Lamine Dieng avait 25 ans lorsque, dans la nuit du 17 juin 2007, il est mort asphyxié dans une fourgon de police du 20e arrondissement de Paris. Selon les agents de police, le jeune homme se trouvait allongé au sol entre deux voitures en stationnement. Interpellé, l’individu aurait été trop agité et les policiers auraient eu toutes les peines du monde à l’immobiliser.
D’après la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), saisie à l’époque par la député de Guyane Christiane Taubira, l’immobilisation a été réalisée « d’une manière peu académique ». Lamine Dieng a été mis face contre terre, les mains menottées dans le dos et les pieds sanglés. Au fond du fourgon, le jeune homme a dû subir la pression de quatre agents agenouillés sur son corps durant le trajet.
Selon les médecins légistes, « l’asphyxie mécanique est due à l’appui de la face contre le sol maintenue au niveau crânien ». Les circonstances de ce décès ressemblent à celles de cas tels que celui d’Adama Traoré lors de l’été 2016. Un rapport de la CNDS, cité par Les Inrocks en 2011, indique que la France a été condamnée par la Cour européenne des droits (CEDH) pour cette pratique : « Cette forme d’immobilisation a été identifiée par la pratique internationale comme hautement dangereuse pour la victime étant la conséquence de la suffocation par l’effet de la pression exercée sur son corps. »
D’après la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), saisie à l’époque par la député de Guyane Christiane Taubira, l’immobilisation a été réalisée « d’une manière peu académique ». Lamine Dieng a été mis face contre terre, les mains menottées dans le dos et les pieds sanglés. Au fond du fourgon, le jeune homme a dû subir la pression de quatre agents agenouillés sur son corps durant le trajet.
Selon les médecins légistes, « l’asphyxie mécanique est due à l’appui de la face contre le sol maintenue au niveau crânien ». Les circonstances de ce décès ressemblent à celles de cas tels que celui d’Adama Traoré lors de l’été 2016. Un rapport de la CNDS, cité par Les Inrocks en 2011, indique que la France a été condamnée par la Cour européenne des droits (CEDH) pour cette pratique : « Cette forme d’immobilisation a été identifiée par la pratique internationale comme hautement dangereuse pour la victime étant la conséquence de la suffocation par l’effet de la pression exercée sur son corps. »
Dix ans après, la lutte continue
Depuis dix ans, la famille de Lamine Dieng, sa sœur Ramata en tête, milite sur tous les terrains pour réclamer justice. En juin 2014, la chambre d’instruction de Paris a prononcé un non-lieu, confirmé en appel en juin 2015. Les Dieng ont pourvu l’affaire auprès de la Cour de cassation qui rendra publique sa décision le 21 juin prochain.
Quelques jours avant ce rendu décisif, dernier recours à l’échelle nationale, les collectifs de soutien veulent marquer le coup. Samedi 17 juin, une marche solidaire sera organisée à Paris. Elle sera suivie d’un concert. Le collectif Cases Rebelles qui milite « contre toutes les dominations d’un point de vue afrocentré » présentera une première version de « Dire à Lamine », un film documentaire dédié à Lamine Dieng. Un moyen-métrage de 40 minutes compile des témoignages de la famille et d’acteurs militants qui ont milité pour cette affaire durant les dix dernières années.
Quelques jours avant ce rendu décisif, dernier recours à l’échelle nationale, les collectifs de soutien veulent marquer le coup. Samedi 17 juin, une marche solidaire sera organisée à Paris. Elle sera suivie d’un concert. Le collectif Cases Rebelles qui milite « contre toutes les dominations d’un point de vue afrocentré » présentera une première version de « Dire à Lamine », un film documentaire dédié à Lamine Dieng. Un moyen-métrage de 40 minutes compile des témoignages de la famille et d’acteurs militants qui ont milité pour cette affaire durant les dix dernières années.
Depuis 2009, Cases Rebelles produit des émissions, des articles, des vidéos et ouvrages militants. Les productions sont constamment réalisées et signées collectivement. Dire à Lamine offre « une matérialité à tout ce temps et cette énergie volée par l’injustice » explique un des réalisateurs.
Le collectif a été aussi à l’origine de l’ouvrage 100 portraits contre l’Etat policier, publié en janvier 2017 chez Syllepse, et dont la couverture reprend une illustration de Lamine Dieng dessinée par Xonanji. Le livre retrace les vies et circonstances de décès d’une centaine de victimes des violences policières, en France de 1947 à aujourd’hui. Samedi lors de la commémoration, une reconstitution animée en 2D de l’interpellation fatale à Lamine Dieng sera diffusée.
Le collectif a été aussi à l’origine de l’ouvrage 100 portraits contre l’Etat policier, publié en janvier 2017 chez Syllepse, et dont la couverture reprend une illustration de Lamine Dieng dessinée par Xonanji. Le livre retrace les vies et circonstances de décès d’une centaine de victimes des violences policières, en France de 1947 à aujourd’hui. Samedi lors de la commémoration, une reconstitution animée en 2D de l’interpellation fatale à Lamine Dieng sera diffusée.
Programme de la commémoration
Rdv devant le 58 rue des Amandiers à Paris ( 20e).
Arrêt Père Lachaise : métro lignes 2 et 3 / Bus 61 et 69.
10h30 – Projection vidéo
12h00 – Conférence de presse
14h00 – Marche
18h00 – Concert
Rdv devant le 58 rue des Amandiers à Paris ( 20e).
Arrêt Père Lachaise : métro lignes 2 et 3 / Bus 61 et 69.
10h30 – Projection vidéo
12h00 – Conférence de presse
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