Sur le vif

Une solution de relogement à Paris pour les chibanis expulsés

Rédigé par Benjamin Andria | Vendredi 20 Février 2015 à 06:05



La trentaine de chibanis résidant au 73 rue du Faubourg Saint-Antoine, dans le 11e arrondissement de Paris, a été expulsée, jeudi 19 février, de leur logement qu’ils occupaient depuis de nombreuses années.

L’expulsion des retraités algériens et marocains intervient en pleine trêve hivernale, une période qui s’étend du 1er novembre au 31 mars pendant laquelle aucune expulsion n’est sensée avoir lieu.

La Préfecture de police de Paris a évoqué la dangerosité du bâtiment pour expliquer l'évacuation des lieux. Mais celle-ci « prend par surprise les locataires organisés en association de locataires affiliés au DAL depuis l’été depuis qu’une menace d’expulsion arbitraire pesait sur leurs épaules », a fait savoir l’association Droit au Logement (DAL), qui dénonce « un coup de force ».

Les chibanis étaient menacés d’expulsion depuis un jugement rendu en juillet 2013 par le Tribunal de grande instance de Paris, mais n’ont été avertis de l’arrêté qu’en juin 2014. Leur sort connu, la solidarité s’était formée autour d’eux.

Ils sont désormais hébergés dans un immeuble géré par l'Association Aurore en attendant une proposition de relogement prévue d'ici le 30 juin par la mairie de Paris. « Ces hommes ont contribué aux richesses de notre ville et de notre pays. Il est essentiel de leur proposer dans les plus brefs délais des solutions respectueuses de leur dignité », a déclaré Ian Brossat, adjoint à la Maire de Paris en charge du logement et de l’hébergement d’urgence, dans un communiqué. Vingt se sont vus proposé un logement et un chibani a déjà emménagé dans le 19e arrondissement. Un appel aux dons afin de financer leur relogement a été lancé.

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