Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État, ont assisté au concert du Grand Ramdan. Ici avec les musiciens de Gil Gnawa.
Nombre de têtes d'affiche de la musique maghrébine étaient présentes, ce samedi 28 août, pour un grand concert organisé par le Parc de La Villette et le Ministère de la Culture.
Cheb Bilal, l'actuelle star du raï [écouter un extrait ci-dessous] ; Mazagan, pionnier du chaabi de Casablanca ; Nass El Ghiwane, le célèbre groupe contestataire marocain ; Mohamed Alloua, la nouvelle effigie de la chanson traditionnelle kabyle ; Youness, le chanteur de raï vainqueur de la Star Academy marocaine ; Amina Fakhit, la diva de Tunis…
Une programmation de rêve, en plein Ramadan, qui était destinée à séduire les musulmans mais pas seulement, comme nous l'a expliqué le programmateur, Alain Weber : « L'idée était plutôt de favoriser la communauté maghrébine, c'est-à-dire de faire des choix artistiques en fonction de ce qu'aiment écouter les Maghrébins en ce moment. Donc on a regardé les sensibilités actuelles au Maroc, en Tunisie et en Algérie et on a essayé de composer un programme qui soit de la plus grande variété possible avec tous les genres musicaux du Maghreb. Mais c'est aussi une programmation qui se veut grand public, parce que cette culture est désormais totalement imbriquée dans la culture française. C'est pour cela que le public qui est venu ce soir n'est pas composé seulement de musulmans qui font le Ramadan, c'est un public très mélangé avec toutes sortes d'amateurs de musique. »
Ce qui a ravi le public, c'est aussi la gratuité d'un tel événement. En attendant le début du concert de son groupe fétiche, Nass El Ghiwane, Abdelkrim nous confie : « Si le spectacle n'avait pas été gratuit, je serais venu moins facilement parce que, d'habitude, les concerts sont chers et je ne peux pas me le permettre. »
Quant au thé et aux dattes offerts au bar de la Cité de la Musique, au moment de la rupture du jeûne, ils ont fait le bonheur de tous, musulmans et non-musulmans. Le succès était tel que des queues de spectateurs gourmands se sont vite formées, mais l'attente n'était, heureusement, jamais très longue.
De leur côté, les artistes ont tous été acclamés et enchantés par l'accueil du public. Rachid, un des musiciens de l'ensemble Gil Gnawa, nous a livré ses impressions juste après sont passage sur scène : « Le public était fantastique, ce soir. L'accueil était chaleureux, on se croyait chez nous, au Maroc. C'est parmi les meilleurs festivals que j'ai jamais faits. »
Des membres du gouvernement ont également tenu à être présents à cette grande fête populaire, symbolique en cette période de Ramadan. Parmi eux, Fadela Amara mais aussi Nathalie Kosciusko-Morizet venue saluer le groupe Gil Gnawa en coulisses, en compagnie de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et instigateur de l'événement [écouter l'interview ci-dessous].
Malgré la désapprobation d'une partie du public lors de son passage sur scène, le Ministre tire un bilan très positif de cet événement. Un peu enroué car, nous a-t-il confié, « J'ai trop chanté ce soir », il a ajouté : « C'était très bien et tout à fait conforme à ce que doit être une soirée de Ramadan, c'est-à-dire une fête de fraternité et de gaieté, et c'était merveilleux de voir qu'il y avait à la fois des gens qui pratiquent le ramadan et d'autres pas. »
Cheb Bilal, l'actuelle star du raï [écouter un extrait ci-dessous] ; Mazagan, pionnier du chaabi de Casablanca ; Nass El Ghiwane, le célèbre groupe contestataire marocain ; Mohamed Alloua, la nouvelle effigie de la chanson traditionnelle kabyle ; Youness, le chanteur de raï vainqueur de la Star Academy marocaine ; Amina Fakhit, la diva de Tunis…
Une programmation de rêve, en plein Ramadan, qui était destinée à séduire les musulmans mais pas seulement, comme nous l'a expliqué le programmateur, Alain Weber : « L'idée était plutôt de favoriser la communauté maghrébine, c'est-à-dire de faire des choix artistiques en fonction de ce qu'aiment écouter les Maghrébins en ce moment. Donc on a regardé les sensibilités actuelles au Maroc, en Tunisie et en Algérie et on a essayé de composer un programme qui soit de la plus grande variété possible avec tous les genres musicaux du Maghreb. Mais c'est aussi une programmation qui se veut grand public, parce que cette culture est désormais totalement imbriquée dans la culture française. C'est pour cela que le public qui est venu ce soir n'est pas composé seulement de musulmans qui font le Ramadan, c'est un public très mélangé avec toutes sortes d'amateurs de musique. »
Ce qui a ravi le public, c'est aussi la gratuité d'un tel événement. En attendant le début du concert de son groupe fétiche, Nass El Ghiwane, Abdelkrim nous confie : « Si le spectacle n'avait pas été gratuit, je serais venu moins facilement parce que, d'habitude, les concerts sont chers et je ne peux pas me le permettre. »
Quant au thé et aux dattes offerts au bar de la Cité de la Musique, au moment de la rupture du jeûne, ils ont fait le bonheur de tous, musulmans et non-musulmans. Le succès était tel que des queues de spectateurs gourmands se sont vite formées, mais l'attente n'était, heureusement, jamais très longue.
