Sur le vif

Une mosquée à Amiens visée par un incendie criminel

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 29 Octobre 2024 à 21:05



L’émotion est vive dans les rangs des musulmans d’Amiens après la découverte, mardi 29 octobre, de l’incendie partielle de la mosquée Assounah. C'est à leur arrivée pour la prière du matin que des fidèles ont découvert la façade du lieu de culte brûlée.

Pour Mohamed Rahhali, l'ancien président de l'Association musulmane cultuelle et culturelle d'Amiens Sud (AMCC) qui gère la mosquée, l'incendie est criminel. « La personne a utilisé des tapis de prière coupés en petits morceaux pour brûler la mosquée. Ce n'est pas un geste anodin », a-t-il déclaré à France 3. Ce qui a permis d’éviter le pire, c’est que les tapis sont « ignifuges par mesure de sécurité ».

L’incompréhension règne, nul incident n’ayant été enregistré jusque-là depuis l'arrivée de l'association dans la zone en 2010. Une plainte a été déposée par le président de la mosquée pour « dégradation volontaire par incendie » et une enquête a été ouverte.

Zahia Hamdane, députée (LFI) de la Somme, a condamné « avec la plus grande fermeté l’incendie volontaire » visant la mosquée. « Cet acte de haine contre un lieu de culte est une atteinte directe aux principes de la République française, fondée sur la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité », a-t-elle affirmé, s’inquiétant du contexte « particulièrement préoccupant » pour les musulmans d’Europe, en référence au dernier rapport rendu quelques jours plus tôt par l’Agence des droits fondamentaux de l’UE. « Ces discriminations ne doivent pas être banalisés, nous devons tout mettre en œuvre pour les combattre et favoriser un environnement de respect et de tolérance. »

Mise à jour : Le maire d'Amiens, Hubert de Jenlis, a condamné, mercredi 30 octobre, la tentative d’incendie. « Cet acte de haine n’a pas sa place dans notre ville, où le respect et la liberté de culte doivent primer », a-t-il fait savoir. En signe de soutien à la communauté musulmane amiénoise, il s'est rendu sur place « pour échanger avec les responsables de la mosquée et leur réaffirmer notre engagement pour la sécurité de tous ».

Mise à jour : Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé, samedi 2 novembre, la tentative d'incendie, ses mots.

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