Sur le vif

Une victoire non officielle

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 8 Octobre 2007 à 09:49



Le Pakistan, où le chef de l'Etat Pervez Musharraf a remporté samedi la présidentielle haut la main, doit curieusement attendre au moins dix jours que la Cour suprême se prononce sur son éligibilité, une situation juridique et politique lourde de menaces.

"Le général Musharraf a remporté une victoire attendue, mais cela ne va sûrement pas dissiper les incertitudes politiques qui planent" sur un pays qui a vécu plus de la moitié de ses 60 ans d'existence sous la férule de militaires putschistes et le reste avec les gouvernements civils qui leur demeuraient soumis, a résumé pour l'AFP la politologue Nasim Zehra.

Le plus gros point d'interrogation pour M. Musharraf a été posé par la Cour suprême, qui pourrait tout simplement annuler sa nette victoire à l'élection présidentielle au suffrage indirect.

La plus haute juridiction du Pakistan a en effet ordonné que les résultats de l'élection ne soient pas proclamés avant qu'elle ne statue sur des recours de l'opposition. Et elle ne commencera à les examiner que le 17 octobre.

La Cour est appelée à se prononcer à la fois sur l'éligibilité du général Musharraf et sur la validité même du scrutin.

Quelque 30% de parlementaires de l'opposition avaient démissionné de toutes les assemblées qui ont élu samedi M. Musharraf pour protester contre sa candidature et ont dénoncé une "élection truquée".

M. Musharraf a refusé de dire samedi ce qu'il ferait si la haute juridiction devait annuler l'élection, mais la rumeur court qu'il déclarerait la loi martiale.

M. Musharraf a pris le pouvoir il y a huit ans par un coup d'Etat sans effusion de sang.