L’idée que la communauté musulmane de Valbonne-Sophia Antipolis puisse bénéficier d’un lieu de culte est loin de ravir tout le monde. La municipalité a accordé à l’association Musulmans de Valbonne Sophia-Antipolis (MVSA) une salle de prière qui sera intégrée dans un ancien restaurant interentreprises, dans le quartier de Garbejaïre.
Mais les musulmans doivent faire face à une véritable riposte organisée de la part de certains riverains qui font tout pour empêcher que le projet de lieu de culte de l’association Musulmans de Valbonne voit le jour.
Pourtant, le 22 juin, l’association avait obtenu l’aval de la municipalité à l’issue d’un conseil municipal où le projet était au cœur d’une délibération. La mise à disposition d’une salle de prière aux musulmans avait été approuvée à l’unanimité sous le regard désapprobateur de manifestants venus exprimer leur colère contre ce projet.
Deux mois et demi après le vote, la colère de ces habitants n’est pas retombée. Ils ont déposé un recours pour excès de pouvoir contre la délibération signée par le maire.
Mais les musulmans doivent faire face à une véritable riposte organisée de la part de certains riverains qui font tout pour empêcher que le projet de lieu de culte de l’association Musulmans de Valbonne voit le jour.
Pourtant, le 22 juin, l’association avait obtenu l’aval de la municipalité à l’issue d’un conseil municipal où le projet était au cœur d’une délibération. La mise à disposition d’une salle de prière aux musulmans avait été approuvée à l’unanimité sous le regard désapprobateur de manifestants venus exprimer leur colère contre ce projet.
Deux mois et demi après le vote, la colère de ces habitants n’est pas retombée. Ils ont déposé un recours pour excès de pouvoir contre la délibération signée par le maire.
Des prétextes à la colère
Les habitants opposés à la salle de prière musulmane se sont même regroupés au sein d’une association « Bien vivre à Garbejaïre-Valbonne », qu’ils ont créée au mois de juillet en apprenant que la mairie voulait mettre à disposition des musulmans une salle de prière. Le seul but de leur association est de lutter contre ce projet. Ils ont même pris un avocat, Me Renaud Broc, pour leur défense.
Mais de quoi ont-ils peur au juste ? Ils n’ont eu cesse de remettre en cause le lieu choisi. « Nous ne sommes pas contre le fait que les musulmans aient un lieu de culte, mais pas comme ça, pas ici, en plein centre d'un quartier déjà saturé, où il n'y a plus de place pour se garer. Il faut qu'il soit excentré, comme l'église ! », argumentaient-ils au mois de juin.
En colère, ils avaient décidé de lancer une pétition affirmant que le local ne répondait pas aux normes de sécurité, tout en disant craindre que la salle n’attire trop de personnes et en accusant le maire de ne pas les avoir prévenus.
Des arguments qui ne tiennent pas. « Le local, un ancien restaurant interentreprises, n’est pas dangereux. Il est désaffecté depuis cinq ans », indique Mohamed Fqih, le porte-parole de MSVA, qui ajoute que cette salle ne risque pas d’attirer les musulmans des alentours qui disposent déjà de lieux de culte dans leur propre commune. « Le quartier a été créé il y a 40 ans pour les harkis », rappelle-t-il.
Mais de quoi ont-ils peur au juste ? Ils n’ont eu cesse de remettre en cause le lieu choisi. « Nous ne sommes pas contre le fait que les musulmans aient un lieu de culte, mais pas comme ça, pas ici, en plein centre d'un quartier déjà saturé, où il n'y a plus de place pour se garer. Il faut qu'il soit excentré, comme l'église ! », argumentaient-ils au mois de juin.
En colère, ils avaient décidé de lancer une pétition affirmant que le local ne répondait pas aux normes de sécurité, tout en disant craindre que la salle n’attire trop de personnes et en accusant le maire de ne pas les avoir prévenus.
Des arguments qui ne tiennent pas. « Le local, un ancien restaurant interentreprises, n’est pas dangereux. Il est désaffecté depuis cinq ans », indique Mohamed Fqih, le porte-parole de MSVA, qui ajoute que cette salle ne risque pas d’attirer les musulmans des alentours qui disposent déjà de lieux de culte dans leur propre commune. « Le quartier a été créé il y a 40 ans pour les harkis », rappelle-t-il.
