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Villepin, le nouveau Premier ministre

Rédigé par Bensilmane Hafida | Jeudi 2 Juin 2005 à 00:00

En attendant de connaître la composition du nouveau gouvernement, le président Chirac a choisi Dominique de Villepin comme premier ministre. Depuis 1995, M. Villepin fait figure d’'éminence grise' de Jacques Chirac. Fin stratège, ce diplomate de carrière a connu une éclipse après la dissolution ratée de 1997 dont nombre de chiraquiens l'ont rendu responsable. A 52 ans, il succède au poste de Jean-Pierre Raffarin.



En attendant de connaître la composition du nouveau gouvernement, le président Chirac a choisi Dominique de Villepin comme premier ministre. Depuis 1995, M. Villepin fait figure d’'éminence grise' de Jacques Chirac. Fin stratège, ce diplomate de carrière a connu une éclipse après la dissolution ratée de 1997 dont nombre de chiraquiens l'ont rendu responsable. A 52 ans, il succède au poste de Jean-Pierre Raffarin.

 

Raffarin satisfait du choix de Chirac

Après 3 ans à la tête du gouvernement, Jean-Pierre Raffarin a quitté Matignon. Selon un sondage TNS-Sofres, 62% des Français souhaitaient son départ, au lendemain du referendum.

Le bilan du Premier ministre qui a passé trois ans à Matignon a pesé lourd dans la balance du 'non': crainte du chômage et mécontentement face à la situation économique et sociale arrivent au premier rang des motivations.

Monsieur Villepin s’est entretenu avec Jean-Pierre Raffarin avant de le raccompagner sur le perron central. Les deux hommes ont ensuite fait une courte déclaration, pleine d'émotion. M. Villepin a rendu hommage à 'l'action courageuse et  déterminée' de M. Raffarin qui 'pendant trois années a fait preuve d'un  dévouement exemplaire au service de notre pays'. Il a salué 'les réformes importantes  difficiles, indispensables au  redressement de notre pays' que M. Raffarin a 'faites' ou 'engagées'.

Rappelant qu'il avait qualifié 'dans le passé Dominique de Villepin de 'successeur préféré'' M. Raffarin a déclaré qu'il a 'accueilli avec confiance aujourd'hui à l'hôtel Matignon le Premier ministre Dominique de Villepin'.  « Je sais que le président de la République pourra compter sur sa fidélité  pour poursuivre l'œuvre du quinquennat …»

 

 

Une solide réputation

 

En 1993, Dominique de Villepin est nommé directeur de cabinet d'Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères du gouvernement d'Édouard Balladur. Jacques Chirac, élu Président de la République française, le nomme en mai 1995 secrétaire général de l'Élysée. En 1997, il est l'un des principaux instigateurs de la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président et les militants du RPR lui en tiennent rigueur après la défaite.

En 2002, Jacques Chirac, réélu, le nomme ministre des Affaires étrangères. Imposant un style parfois qualifié, dans les portraits de la presse, d'aristocrate et poète, il est la personnification de l'opposition du président à la guerre en Irak voulue par les États-Unis. Il s'est taillé une solide réputation et même une certaine popularité, tant en France que dans le monde, lors de la défense de la position de la France face à la politique américaine qui a conduit à la guerre en Irak.

 

En janvier 2003, il rassemble tous les partis de Côte d'Ivoire et réussit à leur faire signer les Accords Kléber, afin de trouver une solution pacifique à la guerre civile de Côte d'Ivoire ; l'accord peine cependant à s'appliquer.

Lorsque Nicolas Sarkozy quitte le ministère de l'Intérieur en 2004, Jacques Chirac nomme Dominique de Villepin à ce poste. Il est finalement nommé Premier ministre le 31 mai 2005, en remplacement de Jean-Pierre Raffarin.

 

Présenté dans la presse comme le rival de Nicolas Sarkozy, tant par le caractère que par le positionnement politique, ce dernier devient cependant son ministre de l'Intérieur tout en restant président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).

Dominique de Villepin présente la particularité de n'avoir aucun mandat d'élu de la République Française.

 

 100 jours pour 'rendre confiance'

 

Le nouveau Premier ministre a multiplié les rencontres hier  afin de former le nouveau gouvernement. Comme l’a annoncé le Président, Nicolas Sarkozy, obtient le ministère de l'Intérieur. Certaines personnalités pourraient faire leur entrée dans l'équipe de Dominique de Villepin comme François Baroin, député-maire de Troyes et proche de Jacques Chirac (peut-être à l'Education nationale), ou Valérie Pécresse, porte-parole de l'UMP, qui prendrait la Famille ou la Parité.
Ainsi Patrick Devedjian passerait du ministère délégué à l'Industrie au ministère plein de l'Equipement et des Transports.  Brice Hortefeux à l'Aménagement du Territoire, et Christian Estrosi (non déterminé).

 

Dominique de Villepin a annoncé qu'il 'se donne 100 jours pour rendre confiance aux Français', selon le sénateur UMP Roger Karoutchi, présent à la rencontre. L'élu des Hauts-de-Seine a cependant ajouté que Dominique de Villepin 'a pris conscience de la difficulté de l'enjeu et du fait que c'est un gigantesque effort, dont on ne sait pas si on va pouvoir le mener à terme dans les deux ans qui viennent', d'ici la présidentielle de 2007.

 

Selon les participants à cette rencontre à la Haute Assemblée, Dominique de Villepin a également annoncé qu'il 'rendra compte tous les mois à la Nation de l'action du gouvernement'. 'Il faut engager les réformes indispensables', a-t-il insisté en plaidant pour une 'nouvelle étape' et 'un cap d'action, d'audace et de mobilisation'.

 

'Tous les mois, je rendrai compte aux Français de mon action et des résultats', a déclaré le nouveau Premier ministre devant les sénateurs de la majorité, qu'il rencontrait pour une prise de contact au lendemain de sa nomination.

 

Dans son intervention, Dominique de Villepin a tracé 'un cap d'action, d'audace, de mobilisation' pour sortir de la 'situation extrêmement difficile' créée par la victoire du 'non' au référendum. Il s'est engagé à associer les sénateurs à son action. 'L'Hôtel Matignon sera votre maison. Ma porte vous sera toujours ouverte', a-t-il dit, selon un participant.