De leur côté, les artistes ont tous été acclamés et enchantés par l'accueil du public. Rachid, un des musiciens de l'ensemble Gil Gnawa, nous a livré ses impressions juste après sont passage sur scène : « Le public était fantastique, ce soir. L'accueil était chaleureux, on se croyait chez nous, au Maroc. C'est parmi les meilleurs festivals que j'ai jamais faits. »
Des membres du gouvernement ont également tenu à être présents à cette grande fête populaire, symbolique en cette période de Ramadan. Parmi eux, Fadela Amara mais aussi Nathalie Kosciusko-Morizet venue saluer le groupe Gil Gnawa en coulisses, en compagnie de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et instigateur de l'événement [écouter l'interview ci-dessous].
Malgré la désapprobation d'une partie du public lors de son passage sur scène, le Ministre tire un bilan très positif de cet événement. Un peu enroué car, nous a-t-il confié, « J'ai trop chanté ce soir », il a ajouté : « C'était très bien et tout à fait conforme à ce que doit être une soirée de Ramadan, c'est-à-dire une fête de fraternité et de gaieté, et c'était merveilleux de voir qu'il y avait à la fois des gens qui pratiquent le ramadan et d'autres pas. »
PETIT LEXIQUE SUR LES MUSIQUES D’AFRIQUE DU NORD
Châabi
Née dans les dédales de la casbah d’Alger, la musique chaâbi est au croisement de la musique arabo-andalouse et de la tradition populaire algéroise.
Elle évoque la réalité âpre du quotidien, comme le ferait le blues, et s’inspire aussi de la poésie rurale des épopées bédouines.
Chanson kabyle
Inscrite dans le patrimoine culturel français dans les années 1970, avec la célèbre chanson d’Idir « A Vava Inouva », la chanson kabyle recouvre aujourd’hui un vaste univers musical représenté par des artistes majeurs comme Aït Menguellet ou le regretté Matoub Lounès.
Souvent revendicatrice, militante ou identitaire, elle célèbre aussi les terres d’origine et la Nature en Kabylie.
Musique judéo-arabe
Nés au Maghreb, les chanteurs judéo-arabes résident aujourd’hui en France à la suite de la décolonisation.
Si cette musique qui est au croisement des cultures arabes et juives s’est bien développée des années 1930 aux années 1960, la plupart des chanteurs illustres de ce genre musical, comme Reinette ou Lili Boniche, se sont éteints et la relève se fait attendre.
La musique judéo-arabe peine donc à survivre en France. Seuls quelques anciens, comme Maurice Médioni, la perpétuent encore à travers mariages, bar mitzvas et autres scènes publiques.
Musique soufie
Le soufisme, un courant de l’islam centré sur la quête de l’apaisement, a aussi une expression musicale, malgré le dénuement inscrit dans ses principes.
Lente et solennelle, cette musique invite le croyant à la méditation dans un voyage intérieur.
Raï
Véritable phénomène musical international, le raï décrit avant tout, de façon acerbe et ironique, le quotidien des Algériens.
Ce genre populaire, né dans la région d’Oran dans les années 1920, se développe véritablement au début des années 1980 avec une déferlante de chanteurs baptisés « Cheb » qui rajeunissent les chansons, en enrichissant les compositions musicales traditionnelles. Dans les années 1990, le succès mondial de « Didi » de Cheb Khaled mais aussi du « raï love » de Cheb Hasni feront du raï une musique à part entière comme le rock ou le reggae en Europe et en France.
Châabi
Née dans les dédales de la casbah d’Alger, la musique chaâbi est au croisement de la musique arabo-andalouse et de la tradition populaire algéroise.
Elle évoque la réalité âpre du quotidien, comme le ferait le blues, et s’inspire aussi de la poésie rurale des épopées bédouines.
Chanson kabyle
Inscrite dans le patrimoine culturel français dans les années 1970, avec la célèbre chanson d’Idir « A Vava Inouva », la chanson kabyle recouvre aujourd’hui un vaste univers musical représenté par des artistes majeurs comme Aït Menguellet ou le regretté Matoub Lounès.
Souvent revendicatrice, militante ou identitaire, elle célèbre aussi les terres d’origine et la Nature en Kabylie.
Musique judéo-arabe
Nés au Maghreb, les chanteurs judéo-arabes résident aujourd’hui en France à la suite de la décolonisation.
Si cette musique qui est au croisement des cultures arabes et juives s’est bien développée des années 1930 aux années 1960, la plupart des chanteurs illustres de ce genre musical, comme Reinette ou Lili Boniche, se sont éteints et la relève se fait attendre.
La musique judéo-arabe peine donc à survivre en France. Seuls quelques anciens, comme Maurice Médioni, la perpétuent encore à travers mariages, bar mitzvas et autres scènes publiques.
Musique soufie
Le soufisme, un courant de l’islam centré sur la quête de l’apaisement, a aussi une expression musicale, malgré le dénuement inscrit dans ses principes.
Lente et solennelle, cette musique invite le croyant à la méditation dans un voyage intérieur.
Raï
Véritable phénomène musical international, le raï décrit avant tout, de façon acerbe et ironique, le quotidien des Algériens.
Ce genre populaire, né dans la région d’Oran dans les années 1920, se développe véritablement au début des années 1980 avec une déferlante de chanteurs baptisés « Cheb » qui rajeunissent les chansons, en enrichissant les compositions musicales traditionnelles. Dans les années 1990, le succès mondial de « Didi » de Cheb Khaled mais aussi du « raï love » de Cheb Hasni feront du raï une musique à part entière comme le rock ou le reggae en Europe et en France.
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Cheb Bilal, en concert au Grand Ramdan du Parc de la Villette, le 28 août 2010.