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Vive polémique

Rédigé par Laila Elmaaddi | Jeudi 25 Janvier 2007 à 10:18

Les affirmations du Canard Enchaîné concernant une enquête sur l'entourage de Ségolène Royal ont suscités une vive polémique. Mercredi, les socialistes ont interpellé Jacques Chirac et demandé le départ de Nicolas Sarkozy du ministère de l'Intérieur. De son côté Brice Hortefeux, conseiller de Nicolas Sarkozy, a qualifié jeudi de "plaisanterie et fantasme" ces informations.



Demande de vérifications

Selon l'hebdomadaire satirique, les Renseignements généraux, sur "ordre en provenance du cabinet" du ministre de l'Intérieur, ont enquêté sur Bruno Rebelle, ex-directeur de Greenpeace France qui a rejoint récemment l'équipe de campagne de la candidate socialiste.

Occasion pour le PS - qui a décidé mardi de se montrer plus offensif et de riposter systématiquement à l'UMP après une impression de flottement dans la campagne de Mme Royal - de monter au créneau, fustigeant le "mélange des genres" du ministre-candidat.

Premier secrétaire du parti et compagnon de Mme Royal, François Hollande a demandé des "vérifications", soulignant que si les informations étaient "confirmées, alors il faudra en tirer toutes les conséquences au niveau de la campagne présidentielle".

Et de dénoncer le cumul "des fonctions de ministre de l'Intérieur, avec tous les moyens dont il peut disposer, avec la responsabilité d'être candidat à l'élection présidentielle," une "confusion des genres (qui) entraîne toutes les suspicions, laisse penser à toutes les manipulations".

C'est tellement ridicule

Nicolas Sarkozy
Le porte-parole du PS, Julien Dray, évoque des "pratiques inacceptables", en a appelé directement à Jacques Chirac, demandant "au chef de l'Etat de rappeler les règles élémentaires et de donner toutes les garanties du respect des principes démocratiques".

Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a demandé le départ "dès maintenant" de la place Beauvau du ministre-candidat, qui assure qu'il quittera son poste "quelques semaines avant l'élection".

"C'est tellement ridicule, il faut qu'ils gardent leurs nerfs, surtout qu'ils restent calmes", a rétorqué M. Sarkozy. "Une enquête sur qui? Sur quoi? Pour chercher son programme (à Mme Royal, ndlr)? C'est pas une enquête, c'est une exploration", a ironisé le ministre-candidat, dans une de ses attaques les plus directes sur la candidate elle-même.

"Ils sont vraiment extraordinaires, je vais finir par croire qu'ils ont vraiment des ennuis à s'énerver comme ça", a-t-il poursuivi.

Méthodes de racailles

Dernier pilonnage en date, sur les déclarations de la candidate socialiste sur la "souveraineté" du Québec, avec de nouvelles accusations sur sa "légèreté" en politique étrangère.

La semaine dernière, le PS avait accusé l'UMP d'être derrière les rumeurs sur une tentative de se soustraire à l'ISF du couple Hollande-Royal, le Premier secrétaire portant plainte contre le député UMP Jacques Godfrain, Mme Royal dénonçant des méthodes de "racailles".

Mercredi, avec cette nouvelle affaire, le PS a eu l'occasion d'afficher sa détermination à croiser le fer, faisant monter au créneau ses ténors pour dénoncer une "campagne" de "déstabilisation", de "démolition" et de "dénigrement systématique", de l'UMP.

Plaisanterie et fantasme

Brice Hortefeux
"Il y a des classiques dans les campagnes électorales: c'est généralement quand on n'a rien à dire qu'on crie au complot. L'originalité c'est que, cette fois, cela se passe au début de la campagne", a déclaré sur France-2, Brice Hortefeux, conseiller de Nicolas Sarkozy. "Tout ceci relève de la plaisanterie et du fantasme".

"Jamais aucune enquête n'a été diligentée à la demande de Nicolas Sarkozy", a martelé le ministre délégué aux Collectivités territoriales, démentant les informations publiées par "Le Canard Enchaîné" et confirmées jeudi par "Le Parisien/Aujourd'hui en France".

Selon Brice Hortefeux, la campagne de Ségolène Royal "patine totalement: c'est une accumulation d'imprécisions, d'erreurs, de contradictions qui s'additionnent tous les jours". "Cela ne fonctionne pas, la campagne de Ségolène Royal ne marche pas. Comme ils sont en train de patauger, ils cherchent désespérément des sorties de secours qu'ils n'arrivent pas à enfoncer", a-t-il analysé.