Un premier lieu de culte, un besoin
« Nous n’avons jamais demandé de salles de prière. Notre demande date de trois ans. C’est ce dossier actuel qui est en cours. Nous avons sollicité la mairie qui nous a trouvé cette solution provisoire », explique M.Fqih . L’association fut choquée en apprenant par voie de presse que son projet faisait l’objet d’une pétition, surtout que tout le monde se connaît dans ce quartier. « Notre projet était connu depuis longtemps mais comme par hasard, avant le vote en conseil municipal, on apprend qu’une pétition a été lancée », relate le porte-parole de MSVA.
Les responsables de l’association décident alors de publier un droit de réponse à cette pétition. « Ce lieu de culte répond à un besoin urgent des Valbonnais de confession musulmane de Garbejaïre. Cela fait plusieurs années que les musulmans souhaitent un lieu de culte. Ce lieu permettra que le principe de laïcité, à savoir le droit de chacun à pratiquer son culte, soit respecté. Il permettra aux Valbonnais de confession musulmane de Garbejaïre de prier, d’honorer leurs morts et de célébrer leurs fêtes en toute sérénité et dans la dignité », y indiquait Khaled Mihoubi, le président de MSVA.
Dans les faits, ils pourront disposer d’une seule salle de l’ancien restaurant désaffecté. « Une grande salle de 100 m² pourra accueillir une centaine de personnes », précise le porte-parole de l’association. En outre, ce projet n’est que provisoire dans l’attente d’une autre solution. « On devrait y rester 36 mois. Les travaux que l’association prend à sa charge représente entre 15 000 et 30 000 euros, ce qui équivaut au loyer que nous aurions pu payer dans cette période transitoire », précise Mohamed Fqih.
Les responsables de l’association décident alors de publier un droit de réponse à cette pétition. « Ce lieu de culte répond à un besoin urgent des Valbonnais de confession musulmane de Garbejaïre. Cela fait plusieurs années que les musulmans souhaitent un lieu de culte. Ce lieu permettra que le principe de laïcité, à savoir le droit de chacun à pratiquer son culte, soit respecté. Il permettra aux Valbonnais de confession musulmane de Garbejaïre de prier, d’honorer leurs morts et de célébrer leurs fêtes en toute sérénité et dans la dignité », y indiquait Khaled Mihoubi, le président de MSVA.
Dans les faits, ils pourront disposer d’une seule salle de l’ancien restaurant désaffecté. « Une grande salle de 100 m² pourra accueillir une centaine de personnes », précise le porte-parole de l’association. En outre, ce projet n’est que provisoire dans l’attente d’une autre solution. « On devrait y rester 36 mois. Les travaux que l’association prend à sa charge représente entre 15 000 et 30 000 euros, ce qui équivaut au loyer que nous aurions pu payer dans cette période transitoire », précise Mohamed Fqih.
Des riverains avec le Bloc identitaire
Dans un souci d’apaisement, juste avant le vote en conseil municipal, MSVA décide, dans un « esprit de dialogue », de rencontrer les auteurs de la pétition. « Ils nous ont dit que c’était surtout le lieu qui leur posait problème et qu’ils allaient nous aider à trouver un autre endroit », raconte M. Fqih. L’association musulmane essaye alors de leur faire comprendre que si les musulmans n’ont pas de salle, cela conduira à des prières clandestines. « Mais l’argument n’a pas eu d’effet. »
Lors du vote du projet de la salle, le 22 juin, ces habitants en colère accompagnés des membres du groupe d’extrême droite Bloc identitaire ont fait irruption dans le conseil municipal pour signifier leur désaccord. Mais le projet a été approuvé à l’unanimité. « Nous devions y participer, mais nous nous sommes désistés pour éviter l’affrontement », indique le porte-parole de MSVA.
