Société

Une population mondiale dans un état accablant

Rédigé par Mom Nicolas | Vendredi 17 Septembre 2004 à 00:00

Dix ans après la conférence démographique du Caire, le fonds des Nations unies pour la population mondiale (ONPFA) a rendu public, mercredi, un rapport accablant sur l'évolution de la population.



Dix ans après la conférence démographique du Caire, le fond des Nations unies pour la population mondiale (ONPFA) a rendu public, mercredi, un rapport accablant sur l'évolution de la population.

De plus en plus de pauvres

Pauvreté, sida et faim continuent à faire des ravages dans les pays en développement et la mortalité infantile et maternelle reste élevée, malgré les vœux de la communauté internationale.

Selon ce rapport, sur une population mondiale de 6,4 milliards d'individus, ce sont près de 40 %, soit quelque 2,8 milliards de personnes qui doivent survivre avec moins de deux dollars par jour.

La partie de la population vivant dans la pauvreté est appelée à prendre encore plus d'ampleur. L'ONU estime, en effet, que d'ici 2050, alors que la population mondiale atteindra les 8,9 milliards de personnes, la population des 50 pays les plus pauvres aura triplée pour représenter près d’un cinquième de la population mondiale.

C'est aussi cette population qui, sur le plan sanitaire, souffre le plus du sida. En 2003 seulement, cinq millions de nouveaux cas sont apparus et les femmes représentent désormais la moitié des adultes infectés. En Afrique subsaharienne, ce pourcentage atteint 60 %. Trois millions de personnes en sont morts.

Le sort des femmes inquiète L’ONU

La situation globale des femmes inquiète d'ailleurs les auteurs du rapport, ceux-ci déplorant que, malgré le fait que la question de l'égalité entre les sexes avait été au cœur des préoccupations lors de la conférence du Caire, en 1994, très peu de progrès peuvent
aujourd’hui être enregistrés.

L'ONPFA estime que les besoins de plus de 200 millions de femmes pour avoir accès à des moyens de contraception efficaces ne sont toujours pas remplis. ' Combler leurs besoins coûterait environ 3,9 milliards annuellement et préviendrait, toujours annuellement, 23 millions de naissances non planifiées, 142 000 morts durant la grossesse et 1,4 millions
d’enfants morts nés.

Les 179 pays qui ont participé à la conférence du Caire, en 1994, se sont entendus pour allouer, à partir de 2005, 6,1 milliards de dollars par an pour financer un programme d'action qui arrive, lui, à échéance en 2015. En 2002, les dons n'ont été que de 3,1 milliards de dollars, soit seulement la moitié des fonds promis.