Nuit du doute après 29 jours de jeûne. Les instances représentatives officielles de l’islam de France vont se réunir lundi soir à la mosquée de Paris pour annoncer d’une même voix, cette fois, la fin du Ramadan. Mardi 30 septembre ou mercredi 1er octobre? Là est la question. Tous les regards se porteront sur le satellite de la terre. « Il faut que deux pays musulmans observent la nouvelle lune à l’œil nu » rappelle M. Zouhair, président du Conseil des Imams de France (CIF), pour pouvoir annoncer la fin du mois de Ramadan et le début de Chawal, mois suivant. Le conseil va réunir le même soir, dans une mosquée des Mureaux (Yvelines), une trentaine d’imams et de représentants de lieux de cultes des départements 95 et 78, pour en discuter. Mais jeudi dernier déjà, le CIF avançait une date probable. Selon son président, l’Aïd pourrait être fêté dès mardi 30 septembre.
De son coté, le CFCM « prend acte de l’ensemble des avis ». Que ce soit ceux émis par le Conseil européen de la Fatwa et de la Recherche (CEFR) basé en Allemagne, des positions de différents pays européens comme la Belgique et des données publiées par l’Observatoire de Paris, entre autres: « Il n’y a pas de sources attitrées » précise Anouar Kbibech, secrétaire général du CFCM. Lundi soir vers 19h, à l’issue des discussions, la communauté musulmane de France sera informée de la date de l’Aïd. Des calculs astronomiques à l’observation de la lune, les conclusions de ces deux méthodes seront étudiées. « Les calculs sont universels, et tout le monde s’accorde sur la naissance de la lune, lundi, mais pas sur sa visibilité le jour même, car le soleil va se coucher avant », précise Anouar Kbibech. Et d’après les éléments en leur possession, « il y a de fortes chances » pour que le mois de ramadan se termine mardi soir.
Ce que confirme le Dr. Mohammad Hawari, spécialiste des données astronomiques appliquées aux calendriers islamiques, au Conseil européen de la Fatwa. Lundi, le soleil déclinera avant la lune presque partout dans le monde « sauf à Santiago, au Chili, et dans les régions sud de l’Amérique latine ». Et il s’agit là d’un des critères essentiels pour valider l’observation : « Chez les musulmans, le jour commence après le coucher du soleil, tandis que dans le calendrier grégorien, il débute à minuit. Le Prophète a bien dit de jeûner si la nouvelle lune est visible après le coucher du soleil ». C’est bien là le seul point commun pris en compte dans les avis juridiques et scientifiques.
De son coté, le CFCM « prend acte de l’ensemble des avis ». Que ce soit ceux émis par le Conseil européen de la Fatwa et de la Recherche (CEFR) basé en Allemagne, des positions de différents pays européens comme la Belgique et des données publiées par l’Observatoire de Paris, entre autres: « Il n’y a pas de sources attitrées » précise Anouar Kbibech, secrétaire général du CFCM. Lundi soir vers 19h, à l’issue des discussions, la communauté musulmane de France sera informée de la date de l’Aïd. Des calculs astronomiques à l’observation de la lune, les conclusions de ces deux méthodes seront étudiées. « Les calculs sont universels, et tout le monde s’accorde sur la naissance de la lune, lundi, mais pas sur sa visibilité le jour même, car le soleil va se coucher avant », précise Anouar Kbibech. Et d’après les éléments en leur possession, « il y a de fortes chances » pour que le mois de ramadan se termine mardi soir.
Ce que confirme le Dr. Mohammad Hawari, spécialiste des données astronomiques appliquées aux calendriers islamiques, au Conseil européen de la Fatwa. Lundi, le soleil déclinera avant la lune presque partout dans le monde « sauf à Santiago, au Chili, et dans les régions sud de l’Amérique latine ». Et il s’agit là d’un des critères essentiels pour valider l’observation : « Chez les musulmans, le jour commence après le coucher du soleil, tandis que dans le calendrier grégorien, il débute à minuit. Le Prophète a bien dit de jeûner si la nouvelle lune est visible après le coucher du soleil ». C’est bien là le seul point commun pris en compte dans les avis juridiques et scientifiques.
Deux procédés, plusieurs écoles
Car, il existe bien deux méthodes et différentes écoles. Exclusives dans certains pays, contradictoires en Europe, mais généralement complémentaires dans le reste du monde musulman. D’un coté, le procédé juridique, Ashari’i, qui s’appuie uniquement sur l’observation de la lune, à l’œil nu ou à l’aide d’un instrument. C’est le cas en Arabie Saoudite. De l’autre, le procédé scientifique qui relève de calculs astronomiques émis par les différents observatoires internationaux et locaux comme celui de Kwala Lumpur en Malaisie ou du Caire en Egypte entre autres. Cette méthode, permet de vérifier la visibilité du croissant lunaire le jour du doute. La Turquie aurait recours à la méthode scientifique exclusivement, ailleurs les deux se complètent comme en Egypte par exemple.
« Actuellement chaque pays musulman effectue ses propres observations » remarque le Dr. Hawari. Et là aussi, explique-t-il, plusieurs écoles s’affrontent. Il y a ceux pour qui l’observation locale ne prime pas. Il suffit que la lune ait été aperçue dans un pays musulman n’importe où dans le monde pour que l’ensemble de la communauté s’y associe. L’Arabie Saoudite reste la référence. Ce que déplore Mohammad Hawari, car selon lui le CERF a relevé dans ses statistiques « des erreurs » dans les positions passées du royaume saoudien. Pour d’autres, le croissant doit être vu par deux pays au moins. C’est le cas pour l'instance représentative de l'islam de France : « Si l’Arabie saoudite se positionne, nous attendons la confirmation d’un autre pays qui ne s’aligne pas systématiquement à son avis, comme l’Egypte. » Et il y a ceux qui considèrent que chaque état doit pouvoir produire son propre avis.
En France, le CFCM envisage de mettre en place des observatoires dans les CRCM, indique son secrétaire général : « mais ce n’est pas encore d’actualité ». A l’échelle européenne, le Conseil de la Fatwa préconise plutôt une généralisation et une application exclusive du calcul astronomique qui permettrait une organisation plus unifiée des communautés musulmanes. Chaque année, la fin du ramadan est fêtée en ordre dispersé. En l’absence de références communes, beaucoup se retournent vers les autorités des pays d’origine. Dans une même ville, l’Aïd peut s’étaler sur plusieurs jours. L'année dernière en région parisienne, à Aulnay sous-bois (93), notamment, les responsables des mosquées ne se sont pas accordés sur la même date. Même scénario à Franckfort (Allemagne) en 2006, où pendant quatre jours, les différentes communautés ont célébré chacune de leur coté la fin du mois de jeûne. Les calendriers sont déjà établis pour les cinq années à venir et les prévisions peuvent aller jusqu’à une centaine d’années au moins, selon Mohammad Hawari. Pour lui, il n'y a plus de doute: les calculs astronomiques ont déjà parlé. Scientifiquement, l’Aïd 2008 aura lieu mercredi 1er octobre.
« Actuellement chaque pays musulman effectue ses propres observations » remarque le Dr. Hawari. Et là aussi, explique-t-il, plusieurs écoles s’affrontent. Il y a ceux pour qui l’observation locale ne prime pas. Il suffit que la lune ait été aperçue dans un pays musulman n’importe où dans le monde pour que l’ensemble de la communauté s’y associe. L’Arabie Saoudite reste la référence. Ce que déplore Mohammad Hawari, car selon lui le CERF a relevé dans ses statistiques « des erreurs » dans les positions passées du royaume saoudien. Pour d’autres, le croissant doit être vu par deux pays au moins. C’est le cas pour l'instance représentative de l'islam de France : « Si l’Arabie saoudite se positionne, nous attendons la confirmation d’un autre pays qui ne s’aligne pas systématiquement à son avis, comme l’Egypte. » Et il y a ceux qui considèrent que chaque état doit pouvoir produire son propre avis.
En France, le CFCM envisage de mettre en place des observatoires dans les CRCM, indique son secrétaire général : « mais ce n’est pas encore d’actualité ». A l’échelle européenne, le Conseil de la Fatwa préconise plutôt une généralisation et une application exclusive du calcul astronomique qui permettrait une organisation plus unifiée des communautés musulmanes. Chaque année, la fin du ramadan est fêtée en ordre dispersé. En l’absence de références communes, beaucoup se retournent vers les autorités des pays d’origine. Dans une même ville, l’Aïd peut s’étaler sur plusieurs jours. L'année dernière en région parisienne, à Aulnay sous-bois (93), notamment, les responsables des mosquées ne se sont pas accordés sur la même date. Même scénario à Franckfort (Allemagne) en 2006, où pendant quatre jours, les différentes communautés ont célébré chacune de leur coté la fin du mois de jeûne. Les calendriers sont déjà établis pour les cinq années à venir et les prévisions peuvent aller jusqu’à une centaine d’années au moins, selon Mohammad Hawari. Pour lui, il n'y a plus de doute: les calculs astronomiques ont déjà parlé. Scientifiquement, l’Aïd 2008 aura lieu mercredi 1er octobre.