école élémentaire Joséphine Baker, celle-ci « nous a expliqué que la loi interdisait aux personnes portant un foulard de participer à ces sorties et que cette position rejoignait ses convictions personnelles », a raconté l’intéressée à la presse.

La Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (FCPE) vient d’écrire une lettre au ministre de l’éducation Luc Châtel, pour lui demander de faire respecter la loi, qui en fait joue en faveur de la jeune maman.

Un texte de Xavier Darcos, alors ministre de l’éducation, paru en août 2008 au Journal Officiel du Sénat stipule en effet que « la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ne s’étend pas aux parents d’élèves intervenant bénévolement dans le cadre du service public de l’enseignement (…) Ceux-ci ne peuvent être soumis à aucune réglementation particulière concernant leur tenue ».

La Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) avait déjà rendue, en juin 2007, un verdict concernant l’interdiction faite aux mères de famille voilées de participer aux sorties scolaires.

D’après l’institution, ces cas relèvent bien de la discrimination. Appliquer une telle politique serait une mauvaise interprétation de la loi de 2004 sur les signes religieux. La Halde confirmait alors que « même s’ils sont considérés comme contributeurs bénévoles du service public, [les parents d’élèves] ne peuvent être assimilés à des agents publics soumis au respect du principe de laïcité et de neutralité ».

« Il y a beaucoup de fantasme autour du foulard », regrette la maman voilée. « Je suis française, je ne suis pas une fanatique, mais je veux pouvoir vivre ma religion sans être ostracisée. » Il tient maintenant au ministère de l’éducation de rappeler à l’ordre la direction de l’école.

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