Sur le vif

Une semaine après le cyclone

Rédigé par Laila Elmaaddi | Jeudi 22 Novembre 2007 à 11:00



Une semaine après le cyclone Sidr qui a fait des milliers de morts dans le sud du Bangladesh, un sérieux risque de maladies se fait jour en raison de l'absence d'eau potable, a alerté jeudi un responsable du BRAC, la principale ONG du Bangladesh.

"Il y a une possibilité que des maladies graves apparaissent en raison de l'absence d'eau potable", a indiqué Fazlul Haque, du Bangladesh Rural Advancement Committee (Brac). "Beaucoup de rescapés commencent à souffrir de diarrhée et de fièvre", a-t-il ajouté.

Les secours ont atteint la plupart des districts du sud du Bangladesh ravagés jeudi dernier par le cyclone, mais les opérations sont lentes dont beaucoup risquent de mourir de faim.

Depuis mardi, l'aide arrive au compte-gouttes pour les quatre millions de sinistrés du pire cyclone en deux décennies au Bangladesh.

Le nombre de morts, officiellement de 3.447 - plutôt entre 5.000 et 10.000, selon le Croissant-Rouge -, va encore augmenter, a prévenu l'officier. L'ONU a précisé que 2.062 personnes de plus étaient portées disparues, présumées décédées, et que 6.611 autres étaient blessées.

Plus de 300.000 maisons en bambou ou en paille ont été balayées et 626.000 endommagées par des vents à 240 km/h et des vagues de six mètres de haut.

Pour tenter de juguler une catastrophe humanitaire et amorcer la reconstruction, la communauté internationale a promis près de 400 millions de dollars, dont 100 millions octroyés par l'Arabie saoudite et 250 millions par la banque mondiale.

Les Etats-Unis ont dépêché deux navires transportant près de 3.500 militaires et plus de 30 hélicoptères pour aider le Bangladesh, pays musulman de 144 millions d'habitants.

Le gouvernement de transition a fait envoyer dix navires, 12 hélicoptères et 3.000 troupes au sol.

"Notre toute première préoccupation, c'est de maintenir en vie ces centaines de milliers de gens dans les prochaines semaines", a déclaré le commandant de la marine Bashir Ahmed, chargé des opérations de secours dans le district méridional de Barguna, le plus meurtri. Si nous échouons, ce sera une catastrophe", a-t-il reconnu.

Mais "nous avons demandé à chaque fonctionnaire, travailleur humanitaire, journaliste de nous prévenir si jamais certaines zones n'avaient pas encore reçu d'aide", a indiqué le commandant Islam.

Car ces derniers jours, beaucoup se plaignent de n'avoir aperçu aucun sauveteur, disant n'avoir rien à boire, encore moins à manger. Mais "personne ne devrait mourir de faim puisque le gouvernement a assez de stocks de vivres", a assuré le chef de l'armée, le général Moeen U Ahmed.

La moitié des rescapés sont des enfants, dont 400.000 ont moins de cinq ans et sont particulièrement exposés aux infections, a averti le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

L'activité de la pêche a beaucoup souffert et Dacca redoute de graves conséquences économiques dans ce pays rural dont 40% de la population vit avec moins d'un dollar par jour, ce qui en fait l'un des plus pauvres au monde.