Ces manifestants ont proféré des slogans racistes et islamophobes, nous indique le cabinet du maire socialiste Marc Daunis. « Il y a une instrumentalisation du Bloc identitaire. Une récupération politique », déplore la municipalité, qui assure que la ville à une « culture du vivre ensemble » et qu’il n’y a jamais eu de problèmes auparavant. Dans cette optique, la municipalité avait décidé de mettre à disposition des musulmans une salle gratuitement pour qu’ils puissent exercer leur culte dans le respect « des principes de laïcité ».
Lors du vote du projet de la salle, le 22 juin, ces habitants en colère accompagnés des membres du groupe d’extrême droite Bloc identitaire ont fait irruption dans le conseil municipal pour signifier leur désaccord. Mais le projet a été approuvé à l’unanimité. « Nous devions y participer, mais nous nous sommes désistés pour éviter l’affrontement », indique le porte-parole de MSVA.
Ces manifestants ont proféré des slogans racistes et islamophobes, nous indique le cabinet du maire socialiste Marc Daunis. « Il y a une instrumentalisation du Bloc identitaire. Une récupération politique », déplore la municipalité, qui assure que la ville à une « culture du vivre ensemble » et qu’il n’y a jamais eu de problèmes auparavant. Dans cette optique, la municipalité avait décidé de mettre à disposition des musulmans une salle gratuitement pour qu’ils puissent exercer leur culte dans le respect « des principes de laïcité ».
La liberté de culte en question dans les Alpes-Maritimes
Cette décision a fait grincer bien des dents. Et ce vivre-ensemble semble aujourd’hui rompu. D’autant plus que les habitants anti-mosquées, réunis dans l’association « Bien vivre à Garbejaïre-Valbonne » ont décidé, à la mi-août, de déposer un recours administratif pour excès de pouvoir de la municipalité et affirment être en possession de 600 signatures.
Face à cette provocation de plus, le maire a décidé de ne pas réagir publiquement. Après leurs premières contestations, la municipalité avait pourtant recherché l’apaisement en décidant d'organiser des groupes de discussion réunissant différentes associations sur le projet de salles de prière. MSVA s’y plie mais regrette l’aspect « tribunal » que prend cette consultation.
Il faut dire qu’il existe « un problème de liberté de culte dans les Alpes-Maritimes et plus particulièrement à Nice », relève Mohamed Fqih, qui nous apprend que des salles de prière dans un foyer de travailleurs immigrés viennent tout juste d’être fermées.
On souhaite plus de chance aux musulmans de Valbonne-Sophia-Antipolis, seule commune de leur communauté d’agglomération à ne pas avoir de lieux de culte pour l’instant. Jusqu’à présent, pour les prières du vendredi, ils se rendaient dans les communes voisines de Grasse, d'Antibes ou de Vallauris. Mais, à présent, « nous sommes en possession des clés, nous avons déposé le permis de construire qui est à l’étude pour des travaux qui ne dureront pas longtemps. D’ici à quelques semaines, nous pourrons avoir notre propre salle, si tout va bien », indique Mohamed Fqih.
Face à cette provocation de plus, le maire a décidé de ne pas réagir publiquement. Après leurs premières contestations, la municipalité avait pourtant recherché l’apaisement en décidant d'organiser des groupes de discussion réunissant différentes associations sur le projet de salles de prière. MSVA s’y plie mais regrette l’aspect « tribunal » que prend cette consultation.
Il faut dire qu’il existe « un problème de liberté de culte dans les Alpes-Maritimes et plus particulièrement à Nice », relève Mohamed Fqih, qui nous apprend que des salles de prière dans un foyer de travailleurs immigrés viennent tout juste d’être fermées.
On souhaite plus de chance aux musulmans de Valbonne-Sophia-Antipolis, seule commune de leur communauté d’agglomération à ne pas avoir de lieux de culte pour l’instant. Jusqu’à présent, pour les prières du vendredi, ils se rendaient dans les communes voisines de Grasse, d'Antibes ou de Vallauris. Mais, à présent, « nous sommes en possession des clés, nous avons déposé le permis de construire qui est à l’étude pour des travaux qui ne dureront pas longtemps. D’ici à quelques semaines, nous pourrons avoir notre propre salle, si tout va bien », indique Mohamed Fqih